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Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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vous avez joué dans cette affaire. Eleanora était sa complice, son amante, et il a dû être surpris par votre comédie dans la cathédrale de Cantorbéry. Rien d'étonnant à ce que, une fois revenu à Ingoldby Hall, il ait eu besoin d'une autre coupe de vin. Je dis pauvre Maswby, mais c'était un homme épris d'Eleanora, un tueur accoutumé aux coups et aux blessures des batailles. La vie humaine avait peu de valeur à ses yeux. C'est lui qui m'a suivie dans le manoir, qui m'a vue penchée sur la mosaïque dans la bibliothèque et, encore, autour du labyrinthe.
    Elle eut un sourire contraint.
    — Vous a-t-il dit qu'il avait perdu le masque ?
    La châtelaine se refusa à répondre mais son regard se fit inquiétant et calculateur.
    — Mawsby n'ignorait sans doute pas que la Vaudoise et sa fille pouvaient être soupçonnées, ajouta Kathryn en se carrant dans sa chaire. Après tout, Maître Gurnell s'intéressait à Ursula. Mais votre secrétaire savait-il que l'une et l'autre étaient moins écervelées et folles qu'elles faisaient parfois semblant de l'être ? Quoi qu'il en soit, peu de temps après avoir exposé la tête de Sir Walter à la vue de tous, Mawsby a emporté la hache et le sac souillé de sang au vieux pavillon de chasse pour les y cacher.
    Kathryn haussa les épaules.
    — Tôt ou tard on dénoncerait la Vaudoise et sa fille. On fouillerait le vieux pavillon de chasse. On découvrirait aussi la sente secrète dans le bosquet. On soupçonnerait les deux femmes. Quant à vous, vous vouliez, bien entendu, vous éloigner le plus possible d'Ingoldby Hall. Vous avez annoncé que vous alliez congédier vos gens, y compris votre suivante. Tout le monde partirait, et, sous un prétexte ou un autre, vous garderiez Eleanora près de vous lors de votre triomphant retour à Londres en tant que veuve très, très fortunée. Vous seriez une femme financièrement indépendante, bien en cour, prise en pitié par le roi et protégée par la Couronne. Comme vous ririez, avec Eleanora, de la façon dont vous aviez dupé ce monde d'hommes ! Et que vous importait que Veronica ait été noyée dans une mare ? Que le pauvre Hockley repose, glacé, dans sa tombe ? Ou que la Vaudoise et Ursula, couvertes de goudron et enchaînées, pendent à quelque gibet ? Et Mawsby ? Bah ! remarqua Kathryn en reprenant le masque, il avait joué son rôle, n'est-ce pas ? On pouvait à présent l'expédier dans les ténèbres. Les mois passeraient et, si personne d'autre n'était accusé du meurtre de votre mari, alors on finirait par l'oublier. Qui vous interrogerait, qui poserait des questions à vos gens dorénavant dispersés aux quatre coins du royaume ?
    — Je suis navrée pour le vin et mon courroux, s'excusa Lady Elizabeth qui avait repris des couleurs. Vous savez raconter une histoire captivante, Maîtresse Swinbrooke.
    La châtelaine se leva, se dirigea vers la desserte, remplit un autre gobelet et retourna s'asseoir en le dégustant lentement.
    — Une histoire captivante ? releva Colum.
    — Admettons qu'elle soit vraie, consentit Lady Elizabeth en adressant un sourire à l'apothicaire. Admettons qu'Eleanora et Mawsby aient fomenté ces horribles meurtres. Alors, soupira-t-elle, que Dieu leur pardonne leurs cœurs noirs et leurs méfaits. Mais quelle preuve avez-vous contre moi ?
    Colum baissa les yeux pour cacher son malaise. Il était persuadé que cette belle jeune femme était une meurtrière au cœur de pierre. Elle tentait à présent de faire ce qu'aurait fait tout félon : se glisser hors de la nasse et faire porter à d'autres la culpabilité.
    — Ma preuve s'étaie sur cinq points, rétorqua Kathryn d'un ton sec.
    Le sourire de Lady Elizabeth s'effaça.
    — Primo, vous avez essayé d'empoisonner votre mari, ce qui a provoqué ses crampes d'estomac. Mais quand il a envoyé quérir frère Ralph, l'infirmier de Greyfriars, vous avez décidé de cesser. Seul un familier de Sir Walter pouvait lui administrer pendant une longue période un de ces poisons dont l'effet croît avec le temps.
    — Absurde !
    — Absurde, vraiment ? Quand je vous ai rencontrée le jour de votre départ pour Cantorbéry, j'ai remarqué qu'il y avait dans votre chambre un ouvrage sur les herbes et leurs propriétés ; de tels livres sont rares et seuls ceux qui sont versés dans la matière les consultent. Je parie que vous en savez aussi long que moi sur les toxiques, Lady Elizabeth. Secundo, le meurtre de Mawsby. Il a fermé la porte

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