Le grand voyage
qu’on
saura où se cachent ceux de Charoli, des chasseurs de chaque Caverne les
encercleront et les ramèneront. Tomasi veut les capturer avant la Réunion d’Été.
Et il voudrait que tu viennes porter ton accusation et réclamer ton droit,
ajouta-t-il à l’adresse de Verdegia.
La vieille femme parut se calmer, mais le refus de sa fille de
participer à la cérémonie qui ferait d’elle une femme aux yeux de tous, et
capable, avec l’aide de la Mère, d’engendrer ses futurs petits-enfants, continuait
d’accabler Verdegia.
— Mon accusation est toute prête, et je ferai valoir mon
droit, assura-t-elle. Et si Madenia continue de refuser les Premiers Rites,
comptez sur moi pour ne pas l’oublier.
— Je garde confiance, assura Losaduna. Elle changera d’avis
avant l’été. Je constate des progrès notable depuis la purification. Elle
recommence à parler avec le groupe. Je crois qu’Ayla la beaucoup aidée.
Lorsque Rendoli retourna dans son foyer, Losaduna croisa le
regard de Jondalar et lui fit signe. Jondalar s’excusa, et alla rejoindre Celui
Qui Sert au Foyer de Cérémonie. Ayla les aurait bien suivis, mais elle devina
qu’ils avaient besoin d’être seuls.
— Je me demande ce qu’ils préparent ? fit-elle.
— A mon avis, il doit s’agir d’un rituel privé, déclara
Filonia, ce qui excita encore plus la curiosité d’Ayla.
— As-tu apporté un objet de ta fabrication ?
demanda Losaduna.
— J’ai une lame. Je n’ai pas eu le temps d’y ajouter un
manche, mais j’ai fait de mon mieux, assura Jondalar en sortant de sa tunique
un petit paquet fait avec un morceau de cuir.
Il l’ouvrit et dévoila un éclat de silex dont le tranchant
aiguisé coupait comme un rasoir. Une des extrémités était taillée en pointe
pour être introduite dans un manche. Losaduna l’examina avec soin.
— C’est du beau travail, approuva-t-il. Je ne doute pas qu’il
soit accepté.
Jondalar, qui ne s’attendait pas à être si nerveux, poussa un
soupir de soulagement.
— Et un objet à elle ?
— Ça n’a pas été facile, avoua Jondalar. Nous voyageons
avec le minimum de choses et elle sait où elle range chacune de ses affaires.
Elle possède bien quelques objets, des cadeaux qu’on lui a offerts, mais je n’ai
pas voulu y toucher. Je me suis alors souvenu que tu m’avais spécifié que la
taille n’avait pas d’importance, pourvu que ce soit très personnel, fit-il en
ramassant un objet minuscule dans le même paquet. Ayla porte une amulette, une
petite bourse décorée où elle range des objets de son enfance, expliqua-t-il. C’est
très important pour elle et elle ne s’en sépare que pour se baigner, et encore
pas toujours. Quand nous sommes allés à la source chaude, elle l’a ôtée. J’en
ai profité pour couper une des perles de décoration.
— Bien ! fit Losaduna avec un sourire satisfait. C’est
parfait ! Et c’est très astucieux de ta part. J’ai déjà vu son amulette, c’est
un objet très personnel. Enveloppe les deux ensemble et donne-moi le paquet.
Jondalar s’exécuta, mais Losaduna surprit son air interrogateur
quand il lui tendit les objets.
— Je ne peux pas te dire où je le range, expliqua Losaduna,
mais Elle saura. Bon, j’ai plusieurs choses à te dire, et quelques questions.
— J’y répondrai de mon mieux.
— Tu veux qu’un enfant naisse dans ton foyer, un enfant né
de cette femme, Ayla. C’est bien cela ?
— Oui.
— Tu dois comprendre qu’un enfant né dans ton foyer ne sera
pas nécessairement de ton esprit.
— Oui, je sais.
— Tu le sais, mais qu’en penses-tu ? Est-ce que tu
attaches de l’importance à l’esprit qui sera utilisé ?
— Je préférerais qu’il soit de mon esprit, mais... mon
esprit n’est peut-être pas assez bon. S’il n’est pas assez puissant, la Mère ne
pourra pas l’utiliser... ou peut-être ne le veut-Elle pas. On n’est jamais sûr
de l’esprit qu’Elle utilise, mais si l’enfant est d’Ayla, et qu’il naisse dans
mon foyer, je serai satisfait.
Losaduna parut approuver.
— Bon, fit-il. Ce soir nous honorerons la Mère, alors le
moment est propice. Tu dois savoir que les femmes qui honorent le plus la Mère
sont celles qu’Elle bénit le plus souvent. Ayla est très belle, elle n’aura
aucun mal à trouver un ou plusieurs partenaires avec qui partager les Plaisirs.
En voyant sa réaction, Celui Qui Sert la Mère comprit que
Jondalar était de ceux
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