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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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chevalier avec calme, je vais te lâcher et tu vas
gentiment rengainer ton épée.
    Will
hésita un moment, tremblant d’excitation, puis il acquiesça.
    Le
Templier enleva sa main de son épaule et le regarda glisser son fauchon dans la
boucle de sa ceinture. Puis il leva les yeux vers les cinq Hospitaliers.
    — Quelle
est la cause de tout ce remue-ménage ?
    Rasequin
avait baissé son arme à l’arrivée du
    Templier,
mais ses yeux fixaient toujours Will. Le chevalier le plus âgé s’inclina
poliment.
    — C’est
un malentendu. Ce garçon a renversé la bière de notre camarade, dit-il en
désignant Will.
    Le
Templier posa ses yeux bleu clair sur Will. Ils semblaient bien pâles comparés
à sa barbe et à ses longs cheveux noirs. Il devait avoir plus de quarante ans,
mais il avait encore fière allure, et sa peau arborait un teint hâlé qui
suggérait qu’il avait passé quelque temps sous des climats plus chauds.
    — Eh
bien ? fit le chevalier en levant le menton.
    Ils
échangèrent un regard. Will avait déjà vu le chevalier dans la commanderie mais
ils n’avaient jamais été présentés. Son nom lui était inconnu.
    — C’était
un accident, sire.
    — Plutôt
que de te battre en duel, tu n’aurais pas pu présenter tes excuses?
    Will
voulut se défendre, mais il se ravisa.
    — Oui,
sire.
    Le
Templier mit la main dans une bourse en cuir accrochée à sa ceinture et en tira
une pièce en or. Il s’approcha de Rasequin et la lui tendit.
    — Je
crois que cela vous indemnisera pour tous les désagréments que vous avez subis.
    Rasequin
grommela quelque chose d’inaudible mais il accepta la pièce.
    — Bon,
ça suffit maintenant, frère, dit le chevalier plus âgé.
    Il
hocha la tête et fit un signe à la petite troupe.
    — Allons-y.
    Puis
ils sortirent de l’allée, Rasequin titubant entre deux camarades.
    Will
les regarda partir. Rétrospectivement, il s’émerveillait de la façon dont les
choses s’étaient arrangées. Les Hospitaliers auraient pu déposer une plainte
formelle contre lui, ou demander un duel officiel pour régler l’histoire. Cela
n’aurait rien eu de surprenant. Les Hospitaliers faisaient rarement preuve de
clémence quand un conflit les opposait aux Templiers. Ils saisissaient toutes
les occasions qui se présentaient pour gêner les affaires du Temple ou
protester contre l’Ordre : ils étaient capables de se plaindre auprès des
administrateurs de la ville qu’un moulin à eau appartenant au Temple avait
inondé un de leurs champs ; que les étals du Temple occupaient plus de place
que les leurs sur le marché ; que le Temple corrompait des membres du clergé et
prenait possession d’églises abandonnées d’où ils quêtaient des aumônes qui
leur revenaient. Pourtant, malgré leurs récriminations, ils adoptaient
exactement les mêmes pratiques que le Temple. L’Ordre de Saint-Jean avait été
établi avant la première croisade, vingt ans avant le Temple lui-même. Lors de
sa création, son objectif était de fournir des soins aux pèlerins qui tombaient
malades en Orient. Mais, après la fondation du Temple, ils avaient commencé à
rivaliser avec lui en termes de puissance militaire, de construction de
châteaux et de conduite économique. Leur initiation était calquée sur le rite
du Temple et même leurs manteaux, avec la croix blanche évasée, était, à en
croire les Templiers, une simple imitation.
    — Qu’est-ce
que tu faisais au juste, sergent ?
    Will
regardait le chevalier.
    — Je
suis désolé, sire. J’avais tort, j’ai été imprudent et...
    Il
baissa les yeux, tapa du pied contre une pierre, et releva les yeux.
    — Je
mens. Je ne suis pas désolé. Je me suis excusé mais il n’a rien voulu savoir.
Et c’est l’Hospitalier qui a tiré son épée en premier.
    — Donc
tu étais en train de te défendre ?
    — Non
plus, admit Will après quelques instants. J’étais en colère. Je n’allais pas le
blesser, je voulais juste...
    Mais
il s’arrêta au beau milieu de sa phrase. Il se rappela comme cela lui avait
fait du bien de tirer son épée. S’entraîner tout seul n’avait rien à voir avec
le fait de se retrouver face à quelqu’un dans un combat. L’excitation qui
naissait en lui dans ces moments-là lui manquait, mais maintenant que c’était
terminé, il se sentait un peu idiot.
    — De
toute façon, ce n’aurait pas été un beau combat, dit le chevalier. Ton
adversaire était à peine capable de tenir sur ses

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