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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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logis.
    — Aviez-vous confiance dans le Roi des Clefs ?
    Bolingbroke fit la moue.
    — C’était un voleur de coupe-gorge ; malgré son titre pompeux, ce n’était qu’un vaurien. Il n’aurait pas trempé dans l’affaire s’il n’avait pas été aussi bien payé. À la fin, il a trépassé avec Maître Thibault.
    — Vous et Ufford connaissiez l’existence du coffre dans la chambre forte, n’est-ce pas ?
    Bolingbroke acquiesça.
    — Qui a loué les services du Roi des Clefs ?
    — Walter et moi.
    — Et la gueuse ? Celle qui accompagnait Maître Thibault ?
    — Je ne sais pas bien, répondit Bolingbroke en se grattant le cou, mais si on me demandait mon avis, je dirais que notre traître l’avait engagée. Nous avons attendu dans la galerie en haut jusqu’à ce que Thibault, eh bien...
    Il haussa les épaules.
    — ... s’occupe d’elle d’une autre façon, puis nous sommes descendus. Il a dû s’écouler une heure environ avant que le vieux fol n’apparaisse.
    Il mastiqua un morceau de pain.
    — Nous étions piégés, ajouta-t-il lentement, et je le suis encore.
    — Que voulez-vous dire ?
    — Je me suis souvent demandé pourquoi la nasse ne s’était pas refermée chez Maître Thibault, mais, à présent que Destaples est mort, je comprends que nous étions censés tuer Maître Thibault. Il en va de même pour ma fuite.
    Il lança un coup d’oeil pénétrant au magistrat.
    — Vous comprenez, ils m’ont permis de fuir et de retourner en Angleterre avec le manuscrit. Si je ne l’avais pas fait, il n’y aurait pas eu de rencontre à Corfe.
    Il claqua des doigts.
    — C’est ça ! Quand je me suis approché du quai de la Madeleine, je suis sûr qu’on me suivait. Un mendiant m’a dit que les limiers du roi se trouvaient dans le quartier. Au bout d’un moment, toute poursuite a cessé. Je suis sorti sans difficulté de Paris et ai pris la route du nord, mais c’est ce qu’on voulait que je fasse. Je n’étais qu’une pièce sur l’échiquier de Craon, ajouta-t-il avec amertume. Dieu seul sait ce que ce bâtard complote ! Ma seule consolation, c’est que nous pouvons faire un peu de bien ici.
    Il désigna la porte d’un signe de tête.
    — Je veux dire à propos de ces malheureuses bachelettes.
    Le magistrat se leva et remonta le long du lit.
    — Que pensez-vous de ces meurtres, William ? Que vous dit la logique ?
    — Primo, répondit le clerc, que les victimes faisaient confiance à leur tueur, ce qui lui a permis de s’approcher si près. Secundo, qu’il doit donc s’agir de quelqu’un qui vit au château ou dans les environs immédiats. Tertio, que l’assassin doit être adroit tireur à l’arbalète et...
    Il s’interrompit.
    — Et quoi ? intervint Chanson.
    — ... que c’est quelqu’un, dit Bolingbroke en feignant de jeter un regard furieux au palefrenier, qui n’a pas peur. Il est prêt à tuer sans autre but que le meurtre en lui-même. Avez-vous déjà vu un goupil faire une incursion dans un poulailler, Chanson ? Il peut y avoir soixante poules, il n’en prendra qu’une, et pourtant il les tuera toutes.
    — Ce qui signifie, conclut Corbett, que ce n’est ni l’appât du gain ni la quête d’une satisfaction sexuelle qui guide l’assassin, mais bel et bien la haine ou la vengeance.
    Le magistrat se remémora le nombre d’hommes qu’il avait fait pendre pour attaque et viol de femmes. Ils étaient tous différents ; c’étaient des criminels qui prenaient un plaisir secret à pécher, mais l’assassin de Corfe... ?
    — Chanson !
    Il claqua des doigts.
    — Aurais-tu l’obligeance de descendre dans la cour ? Si tu aperçois Ranulf, rappelle-lui ce dont je l’ai chargé, mais va à la recherche d’une jouvencelle rousse nommée Marissa et dis-lui que l’envoyé du roi qui l’a interrogée sur sa mante voudrait la rencontrer. Ensuite questionne-la au sujet d’un soldat ami d’Alusia et des autres jouvencelles qui ont été tuées. Précise qu’elle sera récompensée pour sa peine. Si elle te donne un nom, amène-moi cette personne. Au fait, sais-tu où se trouvent les cuveaux des lavandières ?
    Le palefrenier acquiesça.
    — Enquiers-toi de Maîtresse Feyner et dis-lui que je veux à nouveau l’entretenir.
    Chanson enfila ses bottes et sortit. Le magistrat alla s’asseoir en face de Bolingbroke qui tenait un des manuscrits.
    — Que vous en semble, William ? Poursuivons-nous des feux follets céans ?

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