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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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attendait un tilbury à grandes roues qui les conduisit
dans une confortable hôtellerie. Là encore, Walter y fût volontiers demeuré
quelque temps, mais Angelia était pressée, et ils quittèrent la ville à l’aube
pour se diriger vers le nord-ouest de la Géorgie. Au fur et à mesure qu’ils
progressaient dans leur périple par des routes défoncées, les habitations
devenaient plus espacées, le paysage plus désolé et escarpé. De hautes chaînes
de montagnes se découpaient sur le ciel, les encerclant davantage à chaque
seconde.
    –  Nous
entrons en Svanétie, expliqua Angelia, une région du Caucase. Comme vous pouvez
le voir, c’est une véritable forteresse naturelle. Il était grand temps que
nous venions, car la région, déjà isolée du reste de la Géorgie en temps
normal, devient pratiquement inaccessible en hiver.
    –  C’est le bout du monde,
en effet, maugréa Walter.
    Lorsqu’ils
arrivèrent au village de Latali, qui semblait tout droit sorti du Moyen Âge
avec ses maisons surmontées de tours carrées destinées à préserver les
habitants des ennemis et avalanches, Walter était perclus de lassitude. Son
aspect épuisé formait un contraste saisissant avec celui de l’inépuisable
Angelia. Quant à Seishiro, fidèle à lui-même, il demeurait tout à fait
indéchiffrable.
    Le
matin suivant, Walter découvrit devant la porte de la maison qui leur avait
donné abri pour la nuit un traîneau auquel étaient attelés deux chevaux à la
robe blanche, semblables à des sculptures de glace.
    Seishiro
arriva à son tour, portant deux grands sacs de cuir qu’il posa à l’arrière de
l’attelage, suivi par Angelia, emmitouflée dans sa houppelande.
    –  Courage,
lança-t-elle joyeusement à l’intention de Walter en prenant place dans le
traîneau, c’est la dernière étape de notre voyage !
    À
ces mots, son infortuné compagnon reprit espoir. Se pouvait-il qu’il rentre
bientôt en Angleterre ? Il n’osait plus y croire.
    Angelia
et Seishiro conversèrent un moment en japonais ; la jeune femme tenait une
carte de la région à la main et l’Asiatique acquiesçait à ses instructions.
Puis il saisit les rênes et le traîneau sortit du village, sous le regard
curieux des autochtones.
    Durant
les premières heures, personne ne parla. Angelia était plongée dans le mystérieux
carnet évoquant les « triangles » et les « sanctuaires »,
carnet qui ne la quittait pas depuis le début du voyage, tandis que Walter
claquait des dents et menait une lutte homérique mais perdue d’avance contre
les vents polaires qui étrillaient les hauteurs.
    Dans
un doux bruissement, le traîneau glissait à vive allure à travers des plaines
enneigées qui alternaient avec des côtes escarpées. De loin en loin
apparaissait à l’horizon la forme d’un village ou d’un hameau, telle une
esquisse au charbon de bois tracée sur l’aveuglante blancheur de la terre.
    Il
était près de midi quand le traîneau s’immobilisa au milieu de la vaste étendue
gelée. Ils déjeunèrent rapidement de poulet froid et de rajapuri, sorte de galette au fromage, puis un autre conciliabule se tint
entre Angelia et Seishiro, qui consultèrent de nouveau cartes et boussole.
Enfin, ils repartirent.
    Bientôt,
le paysage changea. Les habitations disparurent complètement, remplacées par
des bois lugubres, des carcasses de pierres noires et des arbres tordus
dépourvus de feuilles qui grimaçaient sur la neige. Le ciel, tout à l’heure
d’un bleu limpide, avait pris une teinte cendreuse, et le pâle soleil s’était
éclipsé derrière ce rideau opaque. Aucun souffle n’agitait l’air, aucun oiseau
ne le traversait : tout était immobile, et le seul bruit qui se faisait
entendre était celui de l’herbe glacée se brisant sous le poids du traîneau.
    Angelia
referma son carnet et engloba du regard les terres dévastées qui les
entouraient.
    –  Nous approchons,
annonça-t-elle.
    –  De quoi ? voulut
savoir Walter.
    Il
s’attendait à une rebuffade, mais à sa grande surprise Angelia lui répondit
aimablement :
    –  Du sanctuaire de la Dame
Noire.
    Walter mit plusieurs
secondes à assimiler l’information.
    –  La
Dame Noire ? répéta-t-il d’un ton hésitant. La même que celle qui commet
ces meurtres barbares à Londres ?
    –  Tout à fait.
    Voilà
qui n’était guère rassurant, et Walter regretta plus que jamais sa présence en Russie.
Cependant, c’était la première fois

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