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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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Morel était fou, réalisa-t-elle, fou à lier.
    —
    Mon maître disait toujours que la mort ne le retiendrait pas. Un autre mage viendra qui le libérera de la tombe.
    Le serviteur prit une inspiration, ses narines palpitant, avant de poursuivre :
    —
    Maintenant, il faut que j'y aille. La maison doit être entretenue. Il y a de la besogne à faire.
    Et sans plus de façon, il sortit en se dandinant, fermant la porte sur lui.
    —
    Croyez-vous qu'il ait tué son maître? demanda Foliot.
    Kathryn secoua la tête.

    —
    Je ne sais pas, mais ménagez-le. Morel souffre d'une terrible maladie de l'esprit ou de l'âme. Dieu sait ce que c'est.
    Elle regarda Luberon pour ajouter :
    — Il faut fouiller la maison.
    —
    Je l'ai déjà fait, intervint Foliot. Et quel trésor y ai-je découvert ? Des coupes, des gobelets, des assiettes, des pichets, des tentures coûteuses, des vêtements, mais rien d'autre, acheva-t-il en secouant la tête.
    Kathryn songea au fouillis hétéroclite que contenait sa propre demeure.
    —
    Vous n'avez pas trouvé de comptes?
    s'exclama-t-elle. Pas de lettres, de contrats?
    — Rien de tout cela, répliqua Foliot.
    —
    C'est ainsi qu'agissent ces gens-là, s'interposa Colum. Tenebrae devait tout consigner dans le grimoire. Je me trompe, Maître Foliot?
    L'envoyé de la reine fit la grimace.
    — C'est bien pourquoi nous voulons le récupérer.
    — Il est gros? s'enquit Kathryn.
    —
    Au dire de la reine, il a la taille d'un bon missel
    : une trentaine de centimètres dans les deux sens; et il serait épais comme une marche d'escalier.
    Se tournant, Kathryn embrassa la pièce d'un geste du bras.
    — Qui héritera de tout ceci ?
    —
    J'ai déjà vérifié les registres civils, répondit Luberon. Il n'y a ni testament ni lettre d'homme de loi...

    —
    Par conséquent, le coupa Foliot, cette demeure et tous ses biens mobiliers appartiennent à la Couronne.
    Il s'adressa à Luberon.
    —
    L'individu, en bas, peut rester quelque temps, cependant vous, Maître Luberon, êtes le clerc de la ville, et vous, Murtagh, le commissaire du roi ici.
    Il poussa du pied le tapis de table que Kathryn avait jeté sur le sol avant de reprendre :
    —
    Les instruments du commerce de Tenebrae peuvent être brûlés, mais il faudra remiser ses biens dans un coffre fermé à clé et scellé, qu'on enverra à Westminster. Celui qui dérobe quoi que ce soit dans cette maison volera la Couronne, et c'est un acte de trahison.
    — Et la mort de Tenebrae ? demanda Kathryn.
    Foliot avança lentement dans sa direction, les bras croisés. Kathryn perçut la raillerie dans ses yeux.
    —
    Tenebrae est mort, déclara-t-il. Puisse-t-il pourrir en enfer. Il n'y a peut-être pas de Dieu au ciel, Maîtresse Kathryn, mais en enfer, il y a certainement un diable. Moi, la reine ou Sa Majesté le roi, nous moquons de
    Tenebrae comme d'une guigne : c'était un sorcier et un maître chanteur qui a, enfin, reçu ce qu'il méritait. Néanmoins, en ce qui concerne le grimoire d'Honorius, le Livre des ombres, qui contient tant de secrets, y compris le lieu où se trouve la fortune de Tenebrae, je ne quitterai pas Cantorbéry sans lui. Par conséquent vous deux, qui avez toute la confiance du roi et de la reine, vous devez découvrir l'assassin du mage et le grimoire.
    Foliot décroisa les bras avant d'ajouter :
    — J'ai pris pension au Grand Cerf Blanc, dans Queningate, et n'ayez crainte, si vous ne venez pas m'y voir, je saurai vous trouver.
    Sur quoi, s'inclinant devant Kathryn et avec un signe de tête à l'adresse de Murtagh, Foliot sortit avec un air important.
    — Qui est-il? demanda Kathryn.
    — Un des hommes de Woodville, répondit l'Irlandais qui se tut un instant pour peser ses mots : La reine est de naissance assez modeste, elle est la veuve de Sir John Woodville. Elle a séduit le roi, et maintenant le tient par sa beauté et son habileté — certains disent même qu'elle a usé de sorcellerie. A présent qu'elle monte en grade, d'autres la suivent : des individus comme Foliot, assoiffés de pouvoir. Ceux-là n'ont qu'une allégeance, qu'une religion, qu'un devoir : les volontés d'Elisabeth Woodville.
    — Tenebrae était-il un des hommes de la reine ?
    — Non, répondit Colum, c'était une créature des ténèbres. Nous ignorons son vrai nom, ne savons pas d'où il venait. Quand on l'enterrera, peu de gens s'en soucieront. Maître Luberon !
    Le petit clerc approcha en se dandinant.
    — Je vous prie de rester ici, et

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