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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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à son tour par l’agacement. J’ai passé la soirée au
palais, puis je suis venue ici. La reine m’a envoyée acheter de quoi faire de
nouvelles robes pour le conseil de demain soir.
    — Le
conseil ?
    — Le
roi va annoncer à la cour sa décision de prendre la Croix. Simon, que se
passe-t-il ? Qui t’a dit que je devais rencontrer Will ? Pour ce que j’en sais,
il était censé partir quelques semaines avec Everard.
    Elle
jeta un regard méfiant par-dessus son épaule.
    — C’est
en rapport avec le livre, ajouta-t-elle à voix basse.
    — Il
t’en a parlé ?
    — Nous
devrions rentrer, mademoiselle, lança Baudoin. La reine pourrait avoir besoin
de son attelage.
    — Elle
n’ira nulle part à cette heure, répondit rapidement Elwen en tournant la tête
dans sa direction.
    Sans
plus se préoccuper d’elle, Baudoin reprit sa discussion avec le cocher. Simon
la regardait, hésitant sur la marche à suivre. Elle sentait qu’il avait besoin
de partager ses interrogations avec quelqu’un.
    — Dis-moi
ce qui se passe, l’encouragea-t-elle.
    Simon
passa la langue sur ses lèvres, puis il secoua
    la
tête.
    — Rien,
dit-il en s’en allant, il faut que j’y aille.
    Elwen
le suivit, elle voulait comprendre.
    — Où
vas-tu? insista-t-elle. Parle-moi, Simon! Qu’est-ce que c’est, les Sept Etoiles
?
    — Les
Sept Étoiles, s’exclama Baudoin en se retournant. Pourquoi parlez-vous de cet
endroit ?
    — Vous
le connaissez ? demanda Elwen en s’interposant entre Simon et le garde.
    —-
J’en ai entendu parler, dit Baudoin d’un air embarrassé. C’est dans le Quartier
latin, près de la Sorbonne.
    Il
se passa la main dans les cheveux, visiblement gêné.
    — C’est,
euh... pour être franc, mademoiselle, c’est un bordel.
    — Et
pourquoi crois-tu que Will voudrait m’y retrouver ? demanda Elwen en se
tournant vers Simon. Il est là-bas en ce moment ?
    Après
une longue minute, Simon acquiesça finalement.
    — Je
pense, oui.
    Elwen
se tourna vers Baudoin.
    — Est-ce
que vous savez où ça se trouve ?
    — Oui,
mais...
    — Nous
y allons, dit Elwen au cocher avant que
    Baudoin
n’ait pu finir sa phrase. Et tu montes avec moi, ajouta-t-elle à l’intention de
Simon, d’une voix ferme où perçait néanmoins son inquiétude. Tu m’expliqueras
ce qui se passe.
    Elwen
voulut grimper dans la voiture mais le garde vint se placer devant elle pour
l’en empêcher. Baudoin était un homme imposant qui remplissait sans problème
son uniforme, et il sembla encore plus imposant quand il prit la parole.
    — Je
suis désolé, mademoiselle, mais je ne peux pas vous laisser aller là-bas. Nous
rentrons au palais.
    Elwen
allait protester mais elle comprit que ça ne servirait à rien. Baudoin était en
général aussi placide qu’un âne, mais il pouvait aussi se révéler têtu comme
une mule, et, en cet instant, ce côté de sa personnalité transparaissait
nettement. Elwen se tut, déconfite, puis lui vint à l’esprit quelque chose que
Maria lui avait confié quelques mois plus tôt.
    — Si
vous ne me laissez pas y aller, Baudoin, je serai obligé de dire au capitaine
de la garde que vous fréquentez sa fille.
    Le
visage de Baudoin s’empourpra et il fixa la jeune fille quelques instants avant
de se tourner vers le cocher.
    — Obéissez
à la dame.
    Tandis
qu’Elwen grimpait dans la voiture avec Simon et s’installait sur le siège
capitonné, elle adressa une brève prière pour remercier Dieu de l’incapacité de
Maria à garder un secret.
     
     
    Les Sept Étoiles,
Paris,
    2 novembre 1266
après J.-C.
     
    Adela
surveillait la salle. Des hommes dansaient sur les tables et elle avait perdu
le compte des cruches tombées au sol en répandant leur vin. Fabien avait mis à
la porte un client qui avait violenté une fille et deux autres gisaient par
terre, inconscients. Cependant, les autres avaient l’air de pouvoir tenir
encore un moment. C’était la nuit la plus agitée depuis longtemps. Non loin
d’elle, un homme regardait deux filles danser ensemble. Adela sentit la nausée
l’envahir en voyant le regard concupiscent qu’il leur jetait. Elle s’éloigna,
sans réussir à évacuer totalement le souvenir des mains de Rook sur son corps
et de son haleine infecte sur son visage. Elle aurait voulu que Fabien aille
là-haut, le traîne à l’extérieur et le batte à mort dans la cour, mais elle
savait que Rook représentait une réelle menace.
    — Adela.
    Garin
se tenait derrière elle. Il

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