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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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pas ?
    — Oui, et il y a aussi des rituels à respecter.
    — Je crois que c’est l’émotion que tu transmets à la
figurine qui fait toute la différence.
    — Tu crois que je pourrais sculpter un visage à condition
de ressentir des émotions bénéfiques ?
    — Oui, il n’y aurait aucun mal à ça. Tu es une excellente
artiste, Cavoa.
    — Sans doute vaudrait-il mieux t’abstenir de sculpter la
figurine en entier, intervint S’Armuna. Fais seulement la tête, et il n’y aura
pas de confusion possible.
    Cavoa acquiesça d’un signe de tête et les deux femmes quêtèrent
ensuite l’approbation d’Ayla. Au plus profond d’elles-mêmes, elles continuaient
de s’interroger sur la véritable identité de la visiteuse.
    Le lendemain matin, Jondalar et Ayla se réveillèrent avec la
ferme intention de partir, mais la neige tombait si fort qu’on voyait à peine
au-delà des habitations.
    — Avec un blizzard qui se prépare, ça m’étonnerait que nous
partions aujourd’hui, remarqua Jondalar que le moindre retard contrariait. J’espère
que la tempête ne va pas durer.
    Ayla s’avança jusqu’au pré et siffla les chevaux. Ils apparurent
aussitôt, et elle les conduisit dans un pré abrité du vent. Elle revint,
préoccupée par le chemin du retour vers la Grande Rivière Mère, chemin qu’elle
était la seule à connaître. Elle ne réagit pas tout de suite à l’appel de son
nom.
    — Ayla !
    Cette fois l’appel était net. Elle se retourna et vit Cavoa qui,
du seuil de son logis, lui faisait signe en prenant soin de ne pas se montrer.
    — Qu’y a-t-il, Cavoa ?
    — J’ai quelque chose à te montrer. J’aimerais avoir ton
avis.
    Ayla s’approcha. La jeune femme ôta ses mitaines et dévoila le
petit objet rond en ivoire caché dans sa main. Elle le remit délicatement à
Ayla.
    — Je viens de le terminer.
    Émerveillée, Ayla examina la sculpture qui représentait le
visage de S’Armuna.
    — Oh, Cavoa ! Je savais que ton art était grand, mais
pas à ce point ! s’exclama-t-elle.
    C’était à peine un buste, le cou n’était même pas esquissé, mais
on ne pouvait se méprendre sur l’identité de celle qui l’avait inspiré. Les
cheveux noués en chignon sur le haut de la tête, le visage légèrement de
guingois, un côté plus petit que l’autre, l’ensemble dégageait pourtant une
sorte de beauté et de dignité qui rappelait irrésistiblement S’Armuna.
    — Est-ce qu’elle te plaît ? Crois-tu qu’elle l’aimera ?
demanda Cavoa avec anxiété. Je voulais lui offrir quelque chose de rare.
    — Je l’aime beaucoup, assura Ayla. Ta sculpture exprime
très bien tes sentiments. Tu as un don merveilleux, Cavoa, fais attention de
bien t’en servir. Tes figurines peuvent posséder un grand pouvoir. S’Armuna a
été sage de te choisir pour l’assister.
    Vers le soir, le blizzard hurlait de fureur. Il était
dangereux de s’aventurer dehors, même pour quelques pas. S’Armuna décrocha un
bouquet d’herbes séchées qui pendait d’un râtelier près de l’entrée, et qu’elle
voulait ajouter au breuvage qu’elle préparait pour la Cérémonie du Feu. Dans le
foyer, les flammes dansaient doucement, et Ayla et Jondalar venaient de se
coucher. La chamane pensait les imiter après avoir terminé sa mixture.
    Soudain, le lourd rabat de l’entrée se souleva, laissant filtrer
dans l’antichambre un courant d’air glacial accompagné de quelques flocons.
Esadoa souleva le deuxième pan et apparut, en pleine détresse.
    — S’Armuna ! Dépêche-toi, c’est Cavoa ! Le
travail a commencé. D’un bond, Ayla se leva sans laisser à S’Armuna le temps de
répondre.
    — Elle a bien choisi sa nuit ! s’exclama la chamane en
essayant de garder son calme pour ne pas inquiéter la future grand-mère. Tout
va bien, Esadoa, elle n’accouchera pas dans la minute.
    — Elle n’est pas chez moi. Elle a insisté pour sortir dans
cette tempête. Elle est dans la grande habitation. Elle tenait à ce que son
bébé y naisse, je me demande pourquoi. Elle veut qu’Ayla vienne, pour être sûre
que tout se passe bien pour le bébé.
    — Il n’y a personne là-bas, s’inquiéta S’Armuna. Elle n’aurait
jamais dû sortir par ce temps-là.
    — Je n’ai pas pu l’en empêcher, gémit Esadoa qui s’empressa
de retourner auprès de sa fille.
    — Attends-nous ! cria S’Armuna. Autant partir
ensemble. On risquerait de se perdre dans cette

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