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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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repos, voire dans l’église elle-même ? Les volutes de fumée enveloppaient Horehound qui réfléchissait à l’avenir. Il redoutait encore le père Matthew et ses étranges poudres, mais, après tout, cela regardait le prêtre.
    — Penses-tu qu’il nous aidera ? s’enquit Milkwort en se coulant près de lui.
    — Je l’espère.
    — Il ne l’a pas fait la dernière fois.
    — Oui, mais il était malade.
    — Que va-t-il se passer s’il l’est toujours ?
    — Oh, tais-toi ! grogna Horehound.
    Il avait rassemblé tout son courage pour affronter le prêtre, mais le père Matthew s’était contenté d’entrouvrir sa fenêtre et de leur crier qu’il ne pouvait rien pour eux. Reginald, le tavernier, s’était montré tout aussi peu accueillant. Il avait retrouvé Horehound dehors, près du portail, et, le visage rouge de courroux, les avait chassés avec des jurons. Horehound se méfiait ; il avait écouté avec beaucoup d’attention ce que Hemlock lui avait narré à propos des étrangers dans la forêt. Il soupira. Mais c’était la forêt, toujours traîtresse, toujours dangereuse.
    — Partons. Nous devons remercier ceux qui nous ont aidés.
    Ils laissèrent s’éteindre le feu et quittèrent la clairière en file. C’était une bonne douzaine de silhouettes emmitouflées, d’hommes et de femmes qui avaient juré d’abandonner à jamais les bois. Horehound avait pris la tête pour leur faire traverser ce qu’il appelait les « Prés de l’enfer », longeant au passage des arbres dépouillés et curieusement tordus. Toutes ses marques, tous ses signes secrets étaient cachés par la blancheur glacée. Parfois la végétation faisait place à de petites clairières. Horehound estimait qu’il était au nord de l’église, de la forteresse et de la taverne, assez enfoncé sous le couvert pour être en sécurité, mais pas trop loin pour recevoir de l’aide. Il continuait à trotter sans tenir compte ni du froid qui s’insinuait à travers ses bottes élimées ni de l’arbalète grossière qu’il portait en bandoulière et qui lui frappait l’épaule. Il tenait serré le poignard attaché à une corde autour de sa taille et avançait avec méfiance. Le silence l’inquiétait. Il distinguait, de temps en temps, des empreintes d’animaux. Horehound détestait la neige ; au printemps et en été, on pouvait toujours dire si quelqu’un était passé par là, mais la neige ne cessait de tomber, recouvrant sentes et traces et rendant la vie plus difficile encore. En haut d’un arbre, un hibou hulula, sinistre. Horehound s’arrêta. N’était-ce pas mauvais présage ? Il est vrai que le jour déclinait, mais il ne faisait pas encore sombre, alors pourquoi ce hibou était-il en chasse ?
    Ils pénétrèrent dans la clairière où, derrière sa barrière de piquets patinés par les intempéries, s’abritait la hutte de torchis de Waldus, le charbonnier. Horehound fit une pause. En temps ordinaire, l’odeur de feu de bois était forte et il y avait un rai de lumière entre les volets, mais à présent tout était silencieux, froid et sombre. Le hors-la-loi passa par-dessus la palissade et, aux aguets, franchit le maigre carré de potager. La porte était ouverte ; il n’y avait personne. Horehound prit peur ; il aurait voulu être bien loin de là. Waldus était parti. Le larron, mal à l’aise, frissonna. Si le charbonnier se trouvait dans la forêt, sa femme aux cheveux de lin, elle, était restée sans doute ?
    Ils dépassèrent la fosse du charbonnier. À l’orée de la clairière quelque chose, pris dans des broussailles, pendait. Horehound le détacha. C’était une peau de conil, si fraîche que le sang brillait encore. On l’avait jetée là comme un détritus. Qui avait fait ça ? Les lapins étaient rares et fort précieux. Qui, assez habile pour piéger cet animal, s’était ensuite débarrassé de sa peau ? Horehound s’accroupit ; il nettoya sa trouvaille dans la neige, la plia avec soin et la glissa dans sa besace. Ses compagnons ne le perdaient pas des yeux.
    — Pourquoi jeter une bonne peau de lapin ? s’étonna Hemlock. Sir Edmund lui-même en aurait eu l’usage et c’est un homme qui a beaucoup voyagé. J’ai été soldat au château, autrefois.
    Le coquin ne pouvait résister à l’occasion de se vanter.
    — Lady Catherine disait que lorsqu’elle était à Paris – je ne sais pas où c’est, mais c’est une grande ville  –, même

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