Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
Vom Netzwerk:
de Marlène. Et quand je lui posais une question, il n’y répondait pas et changeait de sujet. Je ne lui ai trouvé qu’une qualité sympathique : il était gaucher, comme Albert Einstein, comme Bill Clinton et comme moi. Inutile de te rappeler que les gauchers ont le gène de l’intelligence…
    — Je sais, Max, je sais, l’interrompit Malberg. Tu nous l’as suffisamment prouvé à l’école. Génétiquement parlant, je suis plutôt un droitier. Mais revenons-en à cet homme qui accompagnait Marlène. Qu’est-il ressorti de la conversation ?
    — Rien, c’était une soirée plutôt ennuyeuse.
    — Qui était ce type ? Il s’est bien présenté, non ?
    — Bien sûr, mais je l’ai trouvé si antipathique que, dix minutes plus tard, j’avais déjà oublié son nom.
    Sydow regarda sa montre.
    — Il est grand temps que j’y aille. Je suis content de t’avoir rencontré. Je crois bien que nous n’avions jamais parlé ainsi durant toute notre scolarité. Je te serais reconnaissant de me tenir au courant en ce qui concerne Marlène.
    Malberg le lui promit. Ils échangèrent leurs numéros de téléphone. Max Sydow disparut par la porte réservée aux membres d’équipage. Entre-temps, le petit-déjeuner de Malberg avait refroidi.
    Une annonce nasilla dans les haut-parleurs :
    — Embarquement immédiat du vol Alitalia AZ 0432 à destination de Munich. Les passagers sont priés de se présenter à la porte 33.
    Malberg se leva. Il était pensif. La rencontre de Sydow et de Marlène accompagnée de ce mystérieux inconnu lui trottait dans la tête.

48
    D epuis son mystérieux enlèvement, qui demeurait toujours inexpliqué, le cardinal secrétaire d’État Philippo Gonzaga était resté invisible. Il en voulait au monde entier, et à Dieu lui-même. Compte tenu de son état de santé, et contrairement à ses habitudes, il refusait de célébrer la messe du matin dans la chapelle Sixtine.
    Ce matin-là encore, assis à son bureau devant des piles de dossiers en attente, Gonzaga réfléchissait. Depuis que Soffici avait disparu, Gonzaga avait enfin pris conscience que son secrétaire privé lui était indispensable.
    Dans de tels moments, le cardinal en venait presque à regretter d’avoir si mal traité son collaborateur.
    Sur son bureau, le téléphone sonna. La mine renfrognée,  le cardinal décrocha.
    — Oui ?
    — Suis-je bien au bureau du cardinal secrétaire d’État ? s’enquit une femme à la voix décidée.
    — Qui est à l’appareil ?
    — Le bureau du préfet de police.
    — De quoi s’agit-il ?
    — Monsieur le préfet aimerait avoir un entretien avec le cardinal secrétaire d’État. C’est urgent.
    — C’est moi-même.
    La voix marqua un temps d’arrêt, étonnée, semblait-il, d’avoir été mise directement en relation avec le cardinal secrétaire d’État.
    — Éminence, vous serait-il possible de recevoir aujourd’hui monsieur le préfet de police ? Il s’agit de votre secrétaire, Giancarlo Soffici.
    — Il n’a qu’à venir ! aboya Gonzaga dans le combiné. À la fin de l’angélus !
    La secrétaire du préfet de police avait beau avoir son bac et de l’expérience, elle ignorait tout des repères temporels que le clergé utilise couramment. Elle n’osa toutefois pas demander au cardinal secrétaire d’État une traduction sécularisée de l’heure du rendez-vous. Elle espérait bien que le préfet de police saurait décrypter cette étrange instruction.
    La Lancia noire du préfet de police, escortée de deux carabinieri en moto, arriva peu après 11 h devant l’entrée qui s’ouvrait sur le Cortile di San Damaso. Deux gardes suisses escortèrent le visiteur dans le palais du Vatican, jusqu’au bureau de Gonzaga.
    Antonio Canella, le préfet de police, un fonctionnaire digne et bien nourri qui touchait un des plus gros salaires du service public, portait un costume noir et ployait sous son propre embonpoint.
    Une mallette noire à la main et précédé par les gardes, il gravit les nombreuses marches de l’escalier en marbre qui menait au troisième étage.
    Les deux gardes prirent position à droite et à gauche de la porte du secrétariat du cardinal secrétaire d’État. Conformément au règlement, ils regardaient droit devant eux lorsque Canella frappa et entra sans attendre qu’on l’y invitât.
    La porte du bureau de Gonzaga était ouverte comme si le cardinal venait de s’absenter. Le préfet de police s’éclaircit

Weitere Kostenlose Bücher