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Le livre du cercle

Le livre du cercle

Titel: Le livre du cercle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Robyn Young
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chargé
les rangs des rebelles à la tête de ses hommes.
    — Je
croyais que c’était justement ça qui leur avait fait perdre la bataille?
demanda Will en mastiquant.! On m’a dit qu’Édouard avait mené la charge de
manière imprudente.
    Simon
haussa les épaules.
    — Je
me contente de te répéter ce qui se raconte. Quoi qu’il en soit, après avoir
été capturé à Lewes, Édouard s’est échappé des griffes de Simon de Montfort et
a combattu les rebelles à Evesham. Il a tué Montfort de ses propres mains et a
libéré son père. Après ça, la plupart des rebelles ont pris la fuite ou se sont
rendus.
    — La
guerre est finie maintenant, non ?
    — Il
y a quelques partisans de Montfort qui lui sont restés loyaux, ils résistent à
Kenilworth, mais l’armée de Henri les harcèle depuis des mois. Je suppose
qu’ils ne vont pas tarder à tomber.
    Simon
finit son vin et s’en reversa une pleine coupe.
    Un
silence pesant s’installa quelques instants entre eux, ils n’y étaient pas
habitués en présence l’un de l’autre.
    — Alors,
reprit Simon en riant, la nièce d’Owein est toujours ici ? On a beaucoup
entendu parler d’elle.
    Will
s’étrangla avec le vin qu’il était en train de boire.
    — Comment
ça ?
    — On
a appris qu’elle s’était cachée à bord du bateau.
    — Oh,
fit Will en hochant la tête et s’éclaircissant la gorge.
    — Elle
est toujours à Paris ?
    — Oui.
    Will
sentit qu’il commençait à rougir lentement mais sûrement. Il se cala le dos
contre le mur et se passa la main dans les cheveux d’un geste qu’il espérait
nonchalant.
    — Elwen
travaille comme dame de compagnie pour la reine Marguerite. Nous nous voyons de
temps à autre, quand nous pouvons nous le permettre. Mais au fait, tu ne m’as
toujours pas dit pourquoi tu étais là !
    — J’ai
eu de l’avancement. Le maréchal de la commanderie de Paris m’a fait demander,
dit Simon avec un air un peu gêné. Il était à Londres il y a quelques mois de
cela et son cheval est tombé malade. J’ai réussi à le sauver. Ce n’était pas
bien difficile, il fallait simplement lui donner les bonnes herbes pour faire
retomber la fièvre, et le laisser debout pendant une nuit. Mais il faut croire
que ça l’a impressionné, puisqu’il a écrit à maître Humbert en disant qu’il
voulait faire de moi son palefrenier en chef.
    — Toutes
mes félicitations.
    Mais
Will devait se forcer à sourire : Simon, qui était le fils d’un tanneur de
Cheapside, occupait maintenant une position plus élevée que la sienne.
    — Merci,
répondit modestement Simon.
    Will
finit son vin et se leva. La tête lui tournait un peu.
    — Il
faut que je te dise comment aller à la commanderie.
    — Tu
ne m’accompagnes pas ?
    — J’ai
une course à faire. Il va me falloir un moment et tu dois te présenter au
maréchal au plus vite. Tu m’as bien dit que tu étais venu avec une troupe de
chevaliers ? Je suppose qu’ils sont déjà arrivés.
    — Oui,
le... Mais je ne t’ai pas dit, au fait, il y avait une autre de tes
connaissances sur le bateau. Garin de Lyons.
    — Garin?
    — Oui,
dit Simon en s’appuyant à la table pour se redresser. Sainte Mère de Dieu, mais
je suis saoul ! Et bien entendu, il est trop fier de son manteau pour attendre
les gens comme moi. J’imagine que j’aurais pu tourner en rond pendant des jours
si je ne t’avais pas croisé.
    — Garin
est chevalier? demanda Will, mais il connaissait déjà la réponse.
    Simon
hocha la tête.
    — Bon,
fit-il en lui donnant une tape vigoureuse sur l’épaule, demain nous soignerons
nos têtes ensemble et tu me raconteras comment il se fait que tu es encore
sergent. Non que ça me déçoive, crois-le bien. Qui a envie d’être chevalier, de
toute façon ?
    — Effectivement,
répondit Will en se forçant à paraître amusé.
    Ils
sortirent de la taverne et Will indiqua à Simon le chemin à suivre. Ensuite, il
descendit lentement la rue Saint-Jacques. Le vin lui restait sur l’estomac et
ce que venait de lui apprendre Simon lui avait encore un peu plus gâté l’humeur.
Certes, il était content d’avoir revu son ami, de savoir deux de ses anciens
camarades en ville, et chacun d’eux dans une position appropriée pour des
hommes de leur âge et de leur condition, mais cela ne faisait qu’aggraver sa
frustration. Il essaya d’imaginer Garin en chevalier, mais il ne pouvait voir
que son visage couvert de bleus, les cheveux blonds lui tombant

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