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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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soulever mais sans y parvenir. Puis
il s’évanouit.
    Il
n’avait aucune idée du temps qu’il avait pu passer étendu là. Plus tard,
quelqu’un lui dit que cela n’avait duré que quelques instants, mais il avait
l’impression qu’il avait fallu une éternité avant que des mains puissantes ne
le saisissent sous les aisselles pour le remettre sur pied.
    — Suis-je
mort ? demanda-t-il à l’homme au visage recouvert de poussière blanche qui
l’aidait.
    — Pas
encore, Dieu soit loué !
    Le
brouillard dans lequel sa tête était encore plongée se dissipa peu à peu. Il se
tourna vers l’homme qui le serrait dans ses bras, le tirant et le soutenant le
long du chemin de ronde. Il avala sa salive avec difficulté. Sa bouche et sa
gorge étaient tapissées de poussière.
    — Mattius,
grogna-t-il, que s’est-il passé ?
    — Pas
maintenant, il faut d’abord t’emmener à l’infirmerie, répondit son ami en
continuant à progresser.
    — Non,
fit James en arrêtant de marcher, ce qui faillit les faire tomber.
    Puis
il enleva le bras de Mattius de ses épaules et s’appuya au parapet.
    — Non,
répéta-t-il d’une voix plus ferme. Je vais bien.
    En
contrebas, les flèches et les pierres continuaient à voler depuis le champ vers
l’autre extrémité de la forteresse. Mais sur la section centrale où ils se
trouvaient, avec six mandjaniks sur sept réduits en miettes, les Mamelouks
étaient désormais incapables de lancer une attaque efficace.
    — Je
ne suis pas médecin, dit Mattius en posant une main sur son épaule, mais je ne
suis pas sûr pour autant qu’un homme qui perd son sang puisse dire qu’il va
bien.
    James
vit qu’en effet son manteau avait perdu sa blancheur, qu’il était rouge et
complètement déchiré.
    — Ce
n’est pas mon sang, dit-il en se tournant vers l’endroit où il se trouvait avec
les autres soldats au bord de l’évanouissement.
    Il
murmura une prière tout en songeant à la chance qu’il avait d’être encore en
vie. Il y avait un énorme trou dans le parapet. Les pierres autour de l’impact
étaient à moitié arrachées. On aurait dit qu’une sorte de monstre gigantesque
avait mordu dans le mur. Pierres et cadavres étaient éparpillés un peu partout
sur le chemin de ronde. Certains hommes étaient tombés dans le champ, tout en
bas. Les Mamelouks avaient ouvert une brèche dans les remparts, mais elle ne
leur serait d’aucun usage là où elle était située. Il tressaillit, Mattius
venait de lui lever le bras droit, puis il vit à travers un trou dans son
manteau qu’un fragment de pierre s’était incrusté sous sa peau.
    — C’est
assez moche, James. Allez, viens, je t’emmène à l’infirmerie.
    A ce
moment, ils entendirent un cri venant des murs au-dessus du pont. Mattius se
pencha par-dessus le parapet.
    — Nous
avons pris le chat !
    Ils
virent alors une compagnie de Mamelouks redescendre le chemin du piton rocheux.
Un groupe d’hommes avait réussi à attacher des grappins au bélier. Ils allaient
tirer dessus pour l’arracher ou le rendre inutilisable, mais ils avaient aperçu
un écran de fumée noire, ce qui signifiait que leurs camarades étaient parvenus
à enfumer les Mamelouks cachés sous le toit du chat en y jetant des ballots
d’étoupe enduits de soufre préalablement enflammés. Mattius et James
observaient la scène : en quelques instants, la plupart des Mamelouks en fuite
furent transpercées par les flèches franques.
    On
entendit un autre cri, provenant du côté mamelouk cette fois, et les lignes de
front commencèrent à reculer.
    — Ils
font retraite ! s’exclama Mattius. C’est ça, fuyez, bâtards d’infidèles !
    — Attends,
fit James en posant une main sur le bras de son ami. Regarde un peu.
    On
rechargeait les mandjaniks à l’extrémité de la forteresse. James et Mattius
regardèrent, médusés, les Mamelouks lancer leurs derniers projectiles de la
matinée. Cette fois, il ne s’agissait plus de pierres mais de cadavres. Les
corps des trente chrétiens qu’ils avaient capturés dans les villages
environnants pleuvaient maintenant à l’intérieur de l’enceinte. Du rempart
extérieur où ils se trouvaient, les deux hommes entendirent les cris d’effroi
poussés par les paysans barricadés à l’intérieur de la citadelle, qui se
croyaient à l’abri. Sur le torse de chacun des cadavres, les Mamelouks avaient
pris soin de peindre une croix rouge.
     
     
    À l’extérieur de
Safed, royaume de

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