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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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vigilant.
Elle n’arrivait pas à discerner si l’impatience du fauve était due à la joie ou
à la faim, mais elle brûlait d’en apprendre davantage sur les hôtes, et sa
curiosité l’emporta. L’un des avantages de sa position de compagne de Losaduna
était justement de pouvoir parler aux rares visiteurs avant tout le monde. Et
comme ils résidaient au foyer de cérémonie, elle les voyait souvent.
    — J’ai déjà dit qu’il pouvait rester avec toi,
déclara-t-elle à Ayla.
    La jeune femme emmena Loup à l’intérieur, et le fit asseoir dans
un coin reculé du foyer. Elle resta un instant avec lui, sachant qu’il lui
serait difficile de tenir en place avec des enfants autour de lui. Mais il
sembla se contenter de les observer.
    Son attitude calma Solandia et, après avoir servi une infusion
chaude à ses hôtes, elle leur présenta ses enfants et retourna s’occuper du
repas. Elle en oublia la présence du loup, mais ses enfants n’avaient d’yeux
que pour lui. Ayla les observa discrètement. Le plus âgé des quatre, Larogi,
était un garçon d’une dizaine d’années. Il y avait aussi une fille d’environ
sept ans, Dosalia, et une plus petite, Neladia, qui devait avoir quatre ans. Le
bébé ne marchait pas encore, mais il était d’une activité débordante. Il se
déplaçait à quatre pattes avec une agilité et une rapidité surprenantes.
    Les enfants n’étaient pas rassurés par la présence de Loup, et l’aînée
des filles prit le bébé dans ses bras tout en surveillant le fauve du coin de l’œil,
mais voyant qu’il ne se passait rien, elle le reposa. Pendant que Jondalar
discutait avec Losaduna, Ayla déballa leurs affaires. Il y avait des litières à
la disposition des invités, et elle espérait avoir le temps de nettoyer leurs
fourrures de couchage s’ils restaient ici.
    Des gazouillis de bébé leur firent tourner la tête. Ayla retint
son souffle. Un silence s’abattit sur le foyer, et tous les regards se
braquèrent vers Loup. La stupeur et l’émerveillement se lurent sur tous les
visages. Le bébé avait rampé jusqu’au loup et il était maintenant assis près du
fauve énorme, agrippé à sa fourrure. Ayla jeta un coup d’œil à Solandia. La
pauvre femme, paralysée d’horreur, regardait d’un œil hébété son précieux
rejeton agacer le fauve de petites tapes et de tiraillements de poils. Mais
Loup le laissait faire, et se contentait d’agiter la queue d’un air ravi.
    Finalement, Ayla alla prendre l’enfant et le rapporta à sa mère.
    — Tu avais raison, déclara Solandia avec surprise. Ce loup
adore les enfants ! Si je ne l’avais pas vu de mes propres yeux, je ne l’aurais
jamais cru.
    Les autres enfants ne se firent pas prier pour se joindre aux
ébats du plus jeune. Après un léger problème avec l’aîné qui poussa le jeu un
peu trop loin, vite rappelé à l’ordre par Loup qui saisit la main de l’imprudent
dans sa gueule en grondant, mais sans mordre, Ayla expliqua qu’il fallait
traiter Loup avec respect. La réaction du fauve effraya juste assez l’enfant
pour lui faire comprendre les limites à ne pas dépasser. Puis ils sortirent
jouer dehors avec le loup sous le regard envieux et fasciné de tous les enfants
de la communauté.
    Avant la nuit, Ayla alla voir les chevaux. Dès qu’elle l’aperçut,
Whinney hennit longuement, et Ayla comprit que son amie s’était inquiétée de
son absence. Ayla hennit en retour, provoquant des mouvements de surprise chez
les Losadunaï dont certains la regardèrent avec effarement. Rapide lui répondit
à son tour. Whinney, fringante et agitant sa queue, regarda Ayla traverser le
pré où la neige s’était accumulée. Lorsqu’Ayla fut tout près, la jument baissa
la tête, et la releva soudain en décrivant un cercle avec ses naseaux. Rapide
caracola et se cabra sur ses postérieurs.
    Ils avaient perdu l’habitude d’être entourés de tant d’étrangers
et la présence de la jeune femme les rassurait. Rapide dressa la tête et les
oreilles quand il vit Jondalar apparaître à l’entrée de la caverne, et il s’avança
à sa rencontre. Après avoir longuement flattée la jument, Ayla décida que, pour
leur plaisir mutuel, elle la peignerait le lendemain.
    Conduits par ceux de Solandia, tous les enfants s’étaient
rassemblés et se dirigeaient vers les chevaux. Les étonnants visiteurs les
laissèrent toucher et caresser leurs montures, et Ayla en prit tour à tour
quelques-uns sur la

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