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Le Huitième Péché

Titel: Le Huitième Péché Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Philipp Vandenberg
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secondes plus tard derrière la grille.
    — Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? lui demanda-t-il d’un ton sec.
    — Je m’appelle …
    Malberg faillit se trahir, mais, au dernier moment, il se souvint qu’il avait donné un faux nom à Anicet, et poursuivit :
    — Je m’appelle Andreas Walter, et je voudrais voir Anicet.
    — Donnez-moi le code.
    — « Apocalypse 20,7 ».
    Le gardien disparut sans un mot dans l’étroite porte qui menait au poste de garde et, quelques instants plus tard, la grille remontait en grinçant.
    Le gardien peu bavard apparut une nouvelle fois. Il tendit le bras vers le château.
    — On vous attend.
    Puis il disparut.
    Malberg ne se sentait pas du tout à sa place dans cette étrange forteresse. Combien de temps pourrait-il tenir le coup dans ce lieu étrange ?
    La cour en forme de trapèze était entourée de bâtiments hauts de cinq à six étages.
    Levant les yeux, il découvrit des caméras, des projecteurs, des détecteurs de mouvements et des haut-parleurs de sirènes. Ici la méfiance était de mise. La majeure partie du dispositif était dans un état tellement piteux qu’il était permis de douter de son efficacité.
    — Vous êtes le cryptologue Andreas Walter ?
    Un homme d’allure avenante, entre deux âges, venait de surgir sans bruit à côté de lui, comme s’il était sorti tout droit du sol ; il lui tendit la main :
    — Je m’appelle Ulf Gruna.
    — Cryptologue n’est pas le mot qui convient, remarqua Malberg. Je suis spécialisé dans les livres et les documents anciens.
    — Alors, vous êtes exactement l’homme que nous recherchons. Je suis hématologue et je participe au projet « Apocalypse ». Si vous le permettez, je vais vous montrer votre cellule.
    Cellule ? Cela fleure la prison, pensa Malberg, ou le couvent dans lequel les moines occupent leurs tristes journées en se consacrant à la prière et au travail, ora et labora .
    — Vous avez bien dit hématologue ?
    — Oui, cela vous étonne ?
    — Pour être franc, oui !
    Gruna réprima un sourire, comme s’il était content d’avoir réussi à surprendre son interlocuteur.
    — Venez, dit-il, indiquant le chemin à Malberg.
    À l’instant où l’homme élevait le bras, Malberg put apercevoir le tee-shirt noir qu’il portait sous sa veste. Ce ne fut cependant pas ce tee-shirt qui retint l’attention de Malberg, mais la chaîne suspendue à son cou : une chaîne semblable à celle qu’il avait trouvée dans l’appartement de Marlène, avec un médaillon ovale identique.
    Malberg fut soudain pris de vertige. Il prit une profonde inspiration, sans parvenir à emplir ses poumons d’air. Il devait veiller à ce que Gruna ne remarque pas la peur qui venait de s’emparer de lui. Gruna ne devait pas lui poser de questions embarrassantes. Il finit par se ressaisir.
    Les deux hommes empruntèrent un petit escalier en colimaçon, taillé à même la pierre, pour atteindre le deuxième étage. Il y avait de quoi avoir le tournis. Avant de monter la dernière marche, Gruna se retourna vers Malberg, en contrebas derrière lui.
    — Je devine les questions qui vous démangent, dit-il en chuchotant. Vous aimeriez savoir ce qui se cache derrière le projet « Apocalypse ». Je vais vous décevoir, car personne ici ne connaît la réponse. Moi non plus, d’ailleurs. Nous sommes tous des spécialistes dans nos disciplines respectives, et la plupart d’entre nous sont même des sommités, mais en définitive nous ne faisons qu’apporter notre contribution à un projet.
    Malberg fronça les sourcils. Difficile de savoir à quoi s’en tenir sur ce Gruna. Pourquoi lui racontait-il tout cela ? Pour l’intimider ? Mais, grand Dieu, que pouvait bien faire un hématologue dans le château de Layenfels ?
    Devant la mine perplexe de Malberg, Gruna poursuivit :
    — Ne vous étonnez pas si je vous ai entraîné jusqu’ici pour m’entretenir avec vous. Cet escalier est le seul endroit de toutes ces vieilles murailles qui ne soit pas équipé d’un dispositif d’écoute. Les conversations privées ne sont pas souhaitées à Layenfels, j’irais même jusqu’à dire qu’elles sont interdites.
    — Sur écoute ? Mais qui écoute ?
    — Anicet. Comment vous a-t-il donc déniché ?
    — Par hasard, répondit Malberg. Nous étions assis l’un à côté de l’autre lors de la vente aux enchères où il a acheté le livre de Mendel. Nous avons discuté. Très vite, Anicet

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