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Le livre du magicien

Le livre du magicien

Titel: Le livre du magicien Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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passage s’étendaient devant lui ; les ombres dansaient dans la lueur vacillante et la terre battue aboutissait à un mur éboulé. Corbett s’avança sans quitter le sol des yeux, mais ne découvrit rien. Il revint vers l’escalier et s’arrêta. La neige n’était plus que boue fondue et il s’aperçut que des gens – sans doute ceux qui cherchaient Alusia – étaient passés par ces lieux. Il monta les marches avec prudence. Sa quête était inutile, mais pourtant c’était un endroit isolé. Si une jouvencelle y était venue seule et si le tueur l’attendait...
    Il arriva en haut de l’escalier et, tout en abritant la chandelle, était sur le point d’enjamber l’entrée de pierre en ruine quand il perdit l’équilibre et glissa au moment même où un carreau d’arbalète s’écrasait sur la paroi croulante au-dessus de lui.

 
    CHAPITRE VIII
    « De l’éclat et de la force de certaines substances ignées,
et de la terreur qu’inspire le bruit qu’elles font,
il découle certaines conséquences merveilleuses. »
    Roger B ACON , Opus tertium.
    Ranulf-atte-Newgate, clerc de la chancellerie de la Cire verte, était fort heureux et content de lui. Il avait, par pur hasard comme il se le disait, rencontré Lady Constance et sa suivante en retournant au solar quérir quelque chose qu’il avait perdu. Bien entendu il n’avait pas fait mention du palefrenier à qui il avait donné une pièce d’argent pour qu’il lui apprenne où se trouvait Lady Constance. Et à présent, la servante étant perchée, en bonne stratégie, sur une sellette près de la porte, Ranulf tentait de montrer à Lady Constance les merveilles de ce miraculeux « tour de la pièce » que les filous aimaient tant à la foire de Smithfield.
    — Eh bien, Madame, quelle coupe couvre la pièce ? demanda-t-il en déplaçant les trois gobelets d’étain qu’il avait pris sur la table proche.
    — Celle-ci.
    Les doigts de Ranulf effleurèrent ceux de Lady Constance, les têtes se rapprochèrent et il souleva le récipient pour prouver que la pièce avait disparu. Les yeux de Lady Constance pétillèrent de malice quand elle essaya sur-le-champ de découvrir la pièce sous les deux autres gobets.
    — Vous trichez ! s’exclama-t-elle.
    Ranulf lui attrapa le poignet et déplaça sa chaire de façon que la servante n’y voie que du feu.
    — Laissez-moi, Messire, dit Lady Constance en écarquillant les yeux.
    — Je vous relâcherai un instant contre un gage, chuchota-t-il.
    — Contre des mots d’amour, murmura-t-elle.
    — Vos, quarum est Gloria amor et lascivia atque delectatio Aprilis cum Maio.
    — Ce qui signifie ?
    — Si vous étiez dame d’avril et si j’étais seigneur de mai...
    Le tocsin retentit soudain, la cloche du manoir sonnant comme les coups du destin. Ranulf lâcha le poignet de sa compagne, ravala un juron et se rappela tout d’un coup l’endroit où il se trouvait et ce qu’il aurait dû faire. Lady Constance se leva d’un bond. La servante était déjà sur le seuil et agitait les mains.
    Corbett, accroupi à l’entrée des ruines, la sueur se glaçant sur son corps, scrutant les ténèbres, entendit lui aussi le tocsin. Il se demanda ce que cela signifiait. Il ouït des cris. Son assaillant s’était peut-être retiré ? Il bougea et se baissa en vitesse alors qu’un autre carreau d’arbalète fendait l’air et heurtait la maçonnerie derrière lui. Son anxiété s’accrut. Cela faisait quatre fois qu’il faisait un mouvement et le mystérieux archer ne semblait pas vouloir renoncer. Les sentinelles sur le chemin de ronde étaient peu nombreuses et ignoraient tout du mortel jeu du chat et de la souris qui se déroulait en bas. Corbett avait bien crié, mais nul ne lui avait répondu et voilà que les gardes s’en allaient. Il en aperçut un, muni d’une torche à la lumière dansante, qui se précipitait pour voir ce qui avait déclenché l’alarme. Il était improbable que les guetteurs se rendent compte que le tueur se trouvait en bas.
    Le magistrat comprit que l’archer meurtrier surveillait l’entrée des cachots. Le moindre mouvement, visible sur la pierre claire, le glissement du pas de Corbett sur le gravier ou le craquement de la neige gelée, l’alerterait. Sir Hugh était seul, sans arme, et il sentait que son agresseur se rapprochait : les carreaux claquaient à présent contre le mur avec plus de force. Il devait se trouver à quelques pieds seulement, sans

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