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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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les
attelles. J’irai chercher de l’écorce quand il dormira, et j’essaierai de lui
tailler des béquilles plus tard.
    En la voyant prendre le commandement des opérations, Jondalar ne
put réprimer un sourire attendri. Pourtant, ce retard le contrariait. Chaque
jour de perdu était un jour de trop, mais il voulait aussi aider le blessé. D’ailleurs,
Ayla refuserait de partir avant d’avoir réparé sa jambe. Il espérait seulement
que ce ne serait pas trop long.
    Jondalar ramena les chevaux à leur premier campement, les
chargea, transporta leur équipement près d’Ayla, et conduisit ensuite Rapide et
Whinney dans une clairière proche et qu’on ne voyait pas de leur nouveau
campement où la neige avait couché les foins. Ceux du Clan semblaient
considérer les chevaux comme une nouvelle manifestation du comportement étrange
des Autres, et Ayla constata leur soulagement quand les chevaux trop dociles
disparurent de leur vue. Elle se félicita que Jondalar y eût pensé.
    Dès qu’elle retrouva ses affaires, elle sortit sa poche à
médecines. En voyant la peau de loutre, Guban s’adoucit. C’était un sac du
Clan, fonctionnel, dénué des décorations superflues que prisaient tant les
Autres. Ayla s’arrangea pour que Loup restât à l’écart, et bizarrement l’animal,
d’habitude si curieux d’approcher ceux qu’Ayla et Jondalar avaient accueillis
en amis, ne manifesta pas le besoin de renifler les membres du Clan. Il
surveilla les opérations de loin, sans jamais se montrer menaçant, et Ayla se
demanda s’il avait compris la gêne qu’il provoquait.
    Jondalar aida Yorga et Ayla à transporter Guban sous la tente. L’homme
était lourd, mais pour résister à six assaillants, il faut des muscles qui
doivent peser un bon poids, se dit Jondalar. Il remarqua aussi le visage
impassible de Guban, alors que le transport devait être très douloureux, et se
demanda si le refus de succomber à la souffrance ne cachait pas plutôt une
insensibilité. Ayla lui expliqua qu’un tel stoïcisme était ancré chez tout
homme du Clan dès son plus jeune âge. Le respect de Jondalar pour Guban s’accrut.
Cet homme n’était pas de la race des faibles.
    La femme, à peine plus petite, possédait aussi une force
étonnante. Elle pouvait porter les mêmes charges que Jondalar, et le Zelandonii 
n’avait jamais vu de mains dotées d’une telle puissance, ce qui n’empêchait pas
Yorga de s’en servir avec précision et délicatesse. Jondalar découvrait peu à
peu les ressemblances et les différences entre le Clan et les Autres. Il n’aurait
pas pu préciser exactement quand son jugement bascula, mais il en était venu à
considérer ceux du Clan comme des humains. Différents, certes, mais humains.
    Ayla se résigna à utiliser quelques pierres qui brûlent pour
faire un feu plus chaud afin d’accélérer la préparation du datura. Elle ajouta
des pierres de cuisson pour faire bouillir l’eau. Guban refusa de boire la
potion jusqu’au bout, prétendant qu’il n’avait pas le temps d’attendre que l’effet
se dissipât, mais Ayla le soupçonna de ne pas se fier à ses capacités de
préparer le datura convenablement. Elle remit l’os en place avec l’aide de
Jondalar et de Yorga, et fabriqua de solides attelles. Lorsque tout fut
terminé, Guban s’endormit enfin.
    Yorga insista pour préparer le repas, mais la curiosité de
Jondalar l’embarrassait. A la nuit tombée, autour du feu, Jondalar entreprit de
tailler une paire de béquilles pendant qu’Ayla et Yorga nouaient connaissance.
Ayla lui expliqua comment fabriquer des potions calmantes, comment utiliser les
béquilles et lui conseilla de façonner des coussinets pour les rendre plus
confortables. La profonde connaissance d’Ayla des mœurs et coutumes du Clan ne
cessait de surprendre Yorga qui avait pourtant tout de suite remarqué son
accent « Clan ». Elle finit par se livrer et Ayla traduisit son
histoire à Jondalar.
    Yorga voulait se procurer des écorces et inciser certains
arbres. Guban l’avait accompagnée parce que la bande de Charoli avait déjà
attaqué trop de femmes, et qu’elles n’étaient plus autorisées à s’éloigner
seules. Tout le clan en pâtissait puisque les hommes consacraient moins de
temps à la chasse. C’est pourquoi Guban avait décidé d’escalader le rocher. Il
pensait trouver une proie pendant qu’elle découpait les écorces. Ceux de
Charoli avaient dû la croire seule, et ne

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