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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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Dans
ce cas, nous avons du travail, dit Everard qui ne semblait absolument pas
surpris par sa réponse. Viens.
    Will
laissa le prêtre passer devant lui pour descendre les remparts. Le temps qu’ils
arrivent dans la cour, l’évidence qu’il avait ressentie s’était dissipée, mais
la sensation restait, comme une perle de nacre au cœur de son être. C’était ici
chez lui. En marchant aux côtés d’Everard, il sentit renaître en lui quelque
chose d’indéfinissable, une résolution, une détermination sans objet précis. Il
fallait vivre. C’était tout. Il fallait simplement vivre.
    L’Anima
Templi tenait rarement d’assemblée plénière et quand cela arrivait, le Cercle
changeait chaque fois de lieu de réunion pour ne pas éveiller les soupçons de
quiconque à la commanderie. Aujourd’hui, ils se retrouvaient dans les quartiers
du sénéchal. Everard avait réussi à initier quatre nouveaux membres, mais comme
l’un des membres était mort l’année précédente, ils n’étaient toujours que six.
Ils étaient tous déjà présents quand Will et Everard arrivèrent.
    Le
sénéchal, homme au tempérament volcanique, puissamment bâti et prématurément
chauve, leur ouvrit la porte. Il inclina respectueusement la tête devant
Everard et jeta un regard noir à Will. Quand Everard avait informé les membres
du Cercle de l’accord passé par Will avec les Assassins, le sénéchal avait
plaidé pour son emprisonnement immédiat. De toute évidence, il n’était pas
enchanté que la suspension de deux mois, sanction qu’il avait qualifiée de
clémente et de sentimentale, eût pris fin.
    Dans
la pièce au confort Spartiate, trois hommes étaient assis sur des tabourets. Il
y avait là un jeune prêtre templier du royaume du Portugal, choisi par Everard
après la lecture d’une étude brillante sur les points communs entre les
religions musulmane, juive et chrétienne ; un chevalier tout jeune né en Acre
et élevé au sein de ses diverses communautés ; et un chevalier plus âgé qui, à
l’instar du sénéchal et d’Everard, avait connu l’époque peu glorieuse d’Armand
de Périgord.
    En
entrant dans la chambre, Will aperçut un quatrième homme que la porte lui avait
dissimulé. Grand, les cheveux foncés, il était vêtu d’un manteau noir avec un
col en fourrure de lapin. Debout près de la cheminée, il étudiait une carte du
monde affichée au mur, avec Jérusalem en son centre.
    — William,
dit Everard, je te présente le nouveau Gardien de l’Anima Templi. Un homme qui,
j’en suis certain, soutiendra autant notre Cercle que son grand-oncle avant
lui.
    Puis
il se tourna vers l’âtre.
    — Monseigneur,
voici le jeune chevalier dont je vous ai parlé.
    L’homme
se tourna. C’était le prince Édouard, fils du roi Henri III et héritier du
trône d’Angleterre. Will reprit ses esprits assez rapidement pour saluer le
prince.
    — Monseigneur.
    — C’est
un honneur, dit Édouard en tendant la main à Will.
    Ce
dernier prit la main du prince. La poigne d’Édouard était ferme, c’était celle
d’un homme plein de confiance en soi.
    — Monseigneur,
c’est un honneur de vous revoir.
    — De
me revoir? Je ne me rappelle pas vous avoir déjà rencontré.
    — C’était
il y a onze ans, au Nouveau Temple. Vous êtes venu avec Sa Majesté, le roi
Henri, rencontrer Humbert de Pairaud. Je portais le bouclier de mon maître
Owein ap Gwyn.
    — C’était
vous ? dit Édouard en souriant. Je crains de ne pas bien me rappeler votre
visage... Je suppose que j’avais d’autres choses en tête ce jour-là.
    Son
sourire s’estompa quelque peu en prononçant ces derniers mots et Will aperçut
même une expression irritée traverser fugitivement son visage. De près, le
prince était très différent du souvenir que Will en avait conservé. Il avait un
maintien gracieux à l’époque, mais le raffinement de la jeunesse avait cédé la
place à la maturité et à l’assurance d’un homme à l’intelligence vive. Sa
paupière tombait toujours comme celle de son père, mais il semblait compenser
ce défaut en ouvrant l’œil concerné davantage que l’autre, le sourcil levé en
permanence, ce qui lui donnait une sorte d’expression légèrement ironique.
Debout, la tête haute, le regard placide et inébranlable, il ressemblait déjà
au roi qu’il serait. Quand il prit la parole, il balaya des yeux tous les
hommes présents dans la pièce.
    — Ces
dernières années, mon père n’a

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