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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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en tendant à James son maillot de corps.
    — Qui
donc ? fit James en enfilant le vêtement.
    Mattius
faisait les cent pas tandis que James attrapait sa cotte de mailles à un crochet.
    — Les
Syriens. Ils désertent.
    — Mais
je croyais que le capitaine avait accepté de demander un délai de réflexion
supplémentaire à Baybars? On a envoyé des hérauts. Nous étions d’accord pour
attendre quelques jours de plus avant de donner notre réponse.
    — On
dirait que le capitaine n’a eu besoin que de quelques heures. Il préfère
prendre les devants, semble-t-il. Les Syriens ont commencé à partir à la nuit
tombée, quand la plupart d’entre nous étaient dans leurs quartiers ou de garde
sur l’enceinte extérieure. Ils sortent par une des poternes de la muraille sud,
avec des drapeaux blancs.
    — A-t-on
essayé de parler avec eux ?
    James
enveloppa son manteau autour de ses épaules.
    — Le
commandeur a eu quelques minutes pour discuter avec le capitaine, mais il s’est
montré inflexible. Il a vu que ses premiers hommes étaient bien traités par
Baybars, et ça n’a fait que renforcer sa décision. Les Mamelouks désarment les
Syriens à leur arrivée dans le camp, mais ils les laissent libres d’aller à
leur guise. On murmure même que certains se sont ralliés à la cause des
Sarrasins.
    — Combien
d’hommes avons-nous perdu ?
    — D’après
les estimations du commandeur, à ce rythme nous serons mille de moins à l’aube.
    — Mon
Dieu ! Et le capitaine ?
    Mattius
souffla avec mépris.
    — Il
a pris ses jambes à son cou avec le reste de la compagnie.
    Il
fit un signe en direction de la porte.
    — Viens,
dit-il, l’air soudain accablé, le commandeur nous appelle.
    Quand
ils atteignirent les remparts extérieurs, James et Mattius trouvèrent le
commandeur en train de jurer et de maudire les soldats syriens qui descendaient
la colline escarpée à la lumière de la lune.
    —
Bâtards ! sifflait-t-il entre ses dents.
    Il
se tourna en voyant James apparaître sur le chemin de ronde.
    — Commandeur,
le salua ce dernier avec gravité.
    — Regardez-les
! cria le commandeur en tapant du poing sur le parapet. Bande de lâches sans
foi ni loi !
    Autour
du commandeur se trouvait un groupe conséquent de chevaliers et de sergents.
Certains parlaient entre eux, les autres observaient avec angoisse l’exode des
Syriens. La lumière argentée de la lune donnait un aspect lugubre à leurs
visages. James sentit le désespoir s’insinuer en lui. Ils n’avaient pas une
chance contre l’armée de Baybars. Ils étaient trop peu nombreux et la citadelle
était grande.
    — Commandeur,
dit Mattius, ne pourrions-nous pas demander aux fermiers et à leurs familles de
nous prêter main-forte ? Entraîner un novice à manier un mangonneau n’est pas
très long.
    Le
commandeur s’arrêta au beau milieu d’un juron pour le regarder, puis il
soupira.
    — Ce
ne sont pas des guerriers, frère. Cela nous obligerait à constamment veiller
sur eux pendant la bataille. En outre, murmura-t-il, une bonne partie d’entre
eux est partie avec les soldats. Heureusement pour nous, l’évacuation n’a pas
été trop massive : ils se sont rendu compte que les Mamelouks gardaient femmes
et enfants en captivité. Baybars n’est pas aussi magnanime qu’ils commençaient
à le penser. Les idiots ! Les froussards !
    — Commandeur,
intervint timidement un jeune homme.
    C’était
l’un des plus jeunes sergents, il avait assisté bouche bée à l’accès de fureur
du commandeur.
    — Qu’y
a-t-il, sergent ?
    Eh
bien, nous pourrions... je pensais que peut-être, si bien sûr vous...
    — Dis
ce que tu as à dire !
    Le
sergent prit une profonde inspiration.
    — Ne
pourrions-nous pas nous déguiser en Syriens et partir avec eux ? Je veux dire,
puisque nous ne pouvons pas défendre la forteresse ?
    Quelques
sergents se tournèrent vers lui, leur visage exprimant un espoir soudain
retrouvé.
    — Partir?
beugla le commandeur. Livrer Safed à notre ennemi ? Jamais !
    Le
sergent cligna plusieurs fois des yeux, comme un animal apeuré, puis il inclina
la tête. Le commandeur le fixait d’un air enragé, mais il fit un effort pour
contenir sa colère.
    — Les
Mamelouks ne s’y laisseraient pas prendre. Nous ne parlons pas la langue des
infidèles.
    — Certains
d’entre nous en sont capables, dit un chevalier en s’avançant. James parle leur
langue aussi bien qu’eux.
    — Je
ne permettrai pas que quiconque abandonne la

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