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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Le Secretus secretorum est-il une énigme que l’on peut résoudre ?
    — J’ai parcouru le texte avec Sanson, Sir Hugh. Il est rédigé en latin, mais je n’en ai pratiquement pas reconnu un mot. Quant à ce qu’a fait Maître Thibault...
    Il s’échauffait en parlant.
    — ... c’était fort intelligent. Il est parti de l’hypothèse que si frère Roger avait choisi un code secret, il aurait fini, comme tous ceux qui emploient ces systèmes, par se fatiguer et par commettre une erreur. La phrase « Je t’ouvrirai maintes portes » en est un bon exemple. Vous n’ignorez pas, Sir Hugh, qu’une fois déchiffrée une ligne du code, le reste est facile à débrouiller. Et c’est là que gît le lièvre : dans le cas qui nous intéresse, ça ne l’est point.
    Corbett ferma les yeux et gémit.
    — J’en ai averti le roi, dit-il à voix basse. Il se peut que frère Roger évoque ses merveilles et que Le Secret des secrets dise vrai, mais j’ai lu les oeuvres du franciscain.
    Il rouvrit les yeux.
    — C’était vraiment un homme arrogant qui méprisait les autres érudits. Et s’il avait écrit cet ouvrage dans un code adopté une seule fois et que lui seul comprenait ? S’il en va ainsi, on n’en découvrira onc la clef et il restera inviolé.
    Le magistrat ouvrit l’Opus tertium qu’il avait commencé à consulter, mais s’aperçut qu’il ne pouvait y prêter attention. Il prit le psautier dont lui avait fait cadeau Lady Maeve et le feuilleta. Les enluminures – combinaisons de vives couleurs, le Christ étendu comme un morceau de vélin sur la croix – l’avaient toujours fasciné. Il lut la prière sur la page adjacente et se laissa aller à rêver. Lady Maeve lui avait offert le volume pour son anniversaire, en août dernier. Il leva les yeux. Bolingbroke s’était endormi dans sa chaire. Corbett s’allongea sur le lit. Il ne pouvait oublier le cadavre de la jouvencelle, gisant dans la charrette à bras. Et ce prêtre, le père Matthew, était un curieux personnage. Pourquoi s’était-il ainsi trompé à l’église ? Une idée subite lui fit soudain ouvrir les yeux. Quand il avait ramené la dépouille, c’était le vieux père Andrew qui avait insisté pour qu’on administre les derniers sacrements.
    Il entendit un bruit de pas et se leva quand Chanson introduisit dans la chambre la rousse Marissa et un jeune soldat au visage grêlé. Marissa semblait gelée dans sa robe mince ; l’homme portait un justaucorps de cuir taché de sueur sur une chemise de lin, des chausses matelassées et des bottes éculées qui semblaient trop grandes d’une taille. Chanson le présenta :
    — Voici Martin.
    Le magistrat serra la main du soldat et les installa sur des sellettes devant l’âtre. Marissa paraissait bien disposée et fort heureuse d’avoir l’occasion de se réchauffer. Martin, originaire de la région à en juger par son accent, n’avait pas l’air troublé et ne semblait pas le moins du monde impressionné par Sir Hugh. Il demanda tout de go pourquoi on l’avait convoqué.
    — J’ai cherché Alusia, s’exclama-t-il, et je suis de garde au premier quart demain à l’aube.
    — Je ne vous retiendrai pas longtemps.
    Corbett leur servit des coupes de posset fumant enveloppées de chiffons et s’assit entre eux. Bolingbroke, à l’autre bout de la pièce, s’aspergeait la figure au lavarium.
    — Vous vous appelez Martin, commença le magistrat, et vous êtes un ami d’Alusia, la jouvencelle qui a disparu. Savez-vous où et pourquoi elle peut s’être enfuie ?
    — Enfuie ? releva Martin avec une moue agressive. Alusia n’a point fui. Elle était terrifiée par ce qu’elle avait vu la veille ; elle ne serait pas sortie du château tant que le tueur n’aurait pas été découvert et expédié en Enfer.
    Bolingbroke s’approcha en s’essuyant le visage et les mains.
    — Alors où est-elle ?
    — Je l’ignore. Elle a quitté ses parents hier soir, entre vêpres et complies et n’est pas revenue.
    — Deviez-vous la retrouver la nuit dernière ?
    — Non.
    Corbett scruta le visage ouvert et tanné par les intempéries. Il avait déjà remarqué le poignet de force en cuir et les cals sur les doigts de son interlocuteur.
    — Utilisez-vous une arbalète ?
    — Oui, et je m’y montre fort adroit, lui fut-il répondu avec fierté. Je peux atteindre ma cible à dix pieds ; il est inutile que je m’en approche davantage.
    — Là, là ! le

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