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Le jour des reines

Le jour des reines

Titel: Le jour des reines Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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oiseuses.
    En fait, dès 1900, un homme chercha la vérité. Il fut le seul en Europe. Cet homme, Gustav Liebau, professeur à l’Université royale bavaroise de Munich, est vraiment le modèle inégalé des chercheurs. Il résulte de ses travaux qu’en dix-sept années de mariage, Catherine et son époux avaient eu trois fils et quatre filles :
    William, né le 25 juin 1328 à Dunneyate, comté de Somerset, appelé le Jeune, héritier de son père et second du titre ; John, Robert, Sybille, Philippa, Élisabeth et Anne.
    Le neveu mystérieux de MM. Buchon, Viard et Deprez se révèle être le fils aîné de Guillaume de Montagu. Il avait bien 14 ans lors de l’attaque du château de Wark. Il risqua sa vie pour sauver sa mère. Quant au neveu, il se prénommait Jean (Chroniques de Froissart, tome I, page 582 [337] )
    Mais que devint la dame de Salisbury, que Dumas, sans vergogne, empoisonne dans le fade roman qu’il lui a consacré ?
    Qu’elle se soit appelée Catherine ou Alice, Aelips, Aelis, Adelaïs ou quelque autre prénom commençant par un A, et dont la liste eût enchanté Pierre Benoit, elle était, avec ses cheveux follets et ses sourcils complètement épilés (c’était la mode), la plus belle femme de son temps avant que Jeanne de Kent ne lui damât le pion. L’austère Walsingham (Hist. Anglicana, II, page 381) écrit à son propos : De cujus elegantia strenuitate, sapientia, et animositate digne scribere spéciales actus requirit  ; autrement dit : dont la finesse (ou la délicatesse), l’entrain (ou le courage), la sagesse (mais la sapience, c’est la sagesse augmentée de la science) et l’énergie méritent d’être particulièrement mentionnés.
    Elle s’était mariée en 1327 ; elle était âgée de 33-34 ans lorsqu’elle devint veuve. Ce fut en son honneur que fut créé, dit-on, l’Ordre du Bleu Gertier, autrement dit : de la Jarretière, assorti de la devise : Honni soit qui mal y pense.
    La Curne de Sainte-Palaye allègue que la férocité d’Édouard IIIdans ses guerres fut la conséquence des remords du viol de Catherine. Que, dans la formule Honni qui mal y pense, on trouve tout à la fois « le respect de l’amant et la vertu de l’amante (!) » dont certains contemporains de la comtesse disaient qu’elle était « Madame Vénus envoyée par Cupidon » (Froissart). Édouard III n’avait ni le respect d’autrui ni le respect de lui-même. Il le prouva vers la fin d’une vie de débauches.
    Et comme cette histoire est pleine de mystères, tout est douteux, hélas ! pour l’instauration de cet Ordre de la Jarretière.
    Le conte, c’est que, lors d’un bal, la jeune comtesse aurait perdu sa jarretière gauche (là, l’Histoire est précise). Édouard III l’aurait ramassée et remise en place en disant, précisément : « Honni soit qui mal y pense. »
    Une autre version avance que lui-même l’aurait mise à sa jambe en prononçant la même phrase et en affirmant l’honorabilité toute proche de cet Ordre.
    Ces faits figurent dans un texte du XV e  siècle, repris par Polydorus Vergilius ( Anglica Hist.  1651, page 485) et quantité d’auteurs qu’il est inutile de citer ici. Quelques chroniqueurs contestent et précisent qu’il s’agissait de la jarretière de la reine.
    John Selden ( Titles of Honour, 1672) cite la cousine du roi, Jeanne Plantagenêt, la belle fille de Kent, à l’époque de sa liaison avec William le Jeune, comte de Salisbury.
    Même « flou » quant à la fondation de l’Ordre : Froissart et Beltz : 1344 ; Nicolas et Longman : 1346-1347 ; Pauli et Wulker : 1348 ; von Lubeck : 1349 ; Riedenfeld, H. Schulze et Gritzner : 1350. Parmi les 26 premiers chevaliers cités figurent, bien entendu, le roi et le prince de Galles et, au septième rang : William, earl of Salisbury, l’ex-gentil escuier du château de Wark.
    Catherine ne s’empoisonna pas devant son royal amant, comme le conte Dumas. Elle décéda soit le 23 avril 1349, soit en 1354 (selon Cockayne) ; mais un fait est certain : elle fut inhumée dans la fondation de son époux, près de Bisham, où reposaient déjà plusieurs membres de sa famille [338] .
     
    LA BELLE FILLE DE KENT
     
    La dame de Salisbury (femme de Guillaume de Montaigu), et la dame à Salisbury, compagne de Guillaume de Montaigu le Jeune, héroïne d’un concubinage qui ne fit point scandale, durent se rencontrer et même se fréquenter. Essayons de suivre à

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