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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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épée étincelante incrustée d’or et couverte
d’inscriptions arabes.
    Le
potier empoigna sa femme et ses filles, pétrifiées par la peur, et les fit
passer par une trappe à l’arrière de l’atelier, d’où un escalier menait au
grenier. Quelques personnes, qui étaient sorties dans la rue, fuirent en
courant. Des cris d’épouvante s’élevaient un peu partout depuis les maisons où
la population, amassée derrière les fenêtres, contemplait les Mamelouks
déferler sur la ville en dispersant les moutons et en coupant toute retraite
aux familles qui essayaient de rejoindre la citadelle sur les hauteurs.
    Will
s’aperçut que des tremblements secouaient ses mains. Il serra de toutes ses
forces la poignée de son fauchon pour les faire cesser.
    —
Allez ! cria-t-il aux autres autant qu’à lui-même.
    Puis
il courut vers un cheval et grimpa d’un bond. Un chevalier lui tendit un
bouclier. Garin et Lambert suivirent son exemple, ainsi que deux autres
chevaliers.
    — Où
allons-nous? demanda l’un des chevaliers à Lambert. Où est la ligne de front ?
    Le
jeune officier, pâle, le visage contracté, se tourna sur sa selle.
    — Nous
sommes la ligne de front !
    Il
leva l’épée au moment où les premiers Mamelouks apparaissaient déjà au bout de
la rue.
    —
Deus vult!
    Il
enfonça les talons dans les flancs de son cheval et s’avança à leur rencontre
en faisant tournoyer son épée.
    Alors
qu’il s’élançait avec à sa suite Garin et les autres chevaliers, Will entendit
Simon l’appeler par son nom. Il se rendit compte qu’il ne portait pas de
heaume, mais il était trop tard pour faire machine arrière. Il brandit son épée
et un rayon de soleil vint se réfléchir dans la lame. C’était une lame écossaise,
née dans les lochs, les landes et la brume, loin de ces montagnes de poussière
et de leur soleil aveuglant. C’était la lame d’un clan, son grand-père et son
père l’avaient tenue avant lui. Des larmes jaillirent de ses yeux en même temps
qu’il lançait son cheval au galop. Quand un des Bahrites, cape au vent, se
porta à sa rencontre, il poussa un long hurlement.
    —
Pour les Campbell! Pour les Campbell!
    Le
choc fut brutal. Toutes les courses d’entraînement sur là lice n’étaient rien
comparées à cet assaut. Un coup retenu pour désarçonner un adversaire ne
ressemblerait jamais à celui destiné à tuer. Projeté vers l’arrière, Will se
serait retrouvé au sol s’il n’avait serré de toutes ses forces les flancs du
cheval entre ses cuisses. Le temps qu’il se remette en selle, étourdi et
meurtri, le Mamelouk était parti. Son bouclier était cabossé et un autre
Mamelouk se présentait déjà face à lui. Sans réfléchir, il allongea le bras et
frappa. Le fauchon, avec son manche rouillé et ses bandes effilochées, toucha
le Mamelouk au bras, entre le haubert et la cubitière. L’homme hurla et du sang
jaillit de sa blessure. Perdant le contrôle de son cheval, le Mamelouk se noya
dans le flot d’hommes qui galopaient autour de Will, de Garin et des autres
Templiers, et qui menaçaient de submerger toute la ville.
    Parmi
eux se trouvait le sultan, sur son destrier noir. Will aperçut les yeux bleus
et les dents de Baybars.
    Celui-ci
ne passait qu’à quelques mètres à sa gauche mais une autre lame volait déjà
dans sa direction. La lame ripa sur son bouclier et s’enfonça dans le cou de
son cheval. En se cabrant, l’animal percuta un destrier mamelouk harnaché et le
choc le fit tomber à la renverse. Will fut projeté de la selle mais son pied
resta coincé dans l’étrier et il hurla de douleur quand sa monture retomba sur
lui. Quelque part au-dessus de lui, Lambert criait à pleins poumons.
    Au
même moment, Simon se trouvait sur le seuil de l’atelier de poterie. Quand les
premiers Mamelouks avaient surgi, Robert, ainsi que les chevaliers et les sergents
qui n’avaient pas eu le temps de seller leurs chevaux, s’étaient rués vers
l’abri que leur offrait le bâtiment. Ils avaient hurlé aux habitants affolés
d’imiter leur exemple. Certains les avaient écoutés et s’étaient entassés dans
les tours, ou bien s’étaient blottis contre les fortifications. D’autres,
aveuglés par la panique, avaient continué à courir. Les premiers soldats sur
place ne leur avaient laissé aucune chance et ils s’étaient retrouvés à terre
avec le crâne ou le dos fracassé. Maintenant, ils se faisaient piétiner par les
hordes de

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