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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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réputation de médecin vous a précédée, Maîtresse Swinbrooke. Il doit être agréable d'avoir une maison, un endroit où s'isoler.
    — Vous n'en avez donc pas? interrogea Kathryn.
    Foliot sourit, indiquant Colum.
    —
    Demandez à l'Irlandais. A la cour, on ne peut se cacher nulle part.
    Il se tut parce que les grandes cloches de la cathédrale commençaient à carillonner.

    — Nos hôtes vont nous attendre, dit-il encore.
    Colum, que l'arrivée de Foliot n'avait pas enchanté, marmonna qu'il allait chercher les chevaux.
    Kathryn fit ses adieux et sortit dans la rue avec Foliot. Colum revint avec les montures qu'il avait récupérées à l'écurie d'une taverne voisine. Foliot aida galamment Kathryn à se mettre en selle, puis tous trois chevauchèrent pour descendre Ottemelle Lane et prendre Saint Margaret's Street. Colum se tenait très droit sur son cheval, quant à Kathryn, elle trouvait le silence de Foliot embarrassant. Elle se pencha vers lui.
    — Connaissez-vous ces orfèvres?
    — Non, Maîtresse, mais j'ai entendu parler de chacun d'eux. J'ai l'habitude de ce genre de gens : ils sont riches et puissants, et constituent un terrain fertile pour les mages comme Tenebrae. Les banquiers et les orfèvres aiment le pouvoir, voyez-vous. Ils préfèrent la stabilité, mais pendant la guerre civile, ne pouvant l'avoir, ils se sont lancés dans des tractations, ont noué des alliances occultes avec tous les partis. A présent, ils redoutent que leurs méfaits clandestins soient rendus publics.
    — Et Tenebrae aurait connu leurs secrets ?
    — C'est possible. De même les scandales de leurs vies privées et familiales. Je vous parie une paire de gants confectionnés dans le plus fin chevreau, Maîtresse Swinbrooke, que Tenebrae a été assassiné parce qu'il aimait trop la puissance et l'argent.

    — Comme le disait Chaucer dans « Le conte du Pardonneur », lança Colum par-dessus son épaule,
    « L'amour de la richesse est la source de tous les maux ».
    — Vous connaissez Chaucer, Irlandais ?
    Colum retint son cheval.
    — J'ai lu les Contes de Cantorbéry.
    — Mon grand-père était un familier du poète, répliqua Foliot. Ce dernier travaillait à l'Office des Douanes, lorsque mon aïeul était apprenti clerc.
    Kathryn dissimula un sourire. Foliot avait marqué un point et gagné l'attention de Colum. Les deux hommes entamèrent une discussion animée sur celui des contes qui était le meilleur et pour estimer si les Contes étaient supérieurs au Parlement des oiseaux ou au Livre de la duchesse, du même auteur. Pendant qu'ils parlaient, Kathryn flattait le col de sa monture ; si parfois elle trouvait exaspérante la manie de Colum de citer Chaucer, en ce moment, elle se réjouissait qu'il ait un sujet de distraction.
    Dans Saint Margaret's Street, les pèlerins regagnaient maintenant les tavernes et les pensions de famille, bavardant avec volubilité.
    Certains étaient des gens du coin, d'autres venaient de comtés situés parfois au nord de la Trent. Un petit nombre arboraient le chapeau à large bord, le bâton et l'insigne en forme de coquille des pèlerins professionnels qui s'étaient rendus sur les tombeaux de sainte Ursule à Cologne et de saint Jacques à Compostelle.

    Les marchands avaient rentré leurs étals. Seuls quelques colporteurs et des mendiants aux bras décharnés interpellaient encore les passants.
    Kathryn et ses compagnons dépassèrent Bullstake et pénétrèrent dans Buttermarket par Burghgate.
    Un petit attroupement s'était formé autour d'une mendiante folle qui dansait sur des charbons ardents qu'on avait retirés d'un brasier. La pauvre créature dansait depuis un petit moment, mais la douleur était devenue trop intense, et elle dut partir en courant jusqu'à une auge à eau destinée aux chevaux afin de refroidir ses pieds brûlés.
    Kathryn se serait volontiers arrêtée, mais Foliot se retourna vers elle :
    — Ce monde est cruel, Maîtresse Swinbrooke, et nous n'y pouvons rien.
    Un frère qui passait porta secours à la folle, et Kathryn reprit sa chevauchée dans Burghgate, puis pénétra dans la vaste cour pavée du Faucon Crécerelle. C'était une grande taverne prospère, dont le soubassement était en brique rouge, tandis que les trois niveaux supérieurs étaient en plâtre rose brillant, avec des poutres noires vernies, sous un large avant-toit de bois. Les fenêtres à meneau étaient garnies de verre, certaines même de verre coloré. Les écuries et les

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