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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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Loup qui nageait vers elle. Rapide, suivi de Whinney, fonçait vers
la rive opposée, et le courant entraînait Jondalar à toute vitesse loin d’Ayla,
en aval.
    Ayla jeta un coup d’œil vers Jondalar, et l’aperçut avec horreur
disparaître derrière le méandre. Le cœur serré, elle crut qu’elle ne le
reverrait plus jamais. L’espace d’un instant, elle se reprocha d’avoir
abandonné l’embarcation, mais les événements se précipitaient et elle n’eut pas
le loisir de se morigéner plus longtemps. Luttant farouchement contre le
courant, Loup nageait à sa rencontre. En quelques brasses, elle fut près de
lui, mais emporté par sa fougue, il essaya de poser ses pattes sur les épaules
de sa maîtresse, lui lécha le visage, et l’enfonça sous l’eau. Elle refit
surface en toussant, l’empoigna d’une main et chercha les chevaux.
    La jument approchait du rivage. Ayla reprit son souffle et
siffla Whinney de toutes ses forces. Cette dernière dressa les oreilles,
cherchant d’où venait le son. Ayla siffla de nouveau, et la jument changea de
direction, nagea vers elle, pendant qu’Ayla allait à sa rencontre à longues
brasses puissantes. C’était une excellente nageuse. Coupant en diagonale dans
le sens du courant, il lui fallut néanmoins de gros efforts pour atteindre la
jument. Lorsqu’Ayla put enfin agripper la crinière de Whinney, elle poussa un
cri de soulagement. Le loup les rejoignit peu après, mais ne s’arrêta pas.
    Ayla se reposa sur l’encolure de Whinney, et remarqua seulement
à quel point l’eau était froide. Elle vit la longe attachée au harnais, et
comprit le danger qui guettait le cheval si la corde se prenait dans quelque
débris flottant. Elle essaya de la dénouer, mais ses doigts raidis par le froid
échouèrent à défaire le nœud. Elle décida donc de repartir à la nage pour ne
pas ajouter au fardeau de Whinney et espérant que l’exercice la réchaufferait.
    Quand elle atteignit enfin la rive, Ayla sortit de l’eau en
titubant, épuisée, et se laissa tomber sur la grève, frissonnante de froid. Les
chevaux et Loup n’étaient guère plus reluisants. Ils s’ébrouèrent, aspergeant
Ayla, et Loup s’écroula, haletant. La robe épaisse de Whinney était lourde,
elle l’eût été encore plus en hiver, augmentée du poids de son double pelage.
Jambes écartées, tête baissée, oreilles couchées, elle reprenait son souffle,
le corps parcouru de frissons.
    Mais le soleil à son zénith avait réchauffé l’atmosphère et une
fois reposée, Ayla cessa de frissonner. Elle se releva, cherchant l’étalon des
yeux, persuadée que Rapide avait pu vaincre les flots tourbillonnants. Elle
siffla Whinney, sachant que l’étalon répondait toujours lorsqu’elle appelait sa
mère, puis elle imita le sifflement de Jondalar. En pensant à lui, elle éprouva
une vive inquiétude. Avait-il réussi à traverser le fleuve sur son frêle
esquif ? Et si oui, où était-il ? Elle siffla de nouveau en espérant
que Jondalar l’entendrait aussi. Mais ce fut l’étalon seul qui parut enfin,
traînant toujours sa longe derrière lui.
    — Rapide ! cria-t-elle. Tu as réussi, je le
savais !
    Whinney l’accueillit par un doux hennissement et Loup poussa des
jappements enthousiastes. Rapide répondit en s’ébrouant avec tant de vigueur qu’Ayla
en conclut qu’il n’était pas fâché de retrouver ses amis. Rapide frotta ses naseaux
contre le museau de Loup, et vint ensuite poser sa tête sur l’encolure de sa
mère, cherchant auprès d’elle un réconfort après la terreur de la traversée.
    Ayla s’approcha à son tour, l’étreignit, puis lui flatta l’encolure
avant de le débarrasser de son harnais. Il était habitué à le porter au point
qu’il ne le gênait même pas pour paître, mais Ayla préféra le lui ôter à cause
de la longe qui traînait. Elle-même n’aurait pas supporté d’être encombrée de
la sorte. Elle ôta ensuite celui de Whinney et glissa les deux harnais sous sa
ceinture. Elle pensa changer ses vêtements trempés, mais rien ne pressait. D’ailleurs
ils séchaient déjà sur elle.
    — Maintenant qu’on a retrouvé Rapide, cherchons
Jondalar ! déclara-t-elle à voix haute.
    Loup la regarda, dans l’expectative.
    — Viens, Loup, cherchons Jondalar !
    Elle enfourcha Whinney et la guida vers l’aval.
    Après avoir été ballotté en tous sens, le petit canot tendu
de peau avait retrouvé son équilibre, grâce à

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