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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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Trois ans
plus tard, Sablé mourut, mais son héritage lui survécut. Par la suite, aucun
grand maître ne fut au courant de notre existence jusqu’à l’arrivée d’Armand de
Périgord au pouvoir, il y a trente-quatre ans.
    — Pourquoi
l’Anima Templi est-il resté secret? demanda Will, incapable de retenir sa
question bien qu’il souhaitât que le prêtre continue. Ses ambitions semblent
louables, donc pourquoi le cacher ?
    — Le
secret nous garantit de ne pas être la proie de la corruption. Même à l’intérieur
du Temple, des hommes assoiffés de pouvoir, des hommes comme Ridefort,
n’hésiteraient pas à menacer notre souveraineté. Pour ne pas livrer notre œuvre
à des mains ennemies, qu’elles soient internes ou externes au Temple, il nous
faut nous cacher. De plus, nos objectifs ont évolué avec le temps et le secret
s’est révélé d’autant plus nécessaire pour nous préserver. Nous savions que
nombreux seraient ceux, dans le Temple et dans le reste du monde, qui ne
comprendraient pas ce que nous essayons d’accomplir. Ils l’auraient vu comme un
anathème. Si notre but ultime était dévoilé, nous serions détruits. Et il est
probable que le Temple aussi, puisque nous en faisons partie. Or, notre Cercle
ne peut pas exister sans le Temple, sans le pouvoir qu’il nous confère.
    — Anathème?
dit Will. Je ne comprends pas. De quoi parlez-vous ? Quel est votre but ?
    — Sois
patient, lui répondit Everard en finissant son vin. Quand Armand arriva au
pouvoir, il était déjà membre de l’Anima Templi. Et il le resta en tant que
grand maître. Le Cercle fut enchanté de son élection. Avec le grand maître
travaillant main dans la main avec eux, nous pensions pouvoir accomplir des
choses encore plus grandes. Armand était un meneur d’hommes, son enthousiasme
et son énergie étaient communicatifs, me semblait-il. Mais j’avais le double de
ton âge et je n’aurais pas dû me laisser prendre. C’était mon premier séjour en
Outremer et j’étais complètement envoûté. J’avais l’impression d’arriver au
Paradis. Acre, où j’avais débarqué, était une ville remplie de merveilles,
dévoilant à chaque coin de rue, à chaque carrefour, une nouvelle splendeur. Le
bleu de la mer... Quand Dieu a créé la Terre, Il a commencé par la Palestine et
toutes les couleurs de Sa palette étaient chaudes et radieuses, alors qu’elles
étaient ternes et diluées quand il lui a fallu peindre l’Occident.
    « Je
m’étais rendu en Acre pour y chercher un traité extrêmement rare sur
l’astrologie écrit par un Arabe remarquable d’érudition. Pendant mes études à
l’Université de Paris, j’avais développé de l’intérêt pour la compilation de
connaissances dans un certain nombre de domaines, et j’avais le bonheur de
poursuivre mon travail après avoir été ordonné et admis au sein du Temple.
J’avais dans l’idée de composer un livre qui recenserait toutes les
connaissances sur tous les sujets connus par l’homme à travers le monde. Bien
entendu, je voulais qu’il soit plus exhaustif que celui de Celsus.
    — Qui
ça ? dit Will.
    — Exactement,
fit Everard pour lui-même. Mais ce projet de jeunesse était follement ambitieux
et sans espoir. Je découvris rapidement l’impossibilité de la tâche et me mis
donc à collecter, à préserver et à traduire des manuscrits au seul bénéfice de
l’Ordre. C’est à cette époque que j’entendis pour la première fois parler de
l’Anima Templi. Malgré leurs efforts pour maintenir le secret, ses membres
n’avaient pas été capables de dissimuler complètement leurs activités, ni à
l’intérieur du Temple ni à l’extérieur. Au fil du temps, des rumeurs avaient
commencé à circuler. On parlait d’un groupe de chevaliers lié au Temple et
contrôlant les croisades. Des hommes qui, d’un mot, pouvaient arrêter une
guerre ou en démarrer une. Cette conjuration, c’est ce qui se disait, n’avait
de loyauté envers personne et ses membres travaillaient à un but ultime inconnu
de tous. La hiérarchie du Temple niait vigoureusement ces rumeurs, assurant
qu’aucun groupe de ce genre n’existait et que tous ses chevaliers étaient
fidèles à Dieu et l’Ordre. Une enquête fut même diligentée mais on ne put rien
prouver, et Armand y mit un terme en affirmant que c’était une folie pure et
simple.
    «
Mon travail avait impressionné Armand de Périgord et, après six mois en
Outremer, à la mort d’un

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