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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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    Il
soupira et regarda Hasan.
    — Depuis
sa rédaction, ce livre est une pierre que je porte au cou. Quand Armand est
mort à la Forbie, j’aurais dû le détruire au lieu de le rapporter à Paris. A
cause de moi, nous risquons de perdre tout ce que nous construisons depuis tant
d’années. Notre travail est trop important pour le monde entier, Hasan, nous ne
pouvons permettre qu’il soit ruiné.
    — Ce
n’est pas ta faute, mon frère.
    — Ah,
non ? Pourtant c’est moi qui ai écrit ce maudit livre, personne d’autre. Et
c’est la vanité qui me l’a fait conserver, Hasan.
    Everard
secoua la tête.
    — La
vanité, répéta-t-il.
    Hasan
resta silencieux un moment, sans savoir quoi répondre. Pour finir, il plongea
la main dans son sac et en tira un parchemin jaune qu’il tendit à Everard.
    — J’ai
trouvé ça sur Jacques après sa mort. Je ne voulais pas que quelqu’un le trouve.
    Le
prêtre s’en saisit avec un geste las.
    — L’a-t-il
lu?
    — Oui.
Il était content que James soit parvenu à réaliser tant de choses à l’intérieur
du camp mamelouk en aussi peu de temps.
    Hasan
resta silencieux quelques instants.
    — Parleras-tu
à ton nouvel apprenti de l’implication de son père ? finit-il par demander.
    — Non,
répondit Everard en déchirant le parchemin, il a encore beaucoup à apprendre.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    DEUXIÈME PARTIE

 
    Chapitre 16
    Safed, royaume de
Jérusalem
     
    19 juillet 1266 après
J.-C.
     
    James
Campbell se leva et se signa face à l’autel. La chapelle était fraîche et silencieuse.
Ce n’était pas encore l’aube et, à l’exception des gardes qui patrouillaient
sur le mur d’enceinte, tous les habitants de la forteresse étaient encore
endormis. James s’était levé tôt car il voulait profiter du calme de la
chapelle quand elle était vide, un calme qui lui permettait d’oublier, ne
serait-ce que quelques instants, où il se trouvait. Quand les cloches
sonneraient les matines, les travées se rempliraient d’une foule si compacte
que les derniers arrivés devraient s’agenouiller à l’extérieur. Depuis trois
semaines, il en allait de même tous les matins. Auparavant, seuls les cinquante
chevaliers et les trente sergents qui constituaient la garnison de Safed se
levaient à l’aube pour assister au premier office dans l’intimité de la chapelle.
Mais maintenant, toute la population avait des raisons de prier et les prêtres
n’avaient pas le cœur à l’en empêcher.
    —
Pour affronter les jours qui viennent, toutes les prières sont les bienvenues,
avait dit frère Joseph.
    Tournant
le dos à l’autel, James traversa l’allée centrale. Il s’arrêta près d’une
statue qui montait la garde près de la porte. Les yeux de saint Georges étaient
tournés vers les voûtes du plafond, comme son épée qu’il dressait
triomphalement. Sur sa poitrine était sculptée une croix et il écrasait de son
pied gauche un serpent agonisant. Ainsi figée, la mâchoire de l’animal était
déformée d’étrange manière. James se pencha pour toucher le pied du saint.
    — Protège-nous.
    Les
portes s’ouvrirent et une silhouette en manteau blanc, à la carrure imposante,
pénétra dans la chapelle. A la lumière des bougies, les cheveux et la barbe du
chevalier, épais et secs comme de la paille, décolorés par le soleil, prirent
une teinte dorée.
    — Je
pensais bien te trouver ici, dit-il avec un sourire.
    Lors
de ses récents tours de garde sur la muraille, sa peau avait brûlé par
endroits, et les coins de ses yeux étaient plissés à cause de l’éblouissement
constant.
    — Crois-tu
que Dieu t’ait écouté aujourd’hui, frère ?
    James
leva les yeux vers le chevalier, qui était plus grand que lui d’une bonne tête.
Lui-même n’était pourtant pas petit ou mal bâti, mais il se sentait toujours
minuscule en présence de cet homme de haute taille.
    — Dieu
nous écoute toujours, Mattius.
    :—
Je me demande parfois comment II peut nous entendre alors que nous Lui parlons
tous en même temps, dit Mattius en haussant les épaules. Mais j’espère que tu
as raison. Ils préparent un autre assaut. Le commandant croit qu’ils vont le
lancer dès l’aube, il veut que nous allions sur les remparts.
    James
se força à afficher un sourire déterminé et prit le chemin de la sortie.
    — Quand
nous les aurons repoussés une fois de plus, tu seras bien obligé d’admettre
qu’il nous

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