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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Ce en quoi il se trompait. Ayla avait jeté un
coup d’œil à Jondalar, vu ses mâchoires crispées et en avait tout de suite
déduit que quelque chose le préoccupait. Elle avait surpris le regard de Celui
Qui Sert et avait deviné qu’un secret les liait, mais la boisson obscurcissait
son raisonnement et elle décida d’y repenser à tête reposée. Soudain, des
battements de tambours résonnèrent.
    — La danse commence ! s’exclama Filonia. Viens,
Jondalar. Je vais t’apprendre les pas, proposa-t-elle en l’entraînant vers le
centre du foyer.
    — Vas-y, Madenia, va danser ! l’incita Losaduna.
    — Oui, Madenia, viens danser ! renchérit Jondalar en
lui souriant. Tu connais les pas ?
    Avec soulagement Ayla le voyait se détendre.
    Toute la journée, Jondalar avait entouré Madenia de beaucoup d’attention,
et bien qu’elle se fût montrée timide et peu loquace, elle avait été très
sensible à sa prévenance. Elle ne pouvait croiser son regard irrésistible sans
ressentir un pincement au cœur. Lorsqu’il lui prit la main pour l’inviter à
danser, des frissons glacés mêlés à une brusque bouffée de chaleur l’étourdirent,
et elle fut incapable de lui résister.
    Filonia parut d’abord fâchée, mais elle accueillit la jeune
fille avec un sourire complice.
    — Apprenons-lui ensemble à danser, proposa-t-elle.
    Daraldi s’apprêtait à inviter Ayla, mais Laduni le devança. Les
deux hommes s’esclaffèrent et se confondirent en politesses, chacun voulant
céder sa place à l’autre.
    — Montrez-moi donc les pas tous les deux, proposa Ayla,
prise par l’allégresse générale.
    Daraldi inclina vivement la tête en signe d’assentiment, et
Laduni lui adressa un sourire joyeux. Ils la prirent chacun par une main et se
frayèrent un chemin parmi les couples qui occupaient déjà le centre de l’espace.
On forma une ronde et les visiteurs furent initiés aux premiers rudiments de la
danse de la Caverne. Bientôt un son flûté retentit. Ayla sursauta. Elle n’avait
pas entendu de flûte depuis la Réunion d’Été des Mamutoï. Quand était-ce
déjà ? L’été dernier seulement ? Que cela lui semblait loin ! Et
dire qu’elle ne les reverrait plus jamais.
    Elle chassa les larmes qu’elle sentait monter, mais la danse lui
fit vite oublier ses souvenirs poignants. Au début, le rythme avait été facile
à suivre, mais il devenait de plus en plus compliqué à mesure que la soirée
avançait. Ayla était sans conteste le centre d’attraction. Séduits, tous les
hommes s’empressaient autour d’elle. C’était à qui attirerait son attention.
Les insinuations et les propositions fusaient, à peine voilées par une pointe d’humour.
Jondalar faisait discrètement la cour à Madenia, et plus expressément à
Filonia, mais il ne perdait pas de vue les hommes qui tournaient autour d’Ayla.
    Les figures de danse prenaient des formes complexes, avec
changement de place et de partenaires. Ayla dansa avec tout le monde. Elle
riait aux plaisanteries grivoises qui accompagnaient les couples allant s’isoler
derrière les tentures de cuir. Laduni sauta au milieu de la ronde et exécuta un
solo époustouflant. Vers la fin de son exhibition, sa compagne le rejoignit.
    Ayla avait soif, et plusieurs Losadunaï l’accompagnèrent se
désaltérer. Daraldi marchait près d’elle.
    — J’en voudrais aussi, demanda Madenia.
    — Non, je suis désolé, intervint Losaduna en recouvrant sa
coupe d’une main autoritaire. Tu n’as pas encore accompli les Rites des
Premiers Plaisirs, mon enfant. Tu devras te contenter d’une infusion.
    Madenia faillit objecter, mais alla finalement se verser une
coupe du breuvage innocent qui lui était destiné.
    Celui Qui Sert la Mère n’avait pas l’intention de lui accorder
les privilèges de la femme tant qu’elle ne se serait pas pliée à la cérémonie
qui la consacrerait femme aux yeux de tous, et il mettait tout en œuvre pour l’inciter
à accepter cet important rituel. Du même coup, il ferait admettre à tous qu’en
dépit de son horrible mésaventure, elle avait été purifiée et ramenée à son
état antérieur. Elle devait donc être soumise aux mêmes restrictions, et
traitée avec le même soin qu’on accordait à n’importe quelle autre jeune fille
à l’aube de sa vie de femme. C’était à son avis le seul moyen qu’elle se
rétablisse définitivement des viols répétés qu’elle avait subis.
    Ayla et Daraldi

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