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Le jeu de dupes

Le jeu de dupes

Titel: Le jeu de dupes Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Anne-Laure Morata
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n'est-ce pas ?
    – Monsieur de San Juan, vous êtes là vous aussi ? Je ne vous avais pas reconnu dans tout ce chambardement.
    – Il faut avouer que moi non plus, mon brave, surtout avec votre visage tuméfié.
    Le valet reprenant réellement ses esprits s'écria :
    – Vite, il faut aller aux ruines de l'ancienne forteresse sur la route de Vincennes ! Votre épouse y est peut-être encore…
    – Nolwenn, elle est en vie ?
    – Oui, du moins tout à l'heure… Des hommes la retenaient prisonnière… j'ai pu m'enfuir avec elle mais la pauvre dame n'a pas pu m'accompagner dans ma course, que Dieu me pardonne, j'ai dû la laisser là-bas, elle devait se cacher à côté des ruines.
    – Viens, François, dit Arnaud, je vois où c'est, allons-y immédiatement. S'il y a une chance de l'y retrouver…
    – Professeur, je vous confie notre homme, déclara François avant de partir en hâte avec son compagnon d'armes suivi de près par Javier.
    Belfond se retrouva assis entre Broussel et Augustin qui se regardaient en chiens de faïence.
    – Vous me filiez, cela vous ne pouvez le nier, attaqua le conseiller.
    – Monsieur, je ne vous filais pas, je cherchais simplement l'adresse de cet établissement et nousaurions gagné un temps précieux si vous ne vous étiez pas mis à hurler à la mort en m'apercevant !
    Belfond, désirant mettre fin à la querelle, demanda à Augustin des précisions concernant l'état de Nolwenn.
    – Elle est très faible… La malheureuse ne pouvait pas courir. Elle m'a ordonné de l'abandonner… Il n'y avait pas d'autre solution, il fallait que j'aille chercher du secours.
    Augustin prit sa tête à pleines mains, assailli par la culpabilité. Belfond tenta de lui remonter le moral, en vain, et imposa le silence à Broussel qui se mit à maugréer dans son coin. L'attente parut longue avant le retour des trois gentilshommes à la nuit tombée et, à leurs visages fermés, on devinait l'échec de leurs recherches.
    – Alors ? risqua le professeur.
    – La forteresse a en effet été utilisée comme lieu de détention. Nous avons cherché longuement aux alentours : rien, pas trace de Nolwenn, répondit Arnaud.
    François, très crispé, avait la mâchoire contractée des mauvais jours. Il se força à rester calme en réclamant à Augustin de tout lui raconter, cette fois-ci en détail. Le colosse s'exécuta puis ce fut le silence. Belfond voulut se montrer optimiste :
    – Nolwenn est vivante, c'est le plus important, non ?
    François réagit violemment en abattant son poing sur la table.
    – Qu'en savez-vous ? Le coffret contenant les lettres a été détruit et avec peut-être l'unique espoir de la revoir. Ils connaissent leur méprise maintenant… Si nous avions ces maudits courriers, nousaurions une monnaie d'échange mais là nous n'avons rien, rien !
    Le professeur, blême, ne pouvait le détromper et se reprocha sa maladresse.
    – Si seulement Violette m'avait fait confiance je l'aurais aidée et surtout dissuadée d'utiliser ces maudits écrits qui ont causé sa perte ! laissa échapper Javier.
    Augustin se figea en saisissant la signification de ses propos.
    – Mademoiselle de Goyon est morte ? gémit-il, de grosses larmes se mettant à inonder ses joues.
    – Oui mon brave, j'en suis désolé, votre maîtresse est décédée alors qu'elle avait trouvé refuge chez sa cousine, mon épouse Nolwenn, dans nos terres d'Auvergne, intervint François. L'homme auquel vous avez échappé, le Crochu, l'a assassinée et a mis à sac Mont Menat. Leur ressemblance a entraîné par erreur l'enlèvement de ma femme. Maintenant que ces criminels savent la vérité, elle ne leur est plus d'aucune utilité… Ces lettres représentaient notre seule chance de lui éviter le pire et elles ont été détruites sous vos yeux.
    Augustin comprit mieux ce qui s'était joué dans le cachot où il avait rencontré Nolwenn et la colère de leur tortionnaire. Sa maîtresse disparue, il n'était plus nécessaire de se taire d'autant qu'il y avait encore l'espoir de sauver la jeune femme qu'il avait dû laisser aux mains de l'abominable Crochu et de ses acolytes.
    – Ce n'est pas exact, Monsieur, déclara Augustin en fouillant sous sa chemise avant d'extraire un petit paquet à l'aide d'un couteau utilisé pour en défaire les coutures. Ma maîtresse m'avait montré lemécanisme aussi lorsque j'ai dérobé le coffret chez Madame Lenclos, après m'être laissé enfermer le soir dans l'office,

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