Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
Vom Netzwerk:
même de penser correctement
et Ayla s’en offusqua. Loup mangerait peut-être la viande si elle n’était pas
là, mais tant qu’elle resterait avec lui, il n’y toucherait pas. Donc elle s’assurerait
qu’il ne la quittait pas. Pourquoi Jondalar s’acharnait-il sur lui ? Loup
ne causait pas tant de problèmes. Elle allait répondre, mais se ravisa et
siffla Whinney qui accourut. D’un bond agile, Ayla monta sur son dos.
    — Ne t’en fais pas, je me charge de rapporter cette vache
au Camp, affirma-t-elle.
    Elle appela Loup et partit au galop. Arrivée au Camp, elle
descendit prestement de cheval, pénétra dans l’abri et en ressortit avec une
hache en pierre munie d’un petit manche que Jondalar lui avait fabriqué. Elle
enfourcha sa jument et la dirigea vers le bois de bouleaux.
    Jondalar la vit entrer dans le bois et se demanda ce qu’elle
mijotait. Troublé par des pensées contradictoires, il avait fendu le ventre de
l’aurochs et commençait à vider les intestins. Les reproches qu’il avait
formulés contre Loup lui paraissaient justifiés, mais il regrettait d’en avoir
parlé à Ayla. Il connaissait son affection pour le louveteau, et n’espérait pas
la faire changer d’avis. En outre, il devait admettre que le dressage du loup
donnait de bien meilleurs résultats qu’il n’avait imaginé.
    Quand il l’entendit couper du bois, il comprit soudain son
intention et se dépêcha de la rejoindre. Il la trouva au milieu du bois, en
train de passer sa colère sur un grand bouleau, martelant le tronc de violents
coups de hache.
    Ayla se disait que Loup n’était pas aussi insupportable que
Jondalar le prétendait. Il avait effrayé l’aurochs, certes, mais il s’était
rattrapé par la suite et les avait aidés. Elle reposa sa hache, et réfléchit,
soucieuse. Et s’ils avaient raté leur chasse ? Auraient-ils dû en conclure
que leur présence était indésirable ? Si Loup avait vraiment gâché leur
chasse, elle ne perdrait pas son temps à essayer de rapporter l’aurochs au
Camp, ils reprendraient leur route. Mais si les esprits autorisaient leur séjour,
c’était donc que Loup n’avait pas ruiné leur chasse. Elle prit sa hache et se
remit à l’ouvrage. Tout s’embrouillait. Ils avaient tué la vache, même avec l’intervention
de Loup – ou grâce à elle – donc ils pouvaient coucher dans
l’abri. Après tout, les esprits les avaient peut-être guidés vers cet endroit,
finit-elle par conclure.
    Soudain Jondalar s’interposa et tenta de lui prendre la hache.
    — Trouve un autre arbre, et laisse-moi terminer celui-là,
proposa-t-il.
    Ayla refusa son aide, bien que sa colère fût tombée.
    — Je t’ai dit que je rapporterais la vache au Camp. Je n’ai
pas besoin de toi.
    — Je sais, je sais ! Tu vas t’y prendre comme le jour
où tu m’as ramené à ta grotte. Mais en s’y mettant à deux, tu auras plus vite
tes nouvelles perches... Et puis, je voulais te dire... Tu avais raison au
sujet de Loup. Il nous a vraiment aidés.
    La hache levée, elle s’arrêta et le dévisagea, interloquée. Il
avait l’air sincère. Ses yeux reflétaient pourtant des sentiments
contradictoires. Elle ne comprenait pas ses griefs à l’égard de Loup, mais l’amour
qu’elle lisait dans son regard était authentique. L’intensité de ses yeux
bleus, son magnétisme, exerçaient sur elle un attrait irrésistible, une
fascination dont il ignorait la force. Elle se détendit.
    — Non, c’est toi qui as raison. Il les a effrayés et il
aurait pu faire échouer la chasse.
    — Alors nous avons raison tous les deux ! s’exclama
Jondalar en souriant.
    Elle lui rendit son sourire et ils s’enlacèrent tendrement pour
échanger un baiser, heureux que leur dispute fût oubliée. On aurait dit que
leurs corps cherchaient à supprimer la distance qui avait failli les séparer.
    — Je crois sincèrement que Loup peut nous aider à chasser,
assura Ayla un peu plus tard. Il a seulement besoin qu’on lui apprenne.
    — Oui, peut-être. Enfin, puisqu’il voyage avec nous, autant
lui apprendre le plus de choses possible. Si tu arrivais seulement à l’empêcher
d’intervenir dans nos chasses, ce serait déjà bien.
    — Toi aussi, il faut que tu lui apprennes. Comme ça, il
verra que nous nous intéressons tous les deux à lui.
    — Ça m’étonnerait qu’il fasse attention à moi ! C’est
bon, j’essaierai, ajouta-t-il promptement pour prévenir ses protestations.

Weitere Kostenlose Bücher