Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
Vom Netzwerk:
avait oublié. Il s’assoupissait quand il entendit du bruit dehors. Un glissement de pas. Il bondit, dégaina son épée et s’approcha de la porte sur la pointe des pieds. Il tira les verrous, récemment graissés, fit tourner la clef dans la serrure, souleva le loquet, entrebâilla l’huis et observa les alentours. Il n’y avait rien, si ce n’est les ombres dansant sur le mur. La torche brûlait avec ardeur et il sentait un courant d’air glacé. Il regarda le sol et distingua, dans la faible lumière, des empreintes de pas. Quelqu’un était venu ici. La porte de la tour n’était pas fermée. Quelqu’un avait grimpé l’escalier et essayé d’ouvrir l’huis.
    L’épée au poing, Corbett descendit les marches. Au moment où il tournait pour s’engager dans la dernière volée d’escalier, il ouït le cliquetis du loquet de la porte extérieure que l’on refermait. Les cheveux dressés sur la tête et luttant pour reprendre haleine, il s’approcha, ouvrit et se glissa dehors. Les ténèbres se dissipaient. Il distingua dans la cour le rougeoiement d’un brasero, des hommes emmitouflés dans leur chape, au repos dans l’ombre, dormant sur leurs deux oreilles. Rien d’anormal ou de surprenant. Corbett retourna sur ses pas, verrouilla l’huis et regagna sa chambre. Ranulf, réveillé, enfilait déjà ses bottes.
    — Qu’est-ce qu’il se passe ? Qu’y a-t-il ?
    — Rien, Ranulf, retourne te coucher.
    — Je rêvais de Lady Constance. Avez-vous onc vu plus beau col, Sir Hugh ? Je veux dire, s’empressa-t-il d’ajouter, mis à part celui de Lady Maeve...
    — Tu trouves donc que Lady Maeve a un beau col... ?
    — C’est-à-dire que j’aimerais offrir un collier à Lady Constance pour qu’elle l’y suspende. Peut-être une croix d’argent ou une pierre précieuse ?
    — Et pourquoi pas un coeur en argent ? suggéra Corbett. Mais tu ne trouveras rien de semblable ici. Quand le danger sera passé, tu pourras peut-être...
    — Il y a toujours les colporteurs et les chaudronniers, rétorqua Ranulf.
    — En effet.
    Les paupières du magistrat se faisaient plus lourdes. Il s’assoupit quelques instants et rêva à Lady Maeve et à la chaîne d’argent qu’il avait l’intention de lui offrir en guise d’étrennes. Il avait vu un bijou à Cheapside qui lui plaisait. C’était là qu’il fallait aller. Les chaudronniers ambulants... Il ouvrit les yeux, le coeur battant. Il remarqua que la flamme de la bougie des heures frôlait le seizième anneau. Il entendit un son dehors, comme le cri d’un oiseau. Il regarda Ranulf et comprit ce qui lui avait échappé.
    — Ranulf !
    Son écuyer se réveilla en sursaut. Corbett ceignait déjà son baudrier et prenait son arbalète.
    — Ranulf, as-tu une corne ou quelque chose comme ça ?
    — Qu’y a-t-il ? Oui, j’ai quelque chose quelque part, dit Ranulf en sautant d’un bond hors du lit. Dans ma chambre. Que se passe-t-il, Sir Hugh ?
    — Des chaudronniers, des voyageurs, des colporteurs. Réfléchis, Ranulf ! Ces derniers jours il en est arrivé un grand nombre au château.
    — Oh, par saint Michel et tous ses anges ! haleta Ranulf en enfilant ses bottes et en rassemblant ses armes.
    Son maître le poussa sur le seuil et dans l’escalier. Le verrou de la porte extérieure résistait et il se blessa la main en le tirant. Une fois dans la cour, Ranulf voulut se précipiter dans sa chambre, mais le magistrat le retint.
    — C’est trop tard. Au secours ! cria-t-il en employant le signal d’alarme dont on usait dans tous les camps militaires.
    — Au secours ! Au secours ! fit écho Ranulf.
    Ils traversèrent la cour en courant, en glissant et en dérapant.
    Les soldats et les archers, les yeux lourds de sommeil, s’éveillèrent avec peine et sortirent des chaumines érigées contre le mur du baile. Ils essayèrent d’interpeller Corbett, mais ce dernier galopait déjà sur les pavés et se dirigeait vers le second pont-levis. Quand il déboucha à grand bruit dans la haute cour, il comprit qu’il était trop tard. La herse principale était levée, le pont-levis s’abaissait et un groupe d’hommes armés se rassemblait dans la faible lumière. Quelques-uns brandissaient des torches. Des cliquètements d’acier et des cris pitoyables s’élevaient de la poterne. Au-dessus de sa tête, sur le chemin de ronde, les sentinelles, réveillées par des bruits de chaînes et le bruit du pont quand il s’abattit,

Weitere Kostenlose Bücher