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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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qui acceptent difficilement que la femme de leur choix
en choisisse un autre, même le temps d’une cérémonie.
    — Tu dois l’encourager, Jondalar. La Mère en sera honorée,
et cela prouvera ta sincérité. Si tu veux réellement qu’un enfant d’Ayla naisse
dans ton foyer, tu dois l’encourager. Cela marche souvent, j’en ai été témoin.
Nombreuses sont les femmes qui deviennent enceintes presque immédiatement. En
outre, la Mère sera satisfaite de toi, et Elle utilisera peut-être ton esprit,
surtout si tu L’honores comme il convient, toi aussi.
    Jondalar approuva d’un signe de tête, mais Losaduna vit ses
mâchoires se crisper et comprit que les choses n’allaient pas être simples.
    — Elle n’a jamais participé à une Fête en l’Honneur de la
Mère, objecta Jondalar. Que se passera-t-il si... si elle ne veut que
moi ? Devrai-je refuser ?
    — Tu dois l’encourager à partager avec d’autres, mais le
choix lui appartient, bien sûr. A Sa Fête, tu ne dois refuser aucune femme, et
surtout pas celle que tu as choisie pour compagne. Mais ne t’inquiète pas,
Jondalar. Pendant la Fête de la Mère, les femmes sont dans un tel état d’esprit
qu’elles partagent Ses Plaisirs avec joie. Pourtant, je suis très surpris qu’une
femme comme Ayla n’ait pas été élevée dans la gloire de la Mère. J’ignorais qu’il
existât un seul peuple qui ne La reconnût pas.
    — Ceux qui l’ont élevée étaient... étaient assez
particuliers, se contenta de dire Jondalar.
    — Je le crois volontiers. Bien, allons demander à la Mère.
Demander à la Mère. Demander à la Mère. L’idée l’obsédait. Il se rappela
soudain avoir souvent entendu dire qu’il était un des favoris de la Mère. On
disait qu’Elle l’aimait tant qu’aucune femme ne pouvait se refuser à lui, pas
même Doni en personne. Et qu’il pouvait Lui demander ce qu’il voulait, Elle le
lui accorderait toujours. On l’avait aussi prévenu de se méfier d’une telle
faveur : il risquait d’obtenir ce qu’il Lui demandait. Pour l’instant, il
ne souhaitait que cela.
    Ils s’arrêtèrent devant la niche où la lampe brûlait toujours.
    — Prends la dunaï et serre-la dans tes mains, ordonna Celui
Qui Sert la Mère.
    Jondalar s’empara délicatement de la représentation de la Mère.
C’était l’une des plus belles sculptures qu’il eût jamais vues. Le dessin de
son corps était parfait. On aurait dit que le sculpteur s’était inspiré d’un
modèle vivant, de proportions idéales. Jondalar avait vu assez de femmes nues
pour savoir comment elles étaient faites. Les bras, posés sur la poitrine
opulente, étaient simplement suggérés, mais les doigts et les bracelets qu’elle
portait aux poignets étaient finement ciselés. Les deux jambes s’effilaient
dans une sorte de piquet qui s’enfonçait dans la terre.
    Le plus surprenant était la tête. Celle de la plupart des donii n’était
jamais plus qu’une espèce de bosse, parfois encadrée d’une esquisse de cheveux,
mais sans visage. Celle-ci avait une coiffure élaborée, faite de plusieurs
rangées de boucles serrées entourant un visage entièrement lisse.
    En l’examinant de plus près, il découvrit avec surprise qu’on l’avait
taillée dans du calcaire. L’ivoire, le bois ou l’os se travaillaient plus
facilement, et la statuette était si parfaite qu’on avait peine à croire qu’elle
fût en pierre. On a dû casser beaucoup d’outils en silex avant de la terminer,
se dit-il.
    Tout à ses pensées, Jondalar s’aperçut seulement que Celui Qui
Sert la Mère chantonnait, et il avait appris assez de losadunaï pour comprendre
qu’il invoquait les noms de la Mère. Le rituel avait commencé. Il se recueillit
pieusement en espérant que son intérêt pour l’esthétisme de la sculpture ne le
distrairait pas des qualités plus spirituelles de la cérémonie. La donii était
certes un symbole de la Mère, et le refuge d’une de Ses nombreuses émanations,
mais Jondalar n’ignorait pas que la sculpture n’en était pas pour autant la
Grande Terre Mère, Elle-même.
    — Maintenant, réfléchis bien, conseilla Losaduna. Et du
fond de ton cœur, formule ta demande à la Mère avec tes propres mots. Conserve
la dunaï dans tes mains, cela t’aidera à enrichir ta demande de tes sentiments
les plus profonds. N’hésite pas à dire tout ce qui te passe par la tête. Et
rappelle-toi que ce que tu demandes est agréable à la Mère

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