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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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maillot de corps. Avec le froid qui régnait
dans la chapelle, il eut immédiatement la chair de poule. Puis il se coucha sur
les pierres glaciales, bras étendus vers l’avant et paumes contre le sol.
    — Pourquoi
le visiteur ne m’a-t-il pas renvoyé? demanda-t-il, espérant retarder de
quelques secondes le moment inévitable où le fouet viendrait claquer sur son
dos. Je le mérite.
    — Nous
avons considéré que ton expulsion ne servirait les intérêts de personne, dit
posément Everard. Et de cette manière, nous aurons toi et moi quelque chose
dont nous avons besoin.
    — Je
ne comprends pas, fit Will en commençant à se retourner, mais Everard le bloqua
en lui posant le pied sur le dos.
    — Tu
restes un sergent du Temple, expliqua Everard. Et moi, je gagne un apprenti.
    — Un
apprenti ? l’interrogea Will en tressaillant car il l’entendait agiter le fouet
au-dessus de lui. Qu’est-ce que vous voulez dire ?
    — Je
veux dire, répondit Everard avec une lenteur délibérée, qu’à partir
d’aujourd’hui, tu es un sergent du Temple de Paris. Et que je suis ton nouveau
maître.
    Will
entendit le fouet fendre l’air, puis la douleur lui traversa le dos comme un
éclair et lui arracha un cri. Tandis qu’elle se répandait en lui, il enfonça
ses ongles dans les pierres, comme s’il essayait de les broyer entre ses mains.
Il entendit à peine le claquement suivant mais la douleur fut pire encore, car
maintenant il l’anticipait. Le fouet tomba et lui lacéra le dos à plusieurs
reprises. Il était au bord de la nausée. Il fermait les yeux, pleurait,
rageait.
    Quand
il eut fini, Everard enroula le fouet autour de sa main. Will, le souffle
court, posa sa joue à même le sol.
    — Lève-toi.
    Will
avait le dos en feu et les jambes en coton. Il se redressa et prit une grande
inspiration avant d’enfiler sa tunique sur sa peau martyrisée. Il se serait
roulé par terre tant le contact avec le coton était douloureux, mais il ne
voulait pas donner au prêtre cette satisfaction : perdre sa fierté aurait été
bien pire.
    Les
joues d’Everard avaient pris un peu de couleur à cause de l’exercice.
    — Pourquoi.
    Will
dut s’arrêter et serrer les dents à cause de la douleur lancinante dans son
dos.
    — Pourquoi
avez-vous besoin d’un sergent? Vous êtes prêtre...
    — Je
recueille et traduis des manuscrits de médecine, de mathématiques, de géométrie
et d’astronomie, entre autres, répondit Everard en jetant négligemment le fouet
sur un banc. Mais si les soixante-dix années que j’ai vécues en ce bas monde
m’ont apporté quelque sagesse, elles n’ont pas été aussi clémentes avec mon
corps. Ma vue décline, j’ai besoin d’un secrétaire.
    — Un
secrétaire ? répéta Will en essayant de contenir sa colère.
    — Cela
fait des mois que j’en demande un au visiteur, mais il ne m’a jusque-là affecté
aucun sergent pour cette tâche.
    Everard
ébaucha un sourire.
    — C’est
une bonne fortune que tu sois venu à moi, fit-il en souriant toujours plus. Et
que tu aies choisi de profaner le Sacrement.
    Incrédule,
Will fixait le prêtre.
    — Un
secrétaire ? reprit-il.
    — À
la différence des camarades de ton âge et de ton rang, tu sais lire et écrire.
    — Je
veux devenir chevalier , pas copiste !
    — Crois-tu
qu’un Templier n’utilise que son épée, mon garçon ?
    Everard
secoua la tête.
    — Ton
précédent maître t’a enseigné à manier ton arme. Je t’apprendrai à exploiter
les ressources de ton esprit. Si tu en as, ajouta-t-il en scrutant Will.
Maintenant, retourne à tes quartiers. Demain, après les matines, viens à ma
chambre. Tu commenceras par nettoyer le sol. D’après l’odeur qui y règne, je
suis à peu près sûr qu’un des chats y est entré.
    — Non.
    — Non?
    — Je
ne ferai pas ça !
    — Pars,
dans ce cas.
    Will
ouvrit la bouche pour répondre, mais il se ravisa. Il regarda le prêtre,
incertain de la marche à suivre.
    — Quoi?
    — Pars,
je ne t’en empêcherai pas.
    Will
était abasourdi.
    — C’est
une plaisanterie ?
    — Non.
    — Très
bien, reprit Will au bout d’un moment, et il fit quelques pas en direction de
la porte.
    — Passe
cette porte, mon garçon, dit le prêtre dans son dos, et ne t’arrête pas avant
d’avoir quitté la commanderie. Tu n’es plus sergent de l’Ordre du Temple. Je te
libère de tes liens.
    — Ce
n’est pas...
    — Si
tu n’obéis pas à ton maître, tu n’as aucune raison de rester

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