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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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jambes.
    — Je
sais. Je suppose que je voulais l’humilier.
    —
Aquila non captat muscas.
    — Un
aigle n’attrape pas des mouches ?
    — Eh
oui, fit le chevalier en lui tendant la main. Mon nom est Nicolas de Navarre.
    — William
Campbell, dit Will en serrant la main du chevalier, calleuse à force de manier
l’épée.
    Nicolas
hocha la tête.
    — Je
t’ai déjà vu à la commanderie. Tu es le sergent du prêtre Everard de Troyes,
c’est ça ?
    — Vous
connaissez le frère Everard ?
    — Je
connais son travail. Je collectionne les livres rares, du moins je les
collectionnais avant de rejoindre le Temple. J’ai essayé de parler quelquefois
avec frère Everard, mais il a l’air plutôt...
    -—
Agressif? proposa Will.
    — Solitaire,
dit Nicolas en souriant.
    Il
regarda autour de lui, dans l’allée.
    — Qu’est-ce
que tu fais ici ?
    — Je
suis venu chercher des parchemins. Nous travaillons à de nouvelles traductions.
    — Quelque
chose d’intéressant ?
    — Seulement
si vous êtes fasciné par les propriétés médicinales des oliviers.
    Nicolas
partit d’un rire aux éclats.
    — Bien,
je ne vais pas t’empêcher de te remettre au travail dans ce cas. Bonne journée
à toi.
    Il
fit quelques pas, puis se retourna.
    — Un
petit conseil cependant, sergent Campbell. Regarde bien sur qui tu pointes ton
épée. Peut-être que ta prochaine cible ne se laissera pas aussi facilement
convaincre de ne pas verser de sang.
    Avant
qu’il parte, Will voulait s’assurer d’une dernière chose.
    — Puis-je
vous demander, messire, si vous pensez parler de cet incident à mon maître ?
    — Quel
incident?
    Nicolas
lui sourit puis traversa l’allée avant de disparaître.

 
    Chapitre 18
    À l’extérieur de
Safed, royaume de Jérusalem
     
    19 juillet 1266 après
J.-C.
     
    Omar
regardait la forteresse blanche et grise qui les surplombait, menaçante, depuis
son promontoire rocheux. De là où il était, les soldats qui protégeaient Safed
ne lui paraissaient pas plus grands que des fourmis. Mais ces fourmis étaient
armées, et en une seule attaque, elles avaient percé de flèches plus de
cinquante Mamelouks. Scrutant l’imprenable muraille qui se dressait devant eux,
il pensa que s’il n’y avait qu’une chose àj dire en faveur des Francs, c’est
qu’ils savaient construire! des châteaux forts. Leur architecture n’était ni
aussi belle, ni aussi élaborée que celle des Mamelouks, mais elle était aussi
robuste et résistante que les Francs eux-mêmes. Puis il quitta son poste
d’observation et se dirigea vers le pavillon au centre du camp.
    Quand
il entra, Baybars leva les yeux. Deux eunuques ajustaient la cotte de mailles
polie du sultan et un troisième, debout à leurs côtés, tenait son ceinturon et
ses sabres. En dehors des serviteurs, le pavillon semblait désert. Derrière
Baybars, le trône était vide. Les têtes de lion qui ornaient l’extrémité de ses
bras scintillaient à la lumière de la lanterne. Omar entendit un grognement
provenant du fond de la tente, plongé dans l’obscurité. Il finit par distinguer
Khadir enroulé dans une couverture. Le devin marmonna dans son sommeil, roula
sur le côté et se mit à ronfler.
    — Seigneur,
dit Omar en s’approchant de Baybars et en le saluant.
    Baybars
renvoya ses serviteurs et attacha le fermoir de la cotte autour de son cou.
    — Omar,
dit-il en fronçant les sourcils. Je suis content que tu arrives. Pour finir.
    De
nouveau, Omar inclina respectueusement la tête.
    — Je
dormais, seigneur. Je suis désolé.
    Baybars
éclata de rire, ses yeux bleus pétillaient. Il embrassa Omar.
    — C’est
toujours aussi facile de te faire mordre à l’hameçon.
    Il
recula, laissant flotter autour d’Omar l’odeur d’huile qui parfumait sa peau,
et alla prendre sur une patère sa cape d’or brodée d’inscriptions du Coran.
    Omar
le regarda la passer sur son corps musculeux. L’apparence de Baybars n’avait
pratiquement pas changé depuis six ans qu’il avait pris le trône du sultan
d’Egypte. Mis à part ses cheveux et sa barbe qui grisonnaient par endroits, ou
les rides qui étaient un peu plus marquées qu’avant, il était le même homme.
C’est dans sa personnalité, Omar le savait, qu’avaient eu lieu la plupart des
changements.
    Omar
avait espéré qu’une fois assouvie sa soif de pouvoir, le poids des
responsabilités qui incombaient à un sultan assouplirait quelque peu son
caractère. C’était exactement

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