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Le jardin d'Adélie

Le jardin d'Adélie

Titel: Le jardin d'Adélie Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie Bourassa
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ce que tu veux. Tiens, j’ai des écus. Ils sont à toi si tu me lâches.
    — De l’argent ? Non, merci. Ça ne m’est pas vraiment utile dans la montagne.
    — Écoute. Je suis le fils du baron d’Augignac. Obéis-moi et je promets de t’emmener avec moi à la cour du roi.
    — Et puis quoi encore ? dit Louis.
    — Mais alors, tudieu, que veux-tu ?
    Les yeux du géant scintillèrent.
    — Je te veux du mal.
    — Louis, ça suffit, arrête ! cria Hugues.
    Le vieux Templier fut poussé hors de la grotte par son gardien qui s’avança. Louis l’aperçut et ordonna :
    — Pas un geste !
    D’un coup d’épée, il fit voler l’empenne de la flèche qui était toujours fichée dans le bras d’Arnaud, protégé dérisoirement par sa main valide. Le noble hurla de douleur, et du sang lui couvrit les doigts. Arnaud appela :
    — Maman !
    Louis, un instant interdit, cligna des yeux.
    — Ta gueule, dit-il.
    Un rictus tremblant se dessina sur ses traits. Il repoussa Arnaud d’un coup de pied au ventre. Le jeune noble trébucha et tomba à la renverse. Louis se jeta dessus avant de planter rageusement sa lame dans la terre, tout près du visage de sa victime. Ce fut là son erreur.
    Le temps que le forcené mit à récupérer son arme et à se lever, les gardes valides l’avaient déjà encerclé. À partir de là, le combat fut bref. Louis les tint à distance en faisant tournoyer une lame redoutable, sans qu’il parût s’en rendre compte.
    — Il a perdu la raison, murmura Hugues à Beaumont.
    L’issue était pourtant inévitable contre trois combattants plus expérimentés que lui. Louis finit par flancher et ce fut le signal de la curée.
    — Vivant ! cria encore une fois Arnaud qui se relevait en hâte et secouait du plat d’une main tremblante son habit empoussiéré.
    Les hommes rengainèrent leurs armes et entreprirent de battre le vaincu à coups de poing et de pied jusqu’à ce qu’il ait cessé de remuer. Ils lui attachèrent les mains derrière le dos. Hugues et le petit berger furent relâchés. Si le second s’enfuit maladroitement en direction de la pente sans demander son reste, on dut bousculer et menacer le premier pour l’éloigner. L’un des hommes entreprit de soigner sommairement la blessure du jeune noble avec, en guise de pansement, une longue bande d’étoffe prise à même le vêtement de Louis.
    — Le misérable. Il va me payer ça très, très cher, dit-il en se lamentant.
    Aussitôt que Garin, résigné et silencieux, fut ligoté et jeté en travers de sa selle, Arnaud permit à ses hommes valides de piller la grotte. Ils n’y trouvèrent aucun objet de valeur et se contentèrent d’en ramener le coffre dont le contenu les déçut. D’Augignac dit :
    — N’en soyez point marris, compagnons. Nous n’avons peut-être pas de trésor, mais que voilà une personne précieuse qui certes nous vaudra de la considération !
    Puis, à Beaumont :
    — Tu porteras tes hardes, Templier. Quant à ce démon d’archer, qu’on l’attache par les poignets à ma selle avec quelques toises de bonne corde.
    Louis avait repris conscience et s’était mis debout avec difficulté. Maintenant qu’il était neutralisé, Arnaud osa s’en approcher. Il dut lever la tête pour lui parler, ce qui ne fit que l’irriter davantage, et il lui dit, d’une voix hargneuse d’enfant gâté :
    — Il va t’en coûter de t’en être pris à moi, maraud. Apprête-toi à courir, mais surtout à choir et à te faire chier dessus. Tu ne vaux guère mieux que le crottin de mon genêt.
    Le captif tenu en respect par l’un des gardiens lui cracha en plein visage. Arnaud répliqua par un coup de poing d’autant plus facile à assener que le géant ne pouvait plus se défendre. Un filet de sang lui dégoutta le long du menton.
    Défiant, Louis imita les plaintes aiguës d’Arnaud avant de répéter son geste. Un crachat sanguinolent s’étoila sur la poitrine du noble et imbiba le tissu brodé.
    — Ah, sale vermine !
    Il ne tarda pas à ployer sous une grêle de coups de cravache que d’Augignac, furieux et à bout de souffle, dut interrompre trop vite à son gré : Louis n’était pas tombé et plongeait un regard méprisant dans celui de son tourmenteur.
    — En route ! rugit-il enfin pour se donner une contenance.
    Louis eut le temps de se tourner brièvement vers Garin.
    — Je vous avais prévenu, dit-il.
    Le Templier leva un peu la tête pour jeter au jeune

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