Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le lacrima Christi

Le lacrima Christi

Titel: Le lacrima Christi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
Vom Netzwerk:
Et à présent, venez, Colum.
    Il sauta en selle et ils suivirent le chemin puis prirent la direction du vieux pavillon de chasse. Colum expliqua que, bien qu'il n'ait pas donné de détails, le trépas de la Vaudoise et de sa fille avait profondément affecté Gurnell.
    Juste avant d'arriver au tournant, il tira sur les rênes, se pencha et prit la main de Kathryn.
    — Eh bien, Irlandais, vous choisissez les lieux et les moments les plus étranges pour faire votre cour !
    — Ma mie, cette affaire sera bientôt réglée. Dans quelques semaines nous serons mari et femme. Et alors ?
    Kathryn libéra sa main, se pencha, caressa les cheveux noirs qui encadraient le visage de Colum et suivit du doigt sa joue non rasée.
    — Alors, Irlandais, ce sera à moi de savoir et à vous de trouver comment nous courtisa- et nous aimer jusqu'à la fin des temps.
    — Je crois que nous devrions partir, déclara Colum.
    — Partir ? Quitter Cantorbéry ?
    — Juste quelque temps. Pour être seuls.

    Kathryn leva les yeux vers l'entrelacs des branches.
    Pendant quelques secondes, elle imagina ce que ce serait d'être ailleurs, où personne ne les connaîtrait, par une belle matinée comme celle-ci. Mais, ce faisant, elle ressentit un petit frisson, non de peur mais parce qu'elle comprit que, où qu'ils aillent et quoi qu'ils fassent, elle ne cesserait jamais de pourchasser les fils et les filles de Caïn.
    — Kathryn ?
    — J'y penserai, Irlandais.
    Elle lui adressa un clin d'œil et talonna sa monture.
    — Mais, en attendant...
    Ils prirent le tournant. Le vieux pavillon de chasse se dressait devant eux. Une volute de fumée s'élevait de la cheminée sur le côté de la maison. Les gardes de Murtagh flânaient au soleil, qui appointant un bâton, qui jouant aux dés.
    — Gentils gaillards ! chuchota Colum.
    Kathryn trouvait que ces sauvages Irlandais dont certains avaient les cheveux aussi noirs que ceux de Colum et d'autres d'un roux ardent, qui fanfaronnaient et jetaient autour d'eux des regards impudents, étaient les plus belles brutes qu'elle eût jamais vues. Ils l'acclamèrent comme si elle était une princesse, l'entourèrent et lui effleurèrent la main, levant les yeux vers cette « femme avisée » qui avait séduit leur chef. Quelques-uns murmurèrent des compliments en gaélique. D'autres sourirent, admiratifs, et échangèrent quelques mots entre eux. Ils saluèrent Murtagh par des insultes bon enfant et, pendant un moment, des reparties, dans une langue que la jeune femme ne comprenait pas, volèrent. Deux des hommes l'aidèrent à descendre de cheval et l'un proposa de porter sa chape.
    — Gentils gaillards, Colum ! lui cria-t-elle.
    Ils portaient tous des hauts-de-chausses enfoncés dans leurs bottes et de sombres justaucorps de cuir sur des chemises élimées et sales. Des armes pendaient à leurs ceinturons ou à leurs baudriers. Leurs arcs et leurs arbalètes étaient appuyés contre la maison. Colum prit la main de Kathryn tout en bavardant avec le chef.
    — Nos quatre prisonniers sont à l'intérieur, expliqua-t-il.
    Les hommes ont fait rôtir un poulet. Les captifs ont été bien nourris et bien traités.
    — Nous devons faire vite ce que nous avons à faire, déclara l'apothicaire. Ordonnez qu'on nous les amène.
    Colum transmit l'ordre. Le père John, Thurston, Gurnell, suivis par Eleanora, sortirent sur-le-champ.
    Gurnell fit un pas en avant.
    — Je proteste contre le fait d'être traités en prisonniers !
    — Vous n'êtes point captifs, intervint Colum. Vous pouvez vous en aller si vous le désirez ; sauf vous, Maîtresse Eleanora !
    Il la désigna du doigt.

    — Au nom du roi qui m'a chargé d'exécuter sa haute et basse justice dans la ville de Cantorbéry et le comté de Kent, je vous arrête pour les meurtres de Sir Walter Maltravers, d'Edward Maswby votre ancien complice, de la servante nommée Veronica et du valet connu sous le nom de Hockley. Vous serez aussi mise en accusation pour haute trahison : vous avez en secret et avec malice comploté contre le comis...
    Eleanora hurla et, d'on ne sait où, sortit un couteau. Chape grise au vent, elle se rua sur Kathryn. Ses trois compagnons, stupéfaits, ne bougèrent pas, mais l'Irlandais, qui se tenait à droite de l'apothicaire, fut plus rapide. Il s'écarta sur la gauche, envoya d'un revers de la main rouler l'arme de la suivante et de l'autre la frappa à l'estomac, ce qui la fit reculer en titubant, les mains serrées sur le ventre.
    Elle

Weitere Kostenlose Bücher