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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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aperçu plus tôt lui revenait sans cesse à l’esprit.
Ce n’était pas tant l’expression elle-même, mais l’impression que le prince
portait un masque et que ce masque avait glissé, certes un court instant, mais
juste assez pour révéler son véritable visage sous ses dehors lisses.
    La
réunion terminée, les deux jeunes chevaliers et le prêtre furent invités à
sortir. Le sénéchal et les chevaliers expérimentés restaient entre eux. Will
s’attarda un instant et il vit Édouard s’approcher d’Everard.
    — Je
suis ravi que vous soyez venu me trouver pour occuper le poste de Gardien, père
Everard.
    — Moi
aussi, répondit le prêtre. Je crois que nous pouvons nous rendre mutuellement
service.
    — Reste
une dernière question, dont nous avions brièvement discutée l’autre jour. Je me
demandais si vous aviez eu le temps d’aller au bout de votre réflexion.
    — Ah,
bien sûr. Ma réponse est oui.
    Le
visage d’Édouard s’éclaira d’un sourire.
    — Je
vous remercie, vous n’avez pas idée du plaisir que cela sera pour mon père
quand je le lui annoncerai.
    Il
ouvrit son manteau, détacha une bourse de sa ceinture et la tendit à Everard.
    — Voilà
qui couvrira une partie de la dette. Comme je vous l’ai dit, je m’occuperai du
solde à mon retour en Angleterre.
    — Quant
à moi, je vais écrire au visiteur à Paris. Il arrangera tout.
    — Si
je pouvais avoir un reçu pour cette transaction, je vous en serais
reconnaissant.
    — Certainement,
répondit Everard. J’enverrai quelqu’un vous le porter.
    — Ne
vous donnez pas cette peine, frère, dit le sénéchal en se levant. Je dois
inspecter les geôles cet après-midi. C’est sur mon chemin, je peux escorter le
prince à la tour du trésor.
    — Les
geôles ? fit Édouard. Y avez-vous beaucoup de prisonniers ?
    — Seulement
trois, à l’heure actuelle, l’informa le sénéchal en ouvrant la porte. Il est
malheureux de devoir punir nos propres frères, mais la discipline est la
colonne vertébrale de notre Ordre. Sans elle, nous serions paralysés.
    En
quittant la pièce, le sénéchal jeta à Will un regard noir tandis que le prince
enfilait une capuche pour dissimuler son visage.
    — Tu
as pris la bonne décision.
    Will
se tourna en entendant Everard.
    — Comment?
    — Tu
as bien fait de rester. Je pense que nous avons une vraie chance de changer les
choses.
    Le
prêtre sourit. Ses yeux brillaient d’excitation.
    — Que
penses-tu de son plan ?
    — Efficace,
s’il marche. Ce qu’il vous a donné, qu’est-ce que c’était?
    Will
désigna du menton la bourse qu’Everard tenait dans la main.
    — Une
partie de la dette que Henri nous doit encore, répondit Everard. Une petite
partie, je te l’accorde, mais c’est un début. J’aurais besoin que tu écrives de
ma part au visiteur de Pairaud à Paris.
    — Hugues
? Que dois-je lui dire ?
    Will
n’avait pas revu Hugues de Pairaud depuis qu’il avait quitté Paris, mais il
savait que Robert correspondait un peu avec leur ancien camarade devenu
visiteur du royaume de France à la mort du précédent.
    — Je
veux que tu délivres l’ordre de rendre les joyaux de la Couronne d’Angleterre
au roi Henri, à Londres.
    — Sous
quelle autorité ? demanda Will, étonné.
    — Tu
signeras la lettre « grand maître Bérard », répondit Everard en se dirigeant
vers la porte.
    Will
secoua la tête.
    — Et
vous me parlez de discipline ? murmura-t-il entre ses dents.
    — Assure-toi
de le faire aujourd’hui, William, dit le prêtre avant de disparaître. D’autres
choses bien plus importantes requièrent notre attention.
     
    Garin
porta l’écuelle à ses lèvres et vida la soupe épaisse où surnageaient des
grains de riz mal cuits, sans doute un ajout de dernière minute de la part du
cuisinier.
    — Merci,
Thomas, dit-il en la tendant au garde.
    Celui-ci
hocha la tête et la prit.
    — Je
suis désolé que ce ne soit pas bon, maître, ceux d’en haut ne laissent
descendre que des restes.
    — J’étais
sergent autrefois, j’ai l’habitude de manger des restes, fit Garin en haussant
les épaules. Ce n’est pas si mauvais.
    Il
sourit au garde.
    — Mais
une autre gorgée de ce vin pourrait m’aider à les faire passer.
    Thomas
jeta un regard inquiet du côté de la porte de la geôle, ouverte sur le couloir.
    — Je
suis désolé, maître, répondit-il d’une voix incertaine. Je ne peux pas vous en
donner aujourd’hui. Le sénéchal va venir, vous comprenez,

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