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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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arrivé quelque chose à Julian ?
    Avec
les événements des derniers jours, elle avait complètement perdu de vue Lynton
Hall et ses habitants. Le retour d’Aerith s’était-il soldé par un drame ?
Soudain, elle eut le pressentiment d’une catastrophe.
    –  Que
se passe-t-il ? répéta-t-elle, affolée par le mutisme de Gabriel. Julian…
    –  Il va bien,
l’interrompit Gabriel d’une voix fêlée.
    –  Laura alors…
    –  Elle aussi.
    Cassandra l’observa
fixement.
    –  Alors, que faites-vous
ici ?
    –  Je… Il faudrait…
    Gabriel semblait incapable
de trouver ses mots.
    –  Auriez-vous besoin de
mon aide ? l’encouragea Cassandra.
    Le jeune homme acquiesça
fébrilement.
    –  Puis-je rester chez
vous ? demanda-t-il très vite. Quelques jours seulement, ou peut-être
quelques semaines…
    –  Chez moi ? s’écria
Cassandra, interloquée. Mais… pourquoi avez-vous quitté Lynton Hall ?
    Le visage de Gabriel se
contracta, et Cassandra crut qu’il allait se mettre à pleurer.
    –  C’est fini,
chuchota-t-il. Je ne pourrai plus jamais retourner là-bas.

XIX
    Depuis
sa confrontation avec Angelia et le chantage auquel elle l’avait soumis, Walter
Crane vivait dans une angoisse permanente, particulièrement lorsqu’il devait
s’absenter de la maison pour aller donner ses cours de musique et laisser sa
mère seule avec elle. Sous de fallacieux prétextes, il tenait désormais le plus
possible Mrs. Crane à l’écart de la fugitive. Il se chargeait ainsi de lui
apporter ses repas dans sa chambre, repas qu’elle exigeait qu’il goûte devant
elle avant d’y toucher. La méfiance était l’unique trait de caractère constant
d’Angelia. Pour le reste, Walter en était réduit aux suppositions.
    Il
guettait avec inquiétude les sautes d’humeur de la jeune femme, capable de
passer en une fraction de seconde de la joie la plus enfantine à la tristesse
la plus sombre, de l’exaltation à l’abattement, de la cordialité à la froideur.
Un instant charmante et attentionnée, au point que Walter en oubliait presque
la menace qu’elle représentait pour lui et sa mère ; l’instant d’après
dure et venimeuse. Elle possédait tant de visages que Walter ne pouvait jamais
savoir à l’avance dans quelle disposition d’esprit il la trouverait.
    En
vérité, Angelia troublait Walter. Il la craignait et l’admirait en même temps,
séduit par son intelligence, sa détermination, sa beauté aussi. Avec son corps
trop maigre et ses traits osseux, Walter n’avait jamais été rangé dans la
catégorie des hommes séduisants. Il portait sa laideur en bandoulière depuis sa
naissance, et pour cette raison peut-être, la beauté le fascinait chez autrui.
La proximité d’une femme telle qu’Angelia était à la fois effrayante et
enivrante, et parfois Walter ne parvenait plus à mettre de nom sur ses
sentiments.
    Il
était d’autant plus perturbé qu’Angelia possédait une façon particulière de le
regarder quand elle pensait qu’il ne s’en apercevait pas. En se retournant
brusquement, il l’avait souvent surprise en train de l’observer et avait lu
dans ses yeux une expression ardente et inquiète, comme si elle attendait
quelque chose. Elle s’interrogeait à son sujet, mais il n’y avait pas que cela,
Walter en était convaincu.
    Plus
d’une semaine s’écoula ainsi, durant laquelle il fut continuellement tiraillé
entre attirance et répulsion, entre son désir de protéger la jeune femme et
celui de la faire sortir de sa vie en la livrant à la police. Puis vint le jour
où il ne fut plus temps de tergiverser.
    Lorsqu’il
entra dans sa chambre un matin, Walter la découvrit debout devant le miroir,
magnifiquement parée d’une robe de velours vert qu’il n’avait jamais vue
auparavant. Sur la commode trônait le nécessaire à couture de Mrs. Crane, et
plusieurs de ses patrons étaient éparpillés sur le lit.
    Intrigué, Walter vint se
poster près du miroir.
    –  D’où tenez-vous cette
robe ?
    –  Je
l’ai confectionnée cette nuit, expliqua Angelia en tournant sur elle-même.
    Une admiration sincère
se peignit sur les traits de Walter.
    –  Vraiment ? Où
avez-vous trouvé le tissu ?
    Ce
fut alors qu’il avisa la fenêtre étrangement nue de la chambre. La tringle
dorée qui supportait les tentures en temps ordinaire reposait sur le tapis.
    –  J’ai
utilisé les rideaux, répondit Angelia, confirmant ses soupçons avec une
parfaite

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