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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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résolue.
    L’un
des sergents avait tiré son épée.
    — Je
pense que c’est à lui que nous devrions demander, avait-il dit en la pointant
vers Hasan.
    Celui-ci
avait écouté en silence jusque-là. Les chevaliers et le capitaine s’étaient
tournés vers lui.
    — Avez-vous
des raisons de m’accuser ? avait-il posément demandé.
    — Vous
êtes un Sarrasin, avait lancé le sergent. Faut-il une autre raison ? Personne
ne vous connaît.
    — Jacques
me connaissait. La confiance d’un chevalier ne signifie rien pour vous ?
    — Jacques
est mort.
    — Ça
suffit, était intervenu John en posant la main sur l’épaule du sergent.
    La
discussion avait encore duré un moment, jusqu’à ce que le capitaine de l’Opinicus
obtienne gain de cause. Un sergent était parti réveiller la reine, qui était
arrivée de la commanderie avec sa suite, le prêtre bedonnant à leurs trousses.
    — Que
Dieu ait pitié de nous, n’arrêtait-il pas de répéter. Que Dieu ait pitié de
nous.
    En
découvrant le carnage, la reine avait posé la main sur sa joue.
    — Les
joyaux? s’était-elle enquise d’une voix inquiète.
    — Ils
sont en sécurité, Majesté, l’avait rassurée John.
    Ils
étaient rangés dans une malle ordinaire, entreposée dans la cabine.
    Pendant
que tout le monde embarquait, deux chevaliers s’étaient approchés d’Owein.
Durant tout ce temps, Elwen était restée allongée auprès de son oncle, qu’elle
serrait dans ses bras. Will avait essayé de la relever, mais sans succès.
    Les
chevaliers n’eurent pas la même prévenance.
    — C’est
la nièce d’Owein ? avait demandé l’un d’entre eux à Will. Qu’est-ce qu’elle
fait là ?
    Ne
voyant pas l’intérêt de mentir, Will avait expliqué comment elle s’était cachée
à bord de l’Opinicus.
    Le
chevalier avait poussé un juron en secouant la tête, puis il avait pris Elwen
par le bras.
    — Debout,
jeune fille !
    Comme
Elwen criait, Will s’était avancé.
    — Reste
à ta place, sergent ! lui avait aboyé le second chevalier en aidant son frère.
Ce n’est pas en la laissant pleurnicher qu’Owein reviendra.
    Ils avaient
traîné Elwen à bord de l’Opinicus, puis l’avaient assise sur un banc. Leur
brutalité avait calmé ses larmes. Et elle s’était tue pendant qu’on hissait à
bord le cadavre d’Owein et qu’on le recouvrait de son manteau blanc.
    Puis
John avait ordonné au prêtre d’enterrer les mercenaires le lendemain.
    — Ne
les enterrez pas dans un sol consacré, avait-il précisé.
    — Frère,
avait répondu le prêtre, choqué, il ne serait pas très chrétien d’abandonner
leur âme à Satan, sans même un procès.
    — Ils
seront jugés en enfer.
    Will
avait ramassé l’épée d’Owein et l’avait posée à côté de son corps. C’est alors
qu’il avait vu Garin, agenouillé auprès de Jacques. Le visage de ce dernier
arborait une grimace, l’expression figée qu’il portait au moment de sa mort.
Garin pleurait, ses poings serrés posés sur ses cuisses. Will s’était approché
de lui et avait voulu réconforter son ami en lui posant la main sur l’épaule.
    —
Ne me touche pas !
    Surpris
par sa violence, Will avait laissé Garin pleurer son oncle et s’était assis
plus loin sur un banc, le visage enfoncé dans ses mains.
    Si
le chaos qui avait suivi la bataille avait été difficile à supporter, ce
n’était rien en comparaison du silence qui les avait accompagnés dans la suite
de leur voyage. Les gardes et les serviteurs de la reine étaient assis sur les
bancs, avec les chevaliers et les sergents. Dans la cabine, il y avait tout
juste assez de place pour Éléonore et sa suite. De tous ceux qui étaient là,
seule Elwen semblait capable d’exprimer sa peine. Toute la nuit, elle avait
sangloté. Même Will, qui partageait pourtant son chagrin, n’en pouvait plus de
l’entendre. Un sergent avait fini par lui crier de se taire. L’instant d’après,
la porte de la cabine s’était ouverte. La reine Éléonore, le visage pâle, se
tenait sur le seuil.
    — N’avez-vous
point de cœur ? avait-elle demandé au sergent.
    Celui-ci
était resté bouche bée.
    La
reine s’était approchée d’Elwen et lui avait tenu des propos apaisants, qui
ressemblaient d’après Will à ce que Simon murmurait à ses chevaux les soirs
d’orage. Puis elle avait conduit Elwen dans sa cabine, où elles étaient restées
toute la journée.
    Après
leur arrivée à Paris, dans la soirée, une

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