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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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même
famille, vu la dette de sang de Guban à l’égard de Jondalar. Elles se
connaissaient depuis peu, et pourtant Yorga se sentait plus proche d’Ayla que
des femmes de son nouveau clan. Mais ceux du Clan ne visitaient jamais les
Autres.
    Guban se réveilla au milieu de la nuit, mais l’effet du datura
ne s’était pas complètement dissipé. Au petit matin, il était plus alerte,
cependant le contrecoup des événements de la veille avait eu raison de ses
forces. Quand il aperçut la tête de Jondalar par l’ouverture de la tente, Guban
fut surpris du plaisir qu’il éprouva à revoir le géant. Mais il ne sut que
faire des béquilles que l’autre lui tendait.
    — J’ai utilisé béquille après attaque de lion, expliqua
maladroitement Jondalar. Mieux pour marche.
    Guban voulut les essayer, mais Ayla le lui défendit. C’était
trop tôt. Guban se laissa fléchir après avoir obtenu l’assurance de tenter l’expérience
le lendemain. Ce soir-là Yorga fit savoir à Ayla que Guban souhaitait s’entretenir
avec Jondalar d’un sujet important, et requérait son aide pour la traduction.
Ayla devina de quoi il s’agissait et en discuta avec Jondalar pour aplanir les
difficultés futures.
    Guban s’inquiétait toujours de sa dette envers Ayla, qui n’était
pas couverte par son statut de guérisseuse puisqu’elle lui avait sauvé la vie
en utilisant une arme.
    — Il faut le convaincre que c’est à toi qu’il est
redevable, Jondalar. Si tu lui disais que je suis ta compagne, tu pourrais
prétendre que ce qu’il me doit t’est dû, puisque je suis sous ta
responsabilité.
    Jondalar accepta, et après les préliminaires d’usage Guban et le
Zelandonii  entrèrent dans le vif du sujet.
    — Ayla est ma compagne, elle m’appartient, fit Jondalar,
pendant qu’Ayla précisait sa pensée avec force signes. Elle est sous ma
responsabilité et c’est à moi qu’il faut payer les dettes qui lui sont dues.
Mais j’ai, moi aussi, une obligation qui tourmente mon esprit, ajouta-t-il à la
grande surprise d’Ayla. Je dois une dette de sang au Clan.
    Son aveu excita la curiosité de Guban.
    — La dette pèse beaucoup sur mon esprit parce que je ne
sais pas comment l’acquitter.
    — Si tu m’expliques, fit Guban, peut-être pourrais-je t’aider.
    — Comme l’a raconté Ayla, j’ai été attaqué par un lion des
cavernes. Marqué, choisi par le Lion des Cavernes qui est à présent mon totem.
Ayla m’a trouvé. La mort rôdait autour de moi, et mon frère, qui m’accompagnait,
marchait déjà dans le monde des esprits.
    — Ce que tu dis me peine. Perdre un frère est douloureux.
Jondalar acquiesça en silence.
    — Si Ayla ne m’avait pas trouvé, reprit-il, je marcherais
dans le monde des esprits. Mais quand Ayla était enfant, au bord de la mort, le
Clan l’a recueillie et l’a élevée. Si le Clan n’avait pas aidé Ayla, elle
serait morte. Et si elle n’avait pas été élevée et instruite par une
guérisseuse du Clan, je ne serais pas en vie. Je marcherais comme mon frère
dans le monde des esprits. C’est au Clan que je dois d’avoir la vie sauve, et
je ne sais pas comment payer ma dette, ni à qui.
    Guban hocha la tête avec compassion. C’était un problème
délicat, et une dette importante.
    — J’ai une demande à adresser à Guban, fit Jondalar.
Puisque Guban me doit une dette de sang, je lui demande d’accepter ma dette au
Clan en échange de la sienne.
    L’homme du Clan considéra la proposition avec gravité. Il était
reconnaissant à Jondalar d’avoir abordé ce problème. Il valait mieux échanger
une dette de sang que de devoir sa vie à un homme des Autres, et lui donner une
parcelle de son esprit.
    — Guban accepte l’échange, finit-il par déclarer avec un
vif soulagement.
    Il ôta l’amulette qu’il portait au cou et l’ouvrit. Il étala le
contenu dans sa main et choisit un objet, une dent, une de ses molaires de
lait. Les dents de Guban, bien que dénuées de carie, offraient une usure
particulière. Les hommes du Clan s’en servaient comme outils. La molaire qu’il
tenait dans sa main n’était pas aussi usée que ses dents définitives.
    — Accepte ceci en gage de mon amitié, fit-il.
    Jondalar était gêné. Il n’avait pas prévu qu’un échange de
cadeaux attesterait de l’échange de dettes, et il ne savait pas quoi offrir à l’homme
du Clan sans l’offenser. Ils voyageaient avec peu de bagages et il n’avait

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