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Le grand voyage

Le grand voyage

Titel: Le grand voyage Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: J. M. Auel
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des berges entourées de lacs et de
cours d’eau zigzaguant, comme si la Grande Mère des rivières, épuisée par son
long voyage, avait déposé son lourd fardeau de sédiments avant d’atteindre son
but, et rejoignait la mer en titubant.
    Le vaste delta où ils se trouvaient, deux fois plus long que
large, commençait à des kilomètres de la mer. La rivière, trop grosse pour être
maintenue dans son lit en arrivant dans la vaste plaine qui s’étendait, de l’est,
entre l’ancien massif jusqu’à l’ouest, où les collines descendaient des
montagnes en pente douce, se partageait en quatre bras dans quatre directions
différentes. Des cours d’eau coupaient les quatre bras, créant un labyrinthe de
rivières sinueuses qui s’écoulaient en formant de multiples lacs et lagunes.
Les parcelles de terre, simples îlots de sable ou grandes îles couvertes de
forêts et de steppes, peuplées d’aurochs, de cerfs et de leurs prédateurs,
étaient entourées d’une ceinture de roseaux.
    — D’où pouvait bien provenir cette fumée ? demanda
Ayla. Il doit y avoir un Camp près d’ici.
    — A mon avis, elle venait de la grande île que nous avons
aperçue, de l’autre côté de cette rivière, déclara Jondalar, d’un geste large.
    Ayla regarda dans la direction qu’il indiquait mais ne vit qu’un
mur de phragmites dont les épillets violacés recouverts de poils brillants se
balançaient au vent, à près de quatre mètres au-dessus du sol gorgé d’eau. En
regardant de plus près, elle remarqua les feuilles argentées d’osier qui s’agitaient
derrière le mur de roseaux. Mais elle fit bientôt une autre découverte
troublante. D’habitude, l’osier était un arbuste poussant au bord de l’eau, et
ses racines étaient souvent inondées à la saison des pluies. Il ressemblait à
certains saules, mais sans jamais atteindre la taille d’un arbre. S’était-elle
trompée ? Ces arbres étaient-ils des saules ? Il était rare qu’elle
fît ce genre d’erreur.
    Ils longèrent le bord de la rivière, et arrivés en face de l’île,
ils entamèrent la traversée du chenal. Ayla se retourna pour s’assurer que les
perches du travois sur lequel le bateau reposait n’étaient pas coincées par
quelque obstacle. Ensuite elle vérifia que les extrémités, au-dessus du garrot
de Whinney, puissent jouer librement pour permettre aux perches de flotter.
Quand ils avaient récupéré leur matériel, avant de quitter la rivière, ils
avaient d’abord pensé abandonner le bateau. Il avait rempli sa fonction,
certes, mais après tout le travail qu’il avait nécessité, et bien que la
traversée eût été plus difficile que prévu, Ayla et Jondalar rechignaient à s’en
débarrasser.
    C’était Ayla qui avait pensé l’attacher au travois, même si cela
impliquait que Whinney gardât constamment son harnais, mais Jondalar avait
décidé que le bateau leur faciliterait la traversée des cours d’eau. Leurs
affaires chargées dans le bateau ne risqueraient donc plus de se mouiller. Mais
plutôt que d’attacher les chevaux à l’embarcation avec une longe et leur
demander de suivre, Whinney tirerait le bateau en nageant à son rythme. Lorsqu’il
avait mis leur plan à exécution pour traverser le cours d’eau suivant, ils
avaient découvert qu’il était préférable de lui enlever son harnais.
    Toutefois, Whinney et Rapide s’étaient effrayés quand le courant
les avait entraînés avec le bateau et les perches, sans qu’ils puissent
contrôler leur dérive, et cela préoccupait Ayla. Elle envisagea de fabriquer un
autre harnais qui se déferait d’un coup au cas où il gênerait la jument, mais
Whinney encaissa sans broncher les secousses du courant. Ayla avait pris soin
de la familiariser avec sa nouvelle fonction.
    Par ailleurs, la coquille de noix s’avéra un volume utile par le
transport du bois, du crottin de cheval, et autre combustible qu’ils
ramassaient en cours de route pour allumer le feu du soir. Parfois, ils
laissaient leurs paquets dans le canot après avoir traversé un cours d’eau. Ils
avaient déjà franchi de multiples rivières qui rejoignaient la mer intérieure,
et Jondalar savait que cela se reproduirait souvent en remontant la Grande
Rivière Mère.
    Comme ils s’enfonçaient dans l’eau limpide du chenal, l’étalon
broncha et hennit avec nervosité. Depuis son aventure, Rapide craignait les
rivières, mais Jondalar l’avait guidé avec tant de patience dans

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