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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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dépendances, peintes avec goût, se dressaient le long du mur, et des valets ainsi que des palefreniers s'activaient à nourrir les chevaux et à les installer pour la nuit. Kathryn et ses compagnons descendirent de leurs montures dont ils remirent les rênes aux valets qui attendaient, puis tous trois entrèrent dans le spacieux vestibule au sol de grès couleur de miel parfaitement propre, et aux murs peints de frais.
    Sir Raymond Hetherington et ses amis occupaient une table près d'une fenêtre, dans la grande salle de l'auberge. Ils arboraient leurs plus beaux vêtements, et leurs visages empourprés, leurs yeux brillants, et le bruit de leur conversation attestaient que tous avaient bien bu. Colum présenta ses excuses pour son retard, mais Hetherington ne le laissa pas poursuivre.
    — Soyez les bienvenus ! s'exclama-t-il.
    Sans autre forme de procès, il précéda tout le monde dans le large escalier, jusqu'à une salle qui leur était réservée, au premier étage. Les murs de celle-ci étaient lambrissés de chêne sombre rutilant, un petit feu brûlait dans l'âtre, et on avait dressé, au centre, une longue table à tréteaux, recouverte d'une étoffe couleur crème, frangée d'or.
    Des torchères flamboyaient en grésillant aux murs, au-dessus des lambris, et des chandelles en cire d'abeille ainsi que des lampes à huile étaient disposées sur la table. Hetherington indiqua leur place à ses trois invités : Kathryn à sa droite, Colum et Foliot à sa gauche, puis les autres s'installèrent selon l'ordre des préséances, avec Fronzac et Brissot au-delà de la salière en argent bruni qui avait la forme d'un navire. Le souper fut prestement servi : tourte au fromage, pâtés de champignons, velouté de porc, poulet à l'eau de rose, oie, faisans rôtis et chapons en sauce poivre.

    Le tenancier, qui comptait bien faire du profit, avait ordonné aux serviteurs et aux garçons de s'activer sans perdre de temps. Au début, la conversation roula sur des sujets mondains, même si Brissot, qui buvait beaucoup et voulait éblouir Kathryn, fit à ses compagnons un discours sur les vertus de la sauge.
    — Cette plante pousse sous l'influence de Jupiter, déclara-t-il d'une voix de stentor. Elle est bénéfique pour le foie et le sang. Elle favorise l'émission de l'urine, nettoie les ulcères de l'estomac et soigne des crachements de sang ainsi que les saignements.
    Kathryn baissa les yeux, en hochant la tête d'un air entendu. Foliot profita du silence embarrassé pour cogner sur la table avec sa cuiller en étain au bord argenté.
    — Nous vous remercions pour votre hospitalité, Sir Raymond, dit-il, et il fit un clin d'œil malicieux à Kathryn qui avait très peu mangé, et bu moins encore. Cependant nous devons vous interroger tous sur la mort de Tenebrae.
    Il se tut pour avaler une gorgée de son vin, et Kathryn sentit que l'atmosphère changeait dans la pièce. Si ces gens puissants avaient espéré que le meurtre du mage était un motif de curiosité passager, ils furent amèrement déçus.
    Foliot reprit :
    — Vous tous avez vu Tenebrae entre neuf heures et midi, n'est-ce pas? Et, à moins que je ne me trompe, c'est vous, Sir Raymond, qui avez été reçu le premier ?
    Le gros orfèvre en convint en rotant.
    — Ensuite, c'est Neverett qui a été admis, puis la jolie Maîtresse Condosti, puis moi et Fronzac, claironna Brissot plus fort qu'il n'en avait l'intention. Et enfin sont montés Maître Greene et la veuve Dauncey.
    Un concert d'approbation accueillit ces paroles.
    — Etes-vous sûrs que c'est Tenebrae que vous avez vu? demanda Kathryn.
    — Bien sûr! riposta sèchement Greene avec une expression acide comme du vinaigre. Pour qui nous prenez-vous, Maîtresse ? Pour des rustres ?
    Des rires fusèrent.
    — Qui a décidé de votre ordre d'entrée chez Tenebrae? s'enquit encore Kathryn.
    Ce fut Neverett qui répondit.
    — Nous tous. À notre arrivée à Cantorbéry, Maître Fronzac, notre clerc, nous a demandé quelles dispositions nous avions prises, puis il est allé voir Tenebrae. On nous a octroyé à chacun à peu près le même temps : environ vingt minutes, et nous nous sommes succédés à de courts intervalles. Enfin, nous avons payé le même prix : une pièce d'argent au moins.
    — Et comment Maître Tenebrae conduisait-il ces entretiens ? voulut savoir Kathryn.
    — Vous avez vu le cabinet, minauda Louise Condosti. Parfois, il pouvait inspirer de la frayeur.

    Maître Morel nous

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