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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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ou s’était-il
rapproché des autres clans, à l’intérieur des terres ou sur les hautes
montagnes de l’est ?
    — Ayla ! s’écria Jondalar avec fièvre. Regarde,
là-bas ! Ça, c’est le delta, et là, tu peux apercevoir la Grande Rivière
Mère. Et tu vois cette eau boueuse, de l’autre côté de la grande île ? Ce
doit être le bras principal. Voilà, c’est là l’embouchure de la Grande Rivière
Mère !
    Des souvenirs mêlés de tristesse lui revenaient. La dernière
fois qu’il avait vu cette rivière, son frère Thonolan l’accompagnait, son frère
qui était maintenant retourné dans le monde des esprits. Soudain, il se souvint
de la pierre opaline qu’il avait récupérée à l’endroit où Ayla avait enseveli
son frère. Elle lui avait dit qu’elle contenait l’essence de l’esprit de
Thonolan, et il l’avait conservée pour la donner à sa mère et à Zelandoni. Il
la gardait dans son panier personnel. Il pensa que dorénavant, il la porterait
sur lui.
    — Oh, Jondalar ! Là, près de la rivière, on dirait de
la fumée. Crois-tu que ce soit habité ? s’enquit Ayla, pleine d’espoir.
    — Oui, c’est possible.
    — Alors, dépêchons-nous, fit-elle en commençant à descendre
la colline, suivie de Jondalar. Qui cela peut-il être ? Des gens que tu
connais ?
    — Peut-être. Les Sharamudoï viennent parfois jusque-là en
bateau pour faire du troc. C’est comme ça que Markeno a rencontré Tholie. Elle
accompagnait un Camp de Mamutoï venu chercher du sel et des coquillages.
    Il s’arrêta pour examiner le delta et l’île qui s’élevait au
milieu d’un étroit bras d’eau. Ensuite il étudia avec soin la bande de terre
qui longeait la rivière.
    — Je crois que nous ne sommes pas très loin de l’endroit ou
Brecie avait établi le Camp du Saule... l’été dernier. Était-ce seulement l’été
dernier ? Elle nous y avait emmenés, Thonolan et moi, après que son Camp
nous eut tirés des sables mouvants...
    Jondalar ferma les yeux, mais ne put dissimuler sa douleur.
    — Ce sont les derniers à avoir vu mon frère en vie... à
part moi. Nous avions repris notre Voyage et j’espérais toujours qu’il l’oublierait.
Hélas, il refusait de vivre sans Jetamio. Il voulait que la Mère l’emporte....
Et puis, nous avons rencontré Bébé.
    Jondalar regarda Ayla et elle le vit changer d’expression. La
douleur embuait ses yeux. Cependant, elle y reconnut la lueur si particulière
qu’allumait parfois l’amour qu’il lui portait. Elle-même se sentit défaillir,
mais elle lut encore autre chose dans ses yeux... et ce quelque chose l’inquiéta.
    — Je ne comprenais pas pourquoi Thonolan voulait mourir...
à l’époque. (Il détourna les yeux et poussa Rapide à accélérer l’allure.)
Dépêche-toi, Ayla. Je croyais que tu avais hâte d’arriver.
    Ayla pressa Whinney et suivit Rapide qui descendait vers la
rivière au grand galop. La chevauchée les stimula et leur fit oublier leur
tristesse. Galvanisé par la galopade rapide, le loup suivait de près, et quand
ils atteignirent enfin le bord de l’eau et s’y arrêtèrent, il tendit le cou et
fit entendre un long et mélodieux hurlement. Ayla et Jondalar se regardèrent en
souriant. L’hommage du louveteau leur semblait tout à fait approprié aux
circonstances : ils avaient atteint la rivière qui les accompagnerait une
grande partie du reste de leur Voyage.
    — Alors c’est elle ? C’est la Grande Rivière
Mère ? demanda Ayla, l’œil pétillant.
    — Oui, nous y sommes.
    Il scruta l’ouest, vers le haut de la rivière. Il ne voulait pas
refroidir l’enthousiasme d’Ayla, mais il savait combien leur chemin serait
long. Ils devraient traverser le continent dans toute sa largeur, jusqu’au
plateau de glace qui recouvrait les montagnes, près de la source du fleuve. Et
même au-delà, presque jusqu’à la Grande Eau, à l’ouest, là où la terre s’arrêtait.
Sur trois mille kilomètres de méandres, la rivière de Doni, la Grande Rivière
Mère des Zelandonii, se gonflait des eaux de plus de trois cents affluents
descendant de deux chaînes de montagnes couvertes de glaciers, et charriait des
monceaux de sédiments.
    Les multiples bras du fleuve immense transportaient à travers
les plaines une prodigieuse accumulation de limon. Mais avant d’atteindre le
but de son long voyage, il se ramifiait en une sorte d’éventail, le sable se
déposait, formant des îles marécageuses,

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