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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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partir
bientôt.
    — Alors que nous entrons dans la partie la plus froide de l’hiver !
objecta S’Armuna.
    — Oui, mais tout de suite après c’est le printemps et la
fonte des glaces. Tu as traversé ce glacier, S’Armuna, et tu sais très bien que
ce n’est possible qu’en hiver. D’ailleurs, j’ai promis aux Losadunaï de les
visiter à mon retour. Nous n’y resterons pas longtemps, mais ce sera une halte
propice aux préparatifs de la traversée.
    — Dans ce cas, dit S’Armuna d’un air grave, j’utiliserai la
Cérémonie du Feu pour atténuer la déception que causera votre départ. Beaucoup
d’entre nous souhaitent que vous restiez, et votre absence nous peinera tous.
    — J’aurais aimé assister à la Cérémonie du Feu, dit Ayla.
Et à la naissance du bébé de Cavoa. Mais Jondalar a raison, il est temps que
nous partions.
    Jondalar commença sans tarder la fabrication des outils. Il
avait localisé une réserve de silex et partit avec deux ou trois aides ramasser
de quoi tailler des haches et des outils de coupe. Pendant ce temps-là, Ayla se
mit à trier leurs affaires et vérifier ce dont ils avaient besoin. Elle
examinait ce qu’elle avait disposé par terre quand elle entendit un bruit à l’entrée.
Elle leva la tête et vit Cavoa s’avancer.
    — Est-ce que je te dérange, Ayla ? demanda la future
mère.
    — Non, entre.
    La jeune femme vint s’asseoir sur le rebord de l’estrade qui
servait de couche.
    — S’Armuna m’a prévenue que vous partiez.
    — Oui, dans un ou deux jours.
    — Je pensais que vous resteriez pour la Cérémonie.
    — J’aurais bien voulu, mais Jondalar a hâte de reprendre la
route. Il dit que nous devons traverser le glacier avant le printemps.
    — J’ai fait quelque chose que je voulais t’offrir après la
cérémonie, dit Cavoa en sortant un petit paquet de cuir de sa tunique. J’aimerais
te le donner, mais s’il se mouille, il sera détruit.
    Ayla prit le paquet que la jeune femme lui tendait et l’ouvrit.
C’était une petite tête de lion, modelée avec art dans de la glaise.
    — Oh, mais c’est magnifique, Cavoa ! s’exclama Ayla. C’est
tout à fait une lionne des cavernes. Je ne savais pas que tu étais si douée.
    — Elle te plaît ? demanda Cavoa avec un sourire ravi.
    — J’ai connu un homme, un Mamutoï, qui sculptait de l’ivoire.
C’était un grand artiste. Il m’a appris à aimer les sculptures et les
peintures. Il aurait beaucoup apprécié ta figurine.
    — Je sculpte aussi le bois, l’ivoire ou la corne. Je l’ai
toujours fait. C’est pour cela que S’Armuna m’a demandé de l’assister. Elle a
été si bonne avec moi. Elle essayait de nous aider... Avec Omel aussi, elle a
été bonne. Elle l’a laissé garder le secret sans jamais rien lui demander comme
d’autres l’auraient fait. Les gens sont si curieux, fit-elle en baissant la
tête, retenant ses larmes avec peine.
    — Tes amis te manquent, dit Ayla avec douceur. Ce dut être
difficile pour Omel de conserver un tel secret.
    — Il le fallait.
    — A cause de Brugar ? S’Armuna disait qu’il l’avait
menacé.
    — Non. Ce n’était pas à cause de Brugar, ni d’Attaroa. Je n’aimais
pas Brugar. J’étais petite, mais je crois qu’il avait davantage peur d’Omel qu’Omel
de lui. Et Attaroa savait pourquoi.
    Ayla devina ce qui troublait la jeune femme.
    — Et tu le savais aussi, n’est-ce pas ?
    — Oui, souffla Cavoa. J’aurais voulu que tu sois là quand
le moment viendra, ajouta-t-elle en regardant Ayla dans les yeux. Je veux que
tout se passe bien pour mon bébé, pas comme...
    Point n’était besoin d’en dire plus. Cavoa craignait que son
bébé naquît avec une infirmité, et d’en parler risquait de provoquer la
malformation.
    — Je ne suis pas encore partie, et qui sait ? fit
Ayla. D’après moi, tu peux accoucher d’un instant à l’autre. Peut-être
serons-nous encore là.
    — Je l’espère, soupira Cavoa. Tu as tant fait pour nous. Je
regrette seulement que tu ne sois pas venue avant qu’Omel et les autres...
ajouta-t-elle, les yeux brillants de larmes.
    — Oui, je comprends que tes amis te manquent, mais tu auras
bientôt un enfant à toi. Ça t’aidera, tu verras. As-tu déjà pensé à un
nom ?
    — J’ai évité d’y penser pendant longtemps. Je savais qu’il
était inutile de choisir un nom de garçon. Et pour une fille, je n’étais pas
sûre d’avoir le droit de la nommer

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