Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
aussitôt les yeux.
Guban la gratifia d’un imperceptible signe d’approbation. Elle avait pris acte
de la présence de Jondalar, mais sans plus.
    Jondalar n’avait pas ces préjugés. Il n’avait jamais vu ceux du
Clan de si près... et il ne cachait pas sa fascination. Il l’observa beaucoup
trop longtemps. Les traits de la femme ressemblaient à ceux de l’homme, avec
une douceur féminine. Il avait déjà remarqué sa petite taille trapue, la taille
d’une enfant. A part ses soyeuses boucles pâles, elle était loin d’être belle,
mais il comprenait qu’elle plût à Guban. Il prit soudain conscience que l’homme
l’observait, fit un bref signe de tête, et détourna les yeux. Guban paraissait
furieux, et Jondalar se jura d’être désormais plus prudent.
    Guban n’avait pas apprécié l’insistance de Jondalar, mais il n’avait
pas considéré son impolitesse comme un manque de respect. D’ailleurs, il était
bien trop accaparé par la douleur. Il devait absolument questionner cette
femme.
    — Je désire parler à celle qui soigne... Dyondar, fit-il.
    Jondalar devina le sens de sa demande et acquiesça. Ayla, qui
les avait attentivement observés, s’avança vivement et s’assit humblement en
face de Guban, les yeux baissés.
    — Dyondar dit que la femme soigne. La femme se prétend
guérisseuse. Guban désire savoir comment une femme des Autres peut devenir
guérisseuse du Clan.
    Ayla répondit en traduisant en mots ce qu’elle disait en signes
pour que Jondalar ne fût pas exclu de la conversation.
    — La femme qui m’a recueillie, qui m’a élevée, était une
guérisseuse de haut rang. Iza descendait d’une très vieille lignée de
guérisseuses. Iza était comme une mère pour cette femme, et a enseigné à cette
femme en même temps qu’à la fille de sa lignée.
    Guban paraissait sceptique, mais sa curiosité était flagrante.
    — Iza n’ignorait pas que cette femme ne possédait pas la
mémoire de sa fille.
    Guban approuva. C’était évident.
    — Iza força cette femme à se rappeler, elle obligea cette
femme à répéter sans cesse, expliqua plusieurs fois à cette femme jusqu’au jour
où elle fut convaincue que cette femme ne perdrait plus la mémoire. Cette femme
fut enchantée d’apprendre, et de répéter les mêmes choses plusieurs fois pour
acquérir le savoir d’une guérisseuse.
    Ayla poursuivit ses explications avec les signes conventionnels,
mais traduisit pour Jondalar en termes Zelandonii  courants.
    — Iza m’a dit qu’elle pensait que cette femme venait aussi
d’une lignée de guérisseuses, de guérisseuses des Autres. Iza disait que je
pensais comme une guérisseuse, mais elle m’a appris à considérer les soins
comme une guérisseuse du Clan. Cette femme n’est pas née avec la mémoire d’une
guérisseuse, mais la mémoire d’Iza est à présent mienne.
    Tous suivaient Ayla avec attention.
    — Iza est tombée malade. Une toux l’a prise qu’elle-même ne
pouvait guérir, et j’ai commencé à la remplacer. Le chef en personne a été
content de mes soins le jour où il s’est brûlé. Mais Iza procurait un statut
élevé au clan. Quand elle est devenue trop malade pour assister au
Rassemblement du Clan, et comme sa vraie fille était trop jeune, le chef et le
mog-ur ont décidé de m’élever au rang de guérisseuse. Comme je possédais la
mémoire d’Iza, ils disaient que j’étais devenue une guérisseuse de sa lignée.
Au Rassemblement du Clan, les autres chefs et les autres mog-ur ont longtemps
hésité, mais ils ont fini par m’accepter.
    Ayla voyait bien que Guban ne demandait pas mieux que de la
croire, mais il doutait encore. Elle ôta la petite bourse décorée de son cou,
défit la cordelette et étala le contenu dans sa paume. Elle prit ensuite une
petite pierre noire et lui tendit.
    Guban connaissait la pierre noire qui laissait une trace. C’était
une pierre mystérieuse. Le plus petit fragment pouvait renfermer les esprits de
tous les membres du Clan, et on le donnait à une guérisseuse en échange d’une
parcelle du sien. Et pourtant, l’amulette qu’elle portait était étrange, d’un
style caractéristique des Autres, bien qu’il ignorât jusqu’ici qu’ils eussent
des amulettes. Après tout, les Autres n’étaient peut-être pas aussi bornés et
brutaux qu’on le croyait.
    Guban désigna un objet qui l’intriguait.
    — Qu’est-ce que c’est ? fit-il.
    Ayla rangea ce qu’elle venait

Weitere Kostenlose Bücher