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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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était vide de soldats.
    Les
Mamelouks y avaient concentré sept mandjaniks et un trou important apparaissait
déjà au centre des remparts, bien qu’il fût situé trop en hauteur pour
permettre aux soldats de l’infanterie de pénétrer. Voyant cette opportunité,
d’autres mamelouks se pressaient dans cette direction, menés par un groupe de
cavaliers vêtus de capes dorées.
    — Les
Bahrites ! s’écria l’un des chevaliers sur la tour adjacente.
    — Mon
Dieu, c’est lui, murmura Lambert en regardant par-dessus le parapet.
    Son
regard était fixé sur un homme puissamment bâti qui portait une robe couverte
d’or et une armure scintillante. Il montait un destrier noir à la tête de la
garde royale.
    — Qui
? demanda Will, le souffle court.
    Il
plaça une nouvelle pierre dans la cavité du mangonneau et recula de deux pas
pour laisser deux chevaliers tirer.
    — L’Arbalète,
répondit Lambert.
    Puis
il se pencha par-dessus les remparts intérieurs.
    — Où
sont nos fichues troupes ? glapit-il en scrutant la ville.
    Tout
ce qu’il pouvait voir, c’était la population terrifiée qui regardait
craintivement à travers les fenêtres. Le seul homme dans la rue, c’était Simon.
    — Selle
les chevaux ! cria-t-il au palefrenier.
    Celui-ci
disparut immédiatement dans l’atelier de poterie.
    Will
observait Baybars gravir la pente en direction de la brèche. En regardant le
sultan mamelouk, il ressentit un étrange frisson ; mais il n’aurait pas su dire
s’il s’agissait de peur ou d’excitation. Des citoyens qui se trouvaient sur les
remparts menant aux citadelles avaient eux aussi vu le danger, et ils sautaient
sur place en agitant les bras et en criant dans sa direction.
    Une
pierre vola par-dessus le mur, atterrissant dans les pâturages et laissant
derrière elle un énorme cratère.
    — Qu’est-ce
qu’on fait ? cria Will en se baissant pour éviter une pluie de flèches filant
au-dessus de sa tête.
    Lambert
regardait alentour, l’air impuissant.
    — Merde
!
    Will
le saisit par les épaules.
    — Lambert
! Qu’est-ce qu’on fait ?
    — On
va là-haut, dit une voix derrière lui.
    Will
se retourna. C’était Garin, les cheveux plaqués sur le front par la sueur, le
visage et le manteau crasseux. Il tenait son épée à la main.
    — Nous
allons chercher les chevaux, reprit-il d’une voix résolue, nous allons là-haut
et nous nous battons jusqu’à ce que d’autres hommes nous rejoignent.
    — Trop
tard ! dit Robert. Regardez !
    Ils
se tournèrent et virent le mur s’écrouler dans un grondement terrifiant,
emportant avec lui deux tours dans un nuage de fumée et de poussière.
    — Sainte
Marie mère de Dieu ! dit Lambert d’une voix faible quand les Mamelouks, sous
l’impulsion de Baybars Bundukdari, franchirent les murailles sans attendre que
les volutes de poussière se dissipent.
    — Ils
sont passés ! Ils sont passés ! commença à hurler l’un des chevaliers sur les
remparts.
    Une
compagnie d’Hospitaliers qui avait vu les tours s’écrouler fit retentir sa
trompette. D’autres reprirent cet appel et l’annonce circula parmi les troupes
disséminées sur les remparts. Les Mamelouks arrivaient. La ville était tombée.
    Lambert
revint à lui.
    — Tous
en bas ! hurla-t-il aux chevaliers et aux sergents. Allons chercher les chevaux
!
    Abandonnant
les engins, la compagnie descendit à la hâte l’escalier de la tour, s’arrêta un
instant pour prendre heaumes et boucliers dans l’une des pièces du bas, puis se
précipita dans les rues pleines de gravats où Simon apportait trois chevaux
déjà sellés. Il était pâle mais parlait avec douceur aux animaux qui
s’ébrouaient. Quatre sergents pénétrèrent dans le vaste atelier pour l’aider à
seller les autres. Le potier était présent, ainsi que sa femme et ses trois
filles qui essayaient de se cacher derrière lui.
    — Qu’est-ce
qui se passe ? demanda-t-il.
    Lambert
pivota vers lui.
    — Allez
vous mettre à l’abri, espèce d’idiot !
    — Ils
arrivent ! lança l’un des chevaliers.
    En
suivant son regard, le groupe de Templiers, ainsi que le potier et sa famille,
virent la cavalerie lourde des Mamelouks se déployer à flanc de montagne. Ils
allaient frapper la ville en différents points. Avec leurs capes dorées,
écarlates et pourpres, ils ressemblaient à une coulée de lave dévalant d’un
cratère de volcan. Certains portaient des torches et des arcs, mais la plupart
brandissaient une longue

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