Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
Vom Netzwerk:
une heure était passée depuis qu’on avait
introduit Léo dans le pavillon du sultan. James regarda en bas, dans l’enceinte
extérieure, le campement d’hommes et de femmes d’où s’élevaient des nuages de
fumée.
    — Tu
crois qu’il acceptera de les laisser partir ? murmura-t-il à l’intention de
Mattius.
    — Les
femmes et les enfants sont ce que Safed a de plus précieux à offrir. Je serais
vraiment surpris.
    — Moi
aussi, admit James.
    — Là
! cria l’un des chevaliers en pointant du doigt vers la colline.
    James
et Mattius regardèrent par-dessus le parapet et virent Léo gravir l’abrupte
pente rocheuse menant à la forteresse.
    — Au
moins, il est encore en vie, dit un autre chevalier. C’est plutôt bon signe,
non ?
    Quelques
minutes plus tard, Léo arriva sur les remparts.
    — Alors
? demanda le commandeur sans attendre que le Syrien soit arrivé jusqu’à eux.
James remarqua que le soldat semblait assez secoué : son visage était livide.
    — C’est
fait, commandeur, dit Léo en s’inclinant. Le sultan Baybars a accepté vos
conditions. Si vous abandonnez Safed sans résistance, il vous laissera la
liberté. Vous pourrez vous rendre en Acre sans encombre. Il autorise les
soldats et les paysans qui sont encore ici à rentrer chez eux. Vous avez
jusqu’à la fin de la journée pour préparer votre évacuation. Il faut quitter la
ville ce soir. Les soldats et les fermiers attendront à l’intérieur que les
troupes de Baybars leur donne la permission de partir.
    Le
commandeur fronça les sourcils.
    — Je
ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi simple, commenta-t-il.
    — C’est
de la folie, s’exclama un des chevaliers. Allons-nous croire aussi facilement
la parole de notre ennemi ?
    — Bien
sûr que non, intervint Mattius. Mais comme l’a dit James, mieux vaut un
prisonnier qu’un cadavre.
    Dehors,
nous aurons une chance. Si nous restons ici, nous ne ferons que différer
l’inévitable.
    — Le
sultan veut la victoire le plus rapidement possible, les informa Léo. Il dit
qu’il ne se soucie pas d’une poignée de sauvages venus d’Occident.
    Le
soldat syrien toussa pour s’excuser des propos qu’il venait de répéter.
    — Tout
ce qu’il veut, selon ses propres mots, c’est débarrasser la forteresse de leur
présence pour pouvoir la raser et mettre un terme à la souillure de cette
terre.
    Les
sourcils du commandeur se levèrent un peu plus.
    — Des
sauvages? dit-il en passant la main sur les pierres lisses du parapet. Il faut
des années pour construire une forteresse comme celle-là. La détruire ne lui
prendra que quelques semaines. J’ai peine à croire qu’elle va tomber.
    — Voulez-vous
que j’apporte votre réponse au sultan ? demanda Léo.
    Le
commandeur leva les yeux au ciel, puis il posa les yeux sur James et Mattius.
Enfin, il prit une profonde inspiration.
    — Très
bien, laissa-t-il tomber. Donnez-lui mon accord, qu’on en termine.
     
    Les
prêtres passaient devant les rangs de la compagnie, murmurant des prières et
bénissant chacun des chevaliers. Au-dessus de la barbacane à côté de laquelle
ils étaient tous regroupés se dressait Safed. Ses murailles et ses tours
prenaient une teinte rosée dans la lumière déclinante du soir. L’érection de la
citadelle avait été un hommage à la puissance de Dieu et de Ses serviteurs. Le flot
féroce de la guerre n’avait pu être arrêté par les remparts. Saint Georges
avait échoué. La forteresse appartenait désormais à Baybars et les chevaliers
avaient fait en sorte qu’il n’y reste pratiquement plus rien. Les cadavres des
chrétiens que les Mamelouks avaient expédiés pardessus les remparts au cours de
la bataille avaient été < plongés dans les citernes pour empoisonner
l’eau. On avait jeté au feu les réserves de nourriture et de grain, et les
flammes avaient brûlé toute la journée. On avait aussi ordonné aux
maréchaux-ferrants et aux maçons de détruire les armes : ils avaient démoli les
mangonneaux, martelé les épées jusqu’à ce que leurs lames se brisent, détruit
les arcs et les flèches. Il ne restait plus que de la pierre. De la pierre et
une foule apeurée de soldats et de fermiers.
    James
se tourna pour voir d’où venaient les voix qui murmuraient derrière lui. Les
cinq sergents les plus jeunes de la garnison observaient avec nervosité les
hommes de Dieu.
    James
devina la raison de leur anxiété.
    — Ne
vous inquiétez pas, les rassura-t-il

Weitere Kostenlose Bücher