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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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le foyer, Solandia, Losaduna et les quatre enfants, et elle s’aperçut
à quel point la compagnie d’humains amicaux lui avait manqué. La femme parlait
assez bien le Zelandonii  qu’elle mélangeait avec des mots de losadunaï, mais
Ayla et elle se comprenaient sans peine.
    Ayla sympathisa davantage avec la compagne de Celui Qui Sert la
Mère quand elle découvrit qu’elles partageaient des intérêts communs. Bien que
Losaduna fût celui qui était censé connaître les plantes, les herbes et les
remèdes, c’était surtout Solandia qui avait retenu le savoir ancestral. Le
couple rappela à Ayla, Iza et Creb. Comme Iza, Solandia soignait les maux de
son peuple avec ses herbes médicinales, laissant l’exorcisme des esprits et
autres émanations malfaisantes à son compagnon. Ayla était intriguée par la
passion de Losaduna pour les contes, légendes et mythes, pour le monde des
esprits – tout ce qu’elle n’avait pas le droit de connaître lorsqu’elle
vivait parmi le Clan – et elle en vint à admirer l’étendue de son
savoir.
    Dès qu’il découvrit l’authenticité de son intérêt pour la Grande
Terre Mère et pour le monde immatériel des esprits, sa vive intelligence et sa
mémoire surprenante, Losaduna s’empressa de transmettre ses connaissances à
Ayla. Sans les comprendre tout à fait, elle put bientôt réciter de longs
versets de légendes et de contes, ainsi que le contenu précis et l’ordre des
rituels et des cérémonies. Losaduna parlait Zelandonii  couramment avec un fort
accent et des expressions losadunaï, rendant les deux langues si proches qu’il
avait réussi à conserver le rythme et les mètres des versets, ne perdant que
quelques rimes. Il était passionné par les différences mineures et les grandes
similitudes entre son interprétation du monde surnaturel et la sagesse du
savoir que Mamut avait transmis à la jeune femme. Ayla partageait cette
passion, et devant l’insistance de Losaduna à comprendre les divergences et les
similitudes, elle découvrit qu’elle n’était plus seulement un servant, comme
avec Mamut, mais qu’elle transmettait à son tour les traditions venues de l’est,
du moins celles qu’elle connaissait.
    Jondalar appréciait aussi la compagnie des Losadunaï, et
découvrait combien la présence d’humains lui avait manqué. Il passait beaucoup
de temps avec Laduni et les chasseurs, mais Solandia fut surprise de l’intérêt
particulier qu’il portait à ses enfants. A n’en pas douter, il aimait les
enfants, mais il était davantage intéressé par la façon dont Solandia s’en
occupait. Lorsqu’elle prenait soin du bébé, il se mettait à regretter qu’Ayla n’en
eût pas. Ah, un enfant de mon esprit ! soupirait-il, ou au moins un fils,
ou une fille de mon foyer.
    Micheri, le bébé de Solandia, éveillait les mêmes sentiments
chez Ayla, mais elle n’en continuait pas moins à prendre tous les jours son
infusion contraceptive. Les descriptions du glacier qu’ils devaient encore
traverser étaient suffisamment impressionnantes pour lui ôter l’envie d’avoir
un enfant dès maintenant.
    Bien que soulagé qu’Ayla ne fût pas devenue enceinte pendant le
Voyage, Jondalar était en proie à des sentiments contradictoires. Le refus de
la Grande Terre Mère d’honorer Ayla d’un enfant commençait à l’inquiéter, et il
ne pouvait s’empêcher de penser qu’il en était responsable. Un après-midi, il
fit part de ses craintes à Losaduna.
    — La Mère décidera quand le moment sera venu, lui assura
Celui Qui Sert. Elle comprend sans doute qu’un enfant compliquerait votre
Voyage. Toutefois, il est peut-être temps d’organiser une cérémonie pour L’honorer.
Tu en profiteras pour Lui demander d’accorder un bébé à Ayla.
    — Tu as raison, admit Jondalar. Cela ne peut pas faire de
mal. (Il éclata soudain d’un rire amer.) Un jour quelqu’un m’a dit que j’étais
un favori de la Mère, et qu’Elle ne me refuserait jamais rien... Ça n’a pas
empêché Thonolan de mourir, remarqua-t-il avec tristesse.
    — Lui as-tu expressément demandé de ne pas le laisser
mourir ?
    — Euh... non. Tout s’est passé tellement vite. Le lion m’a
aussi attaqué, tu sais.
    — Penses-y tout de même. Essaie de te souvenir si Elle t’a
déjà refusé une chose que tu avais demandée... De toute façon, je vais proposer
à Laduni et au Conseil d’organiser une cérémonie en l’honneur de la Mère. Je
veux

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