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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Madenia remarqua qu’Ayla ramassait un petit
paquet soigneusement emballé qu’elle n’ouvrit pas. Elle savait exactement ce qu’il
contenait, et ne l’aurait laissé pour rien au monde.
    — Qu’est-ce que c’est ? demanda Madenia en voyant Ayla
ranger le paquet.
    Ayla ne l’avait pas ouvert depuis bien longtemps. Elle s’assura
que Jondalar n’était pas en vue, reprit le paquet et en défit les nœuds. Elle
étala alors une tunique d’un blanc immaculé ornée de queues d’hermines. Madenia
ouvrit de grands yeux incrédules.
    — Mais, c’est blanc comme de la neige ! s’exclama
Madenia. Je n’ai jamais vu de cuir de cette couleur.
    — C’est un secret de fabrication du Foyer de la Grue. La
vieille femme qui me l’a dévoilé le tenait de sa mère, expliqua Ayla. Comme
elle n’avait personne à qui enseigner son secret, elle a accepté de me l’apprendre.
    — C’est toi qui l’as faite ?
    — Oui, je l’ai faite pour Jondalar, mais il ne le sait pas.
Je lui donnerai quand nous serons arrivés, le jour de notre Cérémonie de l’Union.
    Elle l’étendit pour l’examiner et un petit paquet s’en échappa.
Madenia admira la tunique d’homme. A part les queues d’hermines, elle était
dénuée d’ornement. Aucune broderie, aucun dessin, ni coquillages ni perles,
mais elle n’en avait pas besoin. Dans sa simplicité nue, c’était ce blanc
immaculé qui forçait l’admiration.
    Ayla ouvrit le petit paquet qui venait de tomber et découvrit
une petite statuette de femme au visage sculpté. Si la jeune fille n’avait pas
déjà vu merveille sur merveille, cette vision l’aurait effrayée. Une dunaï n’a
jamais de visage. Mais venant d’Ayla elle était prête à tout accepter.
    — C’est Jondalar qui l’a sculptée pour moi, expliqua Ayla.
Il voulait capturer mon esprit, et il l’a sculptée pour mes Premiers Rites, le
jour où il m’a enseigné le Don des Plaisirs de la Mère. Nous étions seuls, mais
Jondalar a organisé une petite cérémonie. Plus tard, il me l’a offerte et m’a
conseillé de la garder précieusement. Il disait qu’elle détenait un trop grand
pouvoir.
    — Je veux bien le croire, acquiesça Madenia.
    Elle n’avait aucune envie de la toucher, mais elle ne doutait
pas qu’Ayla pût en maîtriser le dangereux pouvoir.
    Ayla devina le malaise de la femme-fille et rangea la statuette
dans son emballage qu’elle glissa ensuite sous les plis de la tunique. Elle
enveloppa le tout dans de fines peaux de lapin soigneusement cousues et attacha
le paquet avec des cordelettes.
    Un autre balluchon renfermait les cadeaux qu’elle avait reçus
des Mamutoï le jour de sa cérémonie d’adoption. Elle décida de le garder. Même
chose pour sa poche à médecines, bien sûr, ses pierres à feu, sa trousse à
couture, des sous-vêtements de rechange ainsi qu’une paire de protège-pieds en
feutre pour ses bottes, les fourrures de couchage, les sagaies et le
propulseur. Elle ne conserva que l’essentiel de ses récipients et ustensiles de
cuisine et décida d’attendre Jondalar avant de prendre une décision pour les
tentes, les cordages et le reste du matériel.
    Elle se préparait à sortir avec Madenia, quand Jondalar pénétra
dans le foyer. Il venait de terminer un chargement de pierres qui brûlent et
voulait trier ses affaires. D’autres Losadunaï arrivèrent bientôt, parmi
lesquels Solandia et ses enfants, accompagnés de Loup.
    — Je ne peux plus me passer de cette bête, déclara
Solandia. Il me manquera. J’imagine que tu ne le laisseras pas ici.
    Ayla fit signe à Loup. Malgré tout l’amour qu’il portait aux
enfants, il accourut et s’assit à ses pieds en la surveillant des yeux.
    — Non, Solandia. Je ne pourrais pas m’en séparer.
    — Je m’en doutais, fit Solandia, mais je préférais m’en
assurer. Tu me manqueras aussi, tu sais, ajouta-t-elle.
    — Toi aussi, tu me manqueras, assura Ayla. C’est ce qu’il y
a eu de plus pénible dans ce Voyage : se faire des amis et les quitter en
sachant qu’on ne les reverra probablement plus jamais.
    — Tiens, Laduni, dit Jondalar qui tenait à la main une
plaque d’ivoire gravée de signes étranges. Talut, l’Homme Qui Ordonne au Camp
du Lion, m’a gravé cette carte du pays qui se trouve loin à l’est. C’était le
début de notre Voyage. Je voulais la conserver en souvenir de lui, et ça m’ennuie
de la jeter. Peux-tu la garder pour moi ? Qui sait, je

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