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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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déclinait. Il était peut-être
arrivé quelque chose à Ayla, peut-être était-elle blessée ? Il se mit à
surveiller la berge et la végétation avec plus de soin.
    C’est alors qu’il entendit de nouveau siffler, cette fois plus
fort et plus près, suivi d’un yip, yip, yip et d’un hurlement de loup,
accompagnés de bruits de sabots. Il se retourna et son visage s’éclaira en
apercevant Loup courant à sa rencontre, Rapide à ses trousses. Mais sa joie fut
à son comble quand il vit arriver Ayla sur le dos de Whinney.
    Loup bondit sur lui et, les pattes sur sa poitrine, se mit à lui
lécher la figure. Jondalar empoigna sa fourrure, comme il avait vu faire Ayla,
et étreignit le louveteau. Il le repoussa en voyant Ayla sauter de cheval et
accourir vers lui.
    — Jondalar ! Oh, Jondalar ! soupira-t-elle comme
il la serrait dans ses bras.
    — Ayla ! Ayla, mon amour ! murmura-t-il en la
pressant contre sa poitrine.
    Le loup bondit sur le couple, et les gratifia de coups de langue
exubérants. Cette fois-ci, personne ne le repoussa.
    Le fleuve qu’ils venaient de traverser se jetait dans l’étendue
d’eau saumâtre que les Sharamudoï appelaient mer de Beran, légèrement au nord
de l’immense delta de la Grande Rivière Mère. Et plus les voyageurs
approchaient de l’embouchure du fleuve qui avait traversé un continent sur plus
de trois mille kilomètres, plus la déclivité du relief s’adoucissait.
    La plaine sous leurs yeux les émerveillait par sa végétation
riche et inhabituelle pour une saison aussi avancée. L’orage accompagné de
fortes pluies, aussi soudain que violent, avait favorisé cette prospérité
tardive. Les herbacées connaissaient un deuxième printemps, mais aussi les
fleurs : iris nains pourpres et jaunes, pivoines rouge sombre, lis roses
tachetés, vesces de diverses couleurs allant du jaune au pourpre en passant par
l’orange et le rouge.
    Des cris et des sifflements sonores attirèrent l’attention d’Ayla.
Des oiseaux noir et rose volaient en criaillant, piquaient, se rassemblaient en
vaste volée et s’éparpillaient tour à tour dans une activité incessante et
brouillonne. La bruyante concentration des martins roses troubla Ayla. Ces
passereaux nichaient en colonie, chassaient en volée et perchaient ensemble le
soir, mais elle n’en avait jamais vu autant à la fois.
    Des crécerelles ainsi que d’autres espèces d’oiseaux se
rassemblaient également. Le bruit s’amplifiait, accompagné d’un bourdonnement
strident. Alertée, Ayla remarqua alors un grand nuage sombre sur un ciel
étrangement dégagé. Poussé par le vent, il semblait se rapprocher. Soudain, la
volée de martins s’agita avec frénésie.
    — Jondalar ! cria Ayla à l’homme qui chevauchait
quelques pas devant. Tu as vu ce drôle de nuage ?
    L’homme regarda, et arrêta sa monture. Ayla le rejoignit et,
côte à côte, ils observèrent le nuage qui grossissait, ou bien se rapprochait,
à vue d’œil.
    — Ça ne ressemble pas à un nuage de pluie, nota Jondalar.
    — Non, en effet. Mais qu’est-ce que ça peut être ?
demanda Ayla, anxieuse tout à coup. Tu crois qu’on devrait planter la tente et
attendre qu’il soit passé ?
    — Non, continuons à avancer. Si on se dépêche, on peut le
distancer. Ils poussèrent leurs montures à vive allure à travers la verte
prairie, mais les oiseaux, tout comme l’étrange nuage, les dépassèrent. Le
bruit devint encore plus strident, couvrant même le cri rauque des passereaux.
Subitement, Ayla sentit quelque chose lui piquer le bras.
    — Qu’est-ce que c’est ? s’inquiéta-t-elle.
    Mais avant d’avoir fini sa phrase, elle fut de nouveau piquée,
et encore, et encore. Un objet atterrit sur Whinney, rebondit, d’autres s’abattirent.
Ayla jeta un coup d’œil à Jondalar, et elle vit une quantité des mêmes objets
volants et sauteurs. Elle en attrapa un avant qu’il ne pût s’échapper et l’examina
attentivement. C’était un insecte, grand comme son majeur, au corps charnu et
aux longues pattes arrière. On aurait dit une grande sauterelle, mais pas de ce
vert terne des sauterelles des prairies arides, qui se fondait facilement dans
l’herbe. Celle-ci était striée de couleurs éclatantes, noires, jaunes et
orange.
    La pluie était responsable de cette curieuse mutation. Sous ce
climat plutôt sec d’habitude, les sauterelles, créatures solitaires et
farouches, ne supportaient leurs semblables que le

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