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Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston

Titel: Le Livre D'émeraude : Les Aventures De Cassandra Jamiston Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Carolyn Grey
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désinvolture.
    –  Mais
je vous en prie, faites comme chez vous, grinça-t-il, indigné au point d’en
oublier ses terreurs. Vous l’ignorez peut-être, mais les rideaux ne se trouvent
pas sous les sabots d’un cheval !
    –  S’il
y avait des vêtements corrects dans cette maison, je n’aurais pas été obligée
d’y recourir, rétorqua tranquillement la jeune femme en ajustant sa robe. Le
vert n’est pas la couleur qui me sied le mieux mais je devrais m’en contenter
pour l’instant, ajouta-t-elle avec une petite moue. J’ai de nombreuses choses à
faire à Londres aujourd’hui, et quelqu’un à rencontrer.
    Pour le coup, Walter en
resta sans voix.
    –  Vous
n’avez tout de même pas l’intention de sortir ? bredouilla-t-il quand il
eut retrouvé l’usage de la parole.
    –  Agir
en plein jour est la plus sûre des défenses, décréta Angelia qui s’était
installée à la coiffeuse et se brossait les cheveux avec vigueur. N’ayez
crainte, personne ne me reconnaîtra. En toute franchise, ai-je l’air de m’être
échappée d’un asile ?
    –  Pas vraiment, admit
Walter.
    Quoique
cela dépendait des moments, mais il garda sagement cette réserve pour lui.
    –  Allez
donc nous chercher un fiacre, lança Angelia en mettant un chapeau à voilette
subtilisé à Mrs. Crane. Et prévenez votre mère que nous rentrerons tard, sans
doute pas avant minuit.
    Walter
se drapa dans sa dignité bafouée et annonça d’une voix sèche :
    –  Je
suis désolé de contrarier vos plans mais je n’ai pas l’intention de vous
accompagner.
    Angelia
lui sourit dans le miroir, d’un sourire lent et sauvage qui lui glaça les
sangs. Walter vit sa main se tendre vers la commode et y saisir une paire de
ciseaux aiguisés ; il sentit sa résolution faiblir en même temps que son
courage l’abandonnait.
    Tout
en maudissant sa lâcheté, il recula vers la porte et bafouilla :
    –  Réflexion faite…
    Il
revint une demi-heure plus tard avec le fiacre. Angelia entraîna le cocher à
l’écart et s’entretint longuement avec lui de l’itinéraire de la journée. Puis
elle monta dans l’attelage telle une reine, suivie à contrecœur par Walter.
     
    *
    Ils
se rendirent d’abord dans une banque de Lombard Street, dans laquelle il
s’avéra qu’Angelia possédait un coffre sous le nom de Charlotte Backson. Elle y
entra seule et en revint portant une boîte rectangulaire qu’elle ouvrit dans le
fiacre. Sous le regard ébahi de Walter, elle en sortit plusieurs liasses de
billets, des titres et des obligations, une rivière de diamants étincelante et
un carnet relié de cuir marron.
    –  Bonté
divine, combien de coffres de ce genre possédez-vous à Londres ?
    –  Oh,
une dizaine seulement, marmonna Angelia, absorbée dans la lecture du carnet.
    Walter
tenta de lire également par-dessus son épaule, mais les pages n’étaient
couvertes que de longues suites de nombres.
    –  Quel est donc ce fatras
incompréhensible ?
    –  Un
texte crypté à l’aide d’une clé chiffrée, soupira Angelia. Votre maître ne vous
a-t-il pas appris cela ?
    –  Combien de fois
devrais-je vous répéter…
    Angelia le fit taire
d’un geste impatient de la main.
    –  Silence, vous m’empêchez
de me concentrer.
    Vexé,
Walter se rencogna sur son siège et ne souffla plus mot durant tout le temps
que dura le trajet de Lombard Street à Charing Cross Road. Là-bas, Angelia
descendit de nouveau du fiacre pour s’engouffrer dans la banque Drummonds et en
ressortir avec une autre boîte. Celle-ci contenait encore des liasses de
billets et des bijoux, ainsi qu’un carnet semblable au premier.
    –  Est-il codé comme
l’autre ? s’enquit Walter, curieux.
    Angelia s’empressa de
ranger les carnets.
    –  Hâtons-nous,
dit-elle simplement, nous avons encore beaucoup à faire aujourd’hui.
    Sur
les instructions de la jeune femme, le fiacre gagna Regent Street, puis remonta
Vigo Street pour déboucher dans la rue de Burlington Gardens, que reliait à
Piccadilly la plus aristocratique et huppée des galeries marchandes, Burlington
Arcade. Cette promenade couverte, bordée d’une double rangée de boutiques,
mesurait plus de six cents pieds de longueur et possédait à chaque extrémité
une entrée trilobée, entrée gardée par un bedeau en redingote et
haut-de-forme ayant pour mission d’éconduire les importuns et de veiller à la
quiétude des lieux. L’on y trouvait essentiellement des

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