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Le livre des ombres

Le livre des ombres

Titel: Le livre des ombres Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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début.
    Kathryn parlait toujours lorsqu'ils arrivèrent à la maison des Talbot, et Colum dut admettre, bien qu'à contrecœur, qu'il y avait du vrai dans ce qu'elle disait.
    Elle crut d'abord qu'Isabella refuserait de la recevoir, mais Colum glissa son pied dans l'entrebâillement de la porte, et cria haut et fort que soit elle les verrait maintenant, soit elle serait convoquée au Guildhall tôt demain matin pour répondre à certaines questions. La servante les fit entrer dans un petit parloir où ils attendirent qu'Isabella Talbot apparaisse, suivie de Robert, qui décidément l'accompagnait partout. Isabella était en fureur.
    — Comment osez-vous ! commença-t-elle.
    Comment osez-vous venir ici après avoir pris la défense de cette vieillarde ignoble qui a assassiné mon mari avec sa magie maléfique et ses viles malédictions ? Je protesterai !
    — Taisez-vous ! aboya Colum.
    Sans quitter Isabella des yeux, il indiqua Robert.
    —
    Et vous, monsieur, restez où vous êtes.
    Permettez- moi de me présenter, Maîtresse Talbot.
    Je suis Colum Murtagh, commissaire du roi. Votre mari a connu une mort terrible, et j'en suis très désolé. Néanmoins, vous avez porté de graves accusations contre une vieille femme. Vous avez raison, Maîtresse Swinbrooke n'est peut-être pas habilitée à vous interroger, mais moi, je le suis.
    Isabella soutint son regard sans rien perdre de sa superbe.
    —
    Dans ce cas, Maître Murtagh, commissaire du roi, minauda-t-elle sur un ton moqueur, posez vos questions, mais lorsque vous aurez fini, je déposerai tout de même plainte.
    Elle jeta un regard mauvais à Kathryn.
    Colum frappa dans ses mains.
    —
    Parfait! En attendant, je souhaite m'entretenir avec toute votre maisonnée, les aides, les marmitons, les servantes, les filles de cuisine.
    Avez-vous une salle ?

    —
    Bien sûr, au fond du couloir où dorment les apprentis.
    — Parfait, je les y verrai.
    — Pour quelle raison ? protesta mollement Robert.
    —
    Pour leur poser certaines questions sur le matin de la mort de leur maître.
    Isabella avança d'un pas.
    —
    Nous avons fait une déposition sous serment, à ce sujet.
    —
    En effet, fit Colum avec un sourire menaçant.
    Vous l'avez faite, certes, mais ce n'est pas la vérité, Maîtresse Talbot, et le parjure est un délit. A présent, faites ce que je dis.
    Isabella, qui était sur le point de discuter, se ravisa.
    Elle agrippa sa robe de taffetas noir, fit la moue et sortit de la pièce, claquant dans ses doigts pour que Robert la suive. Colum la regarda partir.
    — Chaucer dit : « La vérité est dangereuse », fit-il observer par-dessus son épaule. J'espère de tout cœur que vos soupçons sont corrects, ô vous le plus perspicace des médecins.
    — Ils le sont, répliqua Kathryn très assurée, en allant s'asseoir sur la banquette dans l'embrasure de la fenêtre. Isabella Talbot est une meurtrière, intelligente, certes, encore que dans ce cas, elle ne l'ait pas été assez.
    Au bout d'un petit moment, une gouvernante au visage revêche frappa à la porte pour leur dire que tout était prêt, et les conduisit dans un couloir richement meublé, puis dans une petite salle.
    Kathryn promena un regard appréciateur autour d'elle. Les murs étaient lambrissés de bois ciré, et deux sirènes superbement sculptées soutenaient le manteau en marbre de la cheminée. Les meubles, armoires, coffres étaient en chêne ciré, tandis que des joncs tout frais recouvraient le plancher rutilant. À l'extrémité, sous une grande rosace, se trouvait une longue table sur une petite estrade, et en son milieu une énorme salière d'argent en forme d'une tour. Sous l'estrade, lui faisant face, les serviteurs étaient assemblés sur des bancs comme s'ils se préparaient à entendre la messe. Ils se tournèrent à l'entrée de Kathryn.
    — Vous pouvez vous asseoir ici, à côté de moi, déclara Isabella Talbot en grimpant gracieusement sur l'estrade.
    Elle prit place sur un fauteuil qui ressemblait à un trône, indiquant deux tout petits tabourets à sa droite.
    Colum inclina la tête.
    — Je pense que nous resterons debout.
    Et sans laisser à Isabella ou à Robert, derrière elle, le temps de discuter, Colum et Kathryn montèrent sur l'estrade, dos à la table pour faire face à tous les membres de la maisonnée.
    Les apprentis, qui semblaient avoir sommeil, les servantes et les marmitons les regardaient, bouche bée. On eût dit que Kathryn et Colum étaient des mimes

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